2. "Voices in my head"

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J'ai mal au crâne, je ne vois rien, c'est flou.

J'entends une voix sourde, je ne sais pas à qui elle appartient.
Cette voix me transperce le crâne comme une tronçonneuse.
Je veux crier mais rien ne sort de ma bouche.
Le produit était plus fort que les autres fois.
La voix revient, elle me prononce des mots mais je ne comprends pas, je ne veux pas la comprendre c'est à cause d'elle que je souffre. Je me tords dans tous les sens dans le lit.

Je me lève je vois encore trouble. Je cours à l'opposé de la voix extérieure qui me crie.

Je continue mais je ne vois rien, et la voix dans ma tête me fait mal.

Je bouscule quelqu'un, il tombe. Des personnes arrivent de nul part . On m'attrape je veux me défendre mais ma vision est trouble. Les voix des personnes autour de moi me percent le crâne. Mon crâne souffre j'ai mal mais je ne peux pas le dire. La voix intérieure me répète des mots, toujours similaire. Je me concentre sur ce que je peux entendre. Je l'entends le mot qui tremble dans mon crâne. Et dès que je l'entends je le fais. Je fais ce que le mot me dit de faire.

Je hurle. Le cri vient du plus profond de mon âme. Je me bouche les oreilles. Je ne peux pas cesser de crier. On m'attrape les jambes et les bras et on me pique à la nuque.

Je me réveille, quand j'ouvre les yeux je ne vois plus trouble. Je veux me lever mais je suis bloquée, je suis attachée. Attachée à un lit parce que je suis sois disant violente, mais je souffre juste.

Une personne entre dans la pièce qui se révèle être une chambre d'hôpital, suivit de deux autres personnes. C'est madame Cabot et mes parents.

- Comment te sens tu Natacha?

- Mal, j'ai mal soufflais-je

- C'est normal tu as eu une dose supérieure.

- Ce n'est pas bien ce que tu as fait ma chérie, j'espère que tu t'en rends compte. M'a prudemment dit ma mère.

- Tes parents et moi avons discutés pendant longtemps et n'avons trouvés qu'une solution à ton problème, parvient à dire Madame Cabot à travers les chuchotements de mes parents.

- Nous allons te mettre pendant quelque temps dans un hôpital spécialisé pour ton cas. Annonça mon père pas très fière mais soulagé de l'avoir dit.

- Nous faisons ça pour ton bien ma chérie, enchaîna ma mère.

- Tu vas repartir chez toi cette après-midi pour faire tes valises et dans 2 jours tu iras là-bas pour une durée indéterminée.

Je regarde mes parents, ils n'ont pas vraiment l'air triste. Au contraire ils se débarrassent d'un poids car pour eux je suis une folle depuis toujours. Je comprends très bien ce qu'ils disent. Ils veulent m'envoyer dans un hôpital psychiatrique car je suis folle.

Pendant le trajet personne ne parle. Mes parents regardent la route avec froideur.

Je les regarde attentivement pour peut-être voir une pointe de regret.

La maison dans laquelle je vis est une ancienne ferme. C'est assez minable comme endroit, le bois est mort le jardin à toujours l'herbe sèche et je ne sais même pas comment les mauvaises herbes y poussent. Quand j'y pense, la maison pourrait cramer en un rien de temps.

Ma chambre elle est presque vide, il y a quelque anciens appareils photo ainsi que des vieux timbres qui traîne au fond de ma chambre. La seule chose qui me sert vraiment et ce vieux tourne disque avec quelques vinyles rayés.

Mon lit est contre la fenêtre et je n'ai pas de bureau car j'ai arrêté l'école parce que les gens me traitaient de folle et j'étais violente. Je passe donc mes journées à écouter de la musique ou à dessiner sur un vieux carnet. Quand la voix revient dans ma tête je mets la musique à fond pour ne plus l'entendre. Je ne vais jamais aux réunions de famille, ni au restaurant, ni à des concerts, ni au cinéma, ni à des fêtes foraines. Je me contente de rester chez moi. Ma vie n'en est pas vraiment une surtout à 17ans.

Les 2 jours qu'il me reste avant de partir sont assez pénibles.

Il pleut beaucoup malgré tout je décide de sortir pout profiter de ce paysage maintenant affreux mais qui plus jeune me paraissait féerique. La pluie coule à flots le long de ma capuche pour, parfois, venir se poser délicatement sur mon visage mouillé, non pas par la pluie mais par les larmes que je verse. Je craque en même temps que le ciel.

Je pense à ma vie, que je n'ai toujours pas trouvée de réelles raisons d'exister.

Je marche pour finalement m'arrêter au bord d'une falaise. Je regarde le vide je suis tentée de sauter pour tout oublier pour en finir.

J'hésite, je ne sais même pas pourquoi car quand je me retourne et vois que personne n'est là pour moi. Que personne n'a été là sauf cette voix dans ma tête. Pourtant je ne saute pas, je m'assois au pied d'un arbre.

La voix revient je n'hésite plus, et pour la première fois je l'écoute. Je me laisse aller, je me laisse tomber. Je sens le vent dans mes cheveux, je sens le vent me fouetter le visage, je me sens libre. Ma peau prend contact avec l'eau gelée de la mer. La mer m'accueille avec douceur. Mon corps est entièrement dans l'eau. J'ouvre les yeux et vois le monde sous l'eau, sans bruit, sans crainte, sans personne. Je n'ai plus de souffle mais je ne veux pas retourner à la falaise, d'où je viens. Je veux rester là, j'aime la sensation que l'eau me procure. J'ouvre la bouche, je respire. L'eau s'empare de mon corps, je la laisse faire. Je ne souffre plus. Je sens ma tête se cogner contre un rocher. Je ne sens plus rien, je ne vois rien.

-Na..Nat..Natash..Natashaaa!

J'ouvre un œil, je vois ma mère penchée au-dessus de moi.

-Natasha il faut te préparer dépêches-toi on va être en retard, me souffla-t-elle.

C'était un rêve.

Perdue, je la regarde avec incompréhension, elle comprend et me montre ma valise et là je me souviens. Les 2 jours se sont écoulés c'est aujourd'hui que je pars à l'hôpital psychiatrique. Ma valise et faite mes parents sont prêts, il manque plus que moi.

Je me retourne, pour contempler ma maison une dernière fois, celle qui a toujours été là malgré sa vieillesse.

XoXo

American PsychoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant