Instants éphémères (Une fanfic Akakuro)

Chapitre 13 : Prise de décision - Partie 03 : A cœur ouvert

Mercredi 23 Août

Akashi atteignit l'entrée au moment où la porte se refermait. Il voulait courir après Kuroko, le rattraper et s'expliquer, mais c'était impossible. Il ne pouvait pas courir. Il n'avait d'autre choix que de fixer la porte d'entrée, le claquement qu'elle avait fait quand elle s'était refermée résonnant toujours dans ses oreilles.

Le rouge se mit à penser à cent à l'heure. Kuroko venait de lui faire sa déclaration, et il l'avait repoussé. Il l'avait rejeté... en utilisant sa maladie comme prétexte. Il réalisa alors que c'était ce que son père avait fait, et ce que Kuroko lui-même s'était catégoriquement refusé à faire. Mais tout de même... Sa mort allait lui briser le cœur ! Pourquoi voulait-il subir ça ? Ne pouvaient-ils pas juste rester amis ? Non pas que l'idée d'une relation amoureuse avec Kuroko le dérangeait, c'était plutôt le contraire, d'ailleurs, mais...

« Seijuro ! »

Akashi se retourna et vit son père à l'autre bout du couloir, un air sévère sur le visage et les sourcils froncés. Son fils devina qu'il avait entendu la conversation, et une vague d'appréhension l'envahie. Son père était-il homophobe ? Il ne savait pas, n'ayant jamais vraiment discuté de ce genre de chose avec lui, mais il supposait que c'était le cas, vu sa personnalité et sa ligne de conduite, ainsi que son air outré.

« Cours-lui après ! l'encouragea cependant Masaomi, contre toute attente.

- Comment ? »

Akashi ne comprenait pas. Son père voulait qu'il rattrape Kuroko ?

« Seijuro, commença l'adulte en s'approchant, je sais que j'ai failli à mon rôle de père, et que cela m'enlève le droit de te sermonner, mais je vais tout de même me le permettre pour cette fois. Tu viens juste de te comporter comme je le faisais il n'y a pas si longtemps que cela, mais je pense que tu t'en es rendu compte. Mais réfléchis : ne sommes-nous pas plus heureux depuis que ce Kuroko m'a fait changer d'avis ? Tu sais bien que ce sera... difficile dans les mois qui vont suivre pour ton entourage, mais toi, tu n'as rien à perdre à t'engager ! »

Au fur et à mesure qu'il écoutait, Akashi comprenait où son père voulait en venir. C'était extrêmement égoïste, mais vrai : ce n'était pas lui qui allait souffrir. Une fois qu'il serait mort, c'étaient sa famille, ses amis qui allaient devoir vivre avec ça. Lui serait juste... mort. Le choix revenait donc aux autres de se rapprocher de lui ou pas, car c'étaient eux qui allaient en payer le prix.

Son père avait récemment accepté cela, et Kuroko avait fait de même depuis longtemps déjà. Sauf qu'Akashi l'avait rejeté. Ce n'était pourtant pas parce qu'il ne l'aimait pas ; c'était même l'extrême opposé.

« Rattrape-le, réitéra l'adulte. Il est parfait pour toi. »

Akashi obéit, n'ayant même pas le temps d'être choqué que son père ait accepté leur relation – enfin, la possibilité de leur relation. Il enfila ses chaussures et sortit en vitesse, mais s'arrêta aussitôt. Comment pouvait-il savoir où était parti Kuroko ? Il avait pu aller dans au moins trois directions différentes ! Soit à droite, soit à gauche, soit peut-être dans la rue qui partait aussi vers la droite, mais plus au nord.

Akashi prit une grande inspiration, laissant l'air entrer dans ses poumons défaillants, et réfléchit. La rue qui passait devant chez lui était en pente, et il savait que les gens avaient tendance à privilégier la descente à la montée. Il était donc plus probable que Kuroko ait descendu la rue et soit ainsi partit vers la droite.

Mais il y avait deux rues vers la droite. Le rouge élimina celle qui partait plus au nord, car il fallait traverser un passage piéton pour y accéder, et il savait que l'adolescent aux cheveux bleus n'aurait pas pris le risque de le traverser en courant, mais n'aurait pas non plus voulu ralentir dans sa course.