Instants éphémères (Une fanfic Akakuro)

Chapitre 14 : Accalmie

Mercredi 23 Août

Masaomi sauta littéralement hors de sa voiture et se mit à courir vers l'entrée du parc, non sans avoir attrapé la bouteille d'oxygène qu'il avait apportée avec lui au passage. Bien que préparé à n'importe quelle éventualité, l'adulte espérait tout de même que son fils n'était pas en aussi mauvais état que son message brouillon et bourré de fautes le laissait prévoir.

Mais franchement, pourquoi lui avait-il dit de 'courir' après l'adolescent aux cheveux bleus (Kuroko, s'il se souvenait bien) ? Masaomi avait dit ça dans le feu de l'action, et ne croyait pas que Seijuro le prendrait au pied de la lettre. Maintenant, il se sentait coupable. Il s'en voudrait à mort s'il découvrait le corps sans vie de son fils dans le parc.

Heureusement, ce ne fut pas du tout ce que Masaomi vit après y être entré. Il s'arrêta de courir et se figea en voyant Seijuro, en vie et apparemment en assez bonne santé pour le rester encore longtemps, en train d'embrasser Kuroko. Ils étaient tous deux par terre, et Masaomi remarqua que son fils avait de l'herbe dans ses cheveux et sur son T-shirt. Tout sentiment d'urgence et de panique s'évanouit en lui, et l'adulte poussa un discret soupir, vacillant entre le soulagement et l'agacement.

Finalement, les deux adolescents se séparèrent et se fixèrent, yeux dans les yeux, avec une telle intensité que Masaomi hésita avant de les interrompre.

« Hum... Seijuro, je suppose que ma présence n'était pas vraiment nécessaire. »

L'interpellé se tourna vers lui, tandis que Kuroko détournait les yeux en rougissant légèrement.

« Les circonstances ont quelque peu changé, admit Akashi avec un soupir navré. Mais je pense que j'ai tout de même besoin de ça. »

Il finit en faisant un signe de la main vers la bouteille d'oxygène que tenait Masaomi. Ce dernier hocha la tête et s'approcha pour la lui donner. Avec reconnaissance, Akashi enfila le masque relié à la bouteille et inspira profondément.

Kuroko, quant à lui, regarda autour de lui en fronçant les sourcils. Il s'était imaginé que le père d'Akashi arriverait en grande fanfare avec une ambulance ou deux, et pourquoi pas des voitures de polices pour dégager la route...

« Vous n'avez pas appelé d'ambulance, Akashi-san ? demanda-t-il.

- Ce n'était pas nécessaire. L'hôpital de Hayate est juste à une centaine de mètres, et ce n'était que dans le cas où je n'aurais pas réussi à réanimer Seijuro, car une fois que c'est fait, il faut juste qu'il se repose, expliqua Masaomi. Je suppose que tu lui as fait du bouche-à-bouche ? »

Kuroko hocha la tête.

« C'est bien, le félicita l'adulte avec un rare sourire. Tu as bien réagi. »

Akashi lança un regard amusé à son père, tandis que Kuroko se demandait quoi répondre, et opta finalement pour un simple 'merci'.

« J'ai assez perdu mon temps ici, continua Masaomi en soupirant. Allez Seijuro, on rentre. »

L'adulte se détourna des deux adolescents et se dirigea vers l'entrée du parc. Akashi, qui n'avait pas dit mot jusque là à cause du masque à oxygène, l'enleva tout en se relevant.

« Je sais que nous avons beaucoup de choses à nous dire, Kuroko, mais je pense qu'il serait mieux que j'aille me reposer. Je t'appelle dès que possible. »

Akashi s'éloigna à la suite de son père après que Kuroko lui eut répondu d'un hochement de tête et lui eut souhaité de bien se reposer. Puis le bleuté se retrouva seul dans le parc, assis par terre. Il resta sans bouger quelques instants, puis fit la moue. Le père d'Akashi aurait pu lui proposer de le raccompagner, tout de même !