Souvenirs

Mon père

Hum Warning pour le language de Lovino, mais bon, pas la peine de lire une fic avec Lovino si tu t'attends pas à avoir des insultes ^^'.
Bonne lecture ^^ !

Mais comment est-ce que j'en étais arrivé là ? Assis sur cette chaise face à cette foutue psy qui me disait de m'installer. Ils m'avaient obligé ces salopards... Antonio, Nonno et mon frère. C'était quoi le problème ? J'avais le droit d'être comme j'étais, merde ! Je n'avais aucun. Fichue. Problème.

« Alors pourquoi est-ce que vous êtes là ? » elle demanda.

« Uh ? ». Qu'est-ce qu'elle racontait elle ? J'avais encore rien dit !

« Vous pensez à voix haute, » continua-t-elle en voyant ma confusion.

« Ah. ». Merde. Je rougis de honte. C'était pas la première fois en plus. Je détournais la tête pour inspecter la pièce. Murs blancs, meubles en chêne, décorations sobres – voire inexistantes, sûrement pour ne pas perturber l'attention des patients –, une fenêtre sur le côté. Au milieu, le bureau où j'étais assis comme un con avec dessus toute la panoplie dont elle avait besoin, ainsi que quelques effets personnels en plus. Nous nous occupâmes des formalités et nous commençâmes la séance. Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'elle s'intéresse d'aussi près à mon enfance. C'était quoi le problème ? J'étais un gamin très respectable. Et puis surtout... C'était une douloureuse étape de ma vie... Rien que d'y repenser je sentais les larmes monter. Elle expliqua que l'enfance avait beaucoup de répercussions sur toute notre vie. Notre éducation, notre entourage à cette période... ainsi que toutes les épreuves qu'on avait traversées, forgeaient en grande partie ce que nous devenions à l'âge adulte.

« O... Ok. ». Elle semblait avoir remarqué mon soudain malaise car elle m'adressa un sourire encourageant. En même temps je devais avoir arrêté de froncer les sourcils, et mon visage avait sans doute dû se métamorphoser de éternellement en colère à profondément triste. Je remontais alors au plus loin possible dans mes souvenirs, mais j'avais du mal. Tout se bloquait à partir de la mort de mon père. Je me souvenais vaguement qu'auparavant nous étions une famille heureuse et unie. Tout allait bien dans le meilleur des mondes – oui c'est moi qui dit ça, mais c'était il y a très longtemps... Et puis mon père a eu un accident de voiture en rentrant du boulot, ce bâtard. Il voulait pas être en retard pour notre anniversaire, à moi et Feli, on voulait aller je sais plus où. Le truc, c'est que du coup il est jamais rentré.

A la maison on était tous en train de s'inquiéter et tout. Mais il arrivait pas. Après plusieurs heures on a reçu un appel. Ma mère s'est effondrée. Le téléphone est tombé alors je l'ai ramassé, plein d'innocence. « Il est où mon papa ? » j'ai demandé avec ma voix de morveux. « Il est parti, qu'ils m'ont dit, et il ne reviendra pas. ». Alors je me suis énervé. « Mais non ! C'est pas possible ! Mon papa il m'aurait prévenu s'il partait ! Surtout aujourd'hui. ». L'homme au bout du téléphone soupira. C'était toujours difficile d'annoncer à quelqu'un la mort d'un proche, qui plus est à un enfant la mort de son père... « Ton papa est allé au paradis, petit. Il peut pas revenir, il est bloqué là-bas. ». Au paradis ? Mais qu'est-ce qu'il allait foutre au paradis ? Et ma mère qui pleurait à côté de moi. J'ai raccroché. Je me suis approché de ma mère avec Feli – tiens, il s'était pas planqué, lui ? – et elle nous a fait un gros câlin. Mais c'était pas de l'amour, c'était du désespoir qui la poussait à nous étreindre de toutes ses forces. J'ai alors été très en colère contre mon père. Comment osait-il partir en nous laissant ici ? Comment osait-il nous abandonner ? MAIS QU'EST-CE QU'IL ALLAIT FOUTRE AU PARADIS ??? Ce dont je ne me doutais pas, c'était que c'était le dernier câlin que ma mère me ferait. Ce jour-là, j'ai eu huit ans, et c'est à partir de ce moment que ma vie s'est écroulée.