8. Le début de la fin

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«Mon avenir tout entier était contenu dans cette intention négative qui ne supposait aucune tentative d'action.»
Jacques Sternberg, La banlieue

Mon rythme cardiaque s'accélère, je sens mon cœur battre à toute allure dans ma poitrine, mes mains deviennent moites.

Je n'ose pas me retourner. En fait si, je veux me retourner pour voir qui est cette voix mais mon corps ne bouge pas, il est comme tétanisé par la peur.

Et puis la voix revient à la charge mais elle ne sort pas de ma tête, elle est dans cette pièce à quelques mètres de moi.

«Alors, comme ça tu as peur de moi? Moi qui t'ai aidée toutes ces années tu ne me remercie même pas.»

De toute façon cette voix n'a jamais existé, elle a toujours été dans ma tête, elle est probablement le fruit de mon imagination.

Pour me rassurer, je me répète en boucle dans ma tête:

« Si elle n'est pas réelle elle ne pourra sûrement pas me répondre et comme elle n'est pas réelle elle ne me répondra pas.»

Alors, ma bouche s'ouvre, ma langue claque sur mes dents des sons sortent de la bouche pour ce destinataire inconnu.

«Je sais que tu n'es pas réel, tu es juste dans ma tête.»

Un silence de mort encombre la pièce.
Pas de réponse, c'est-ce que je pensais.
Cette voix n'existe pas, c'est moi qui l'ai inventé.

«Pourquoi penses-tu que tu m'as inventé?  C'est moi qui suis venu te trouver, tu n'as rien à te reprocher.»

Mon cœur s'arrête. Mon sang se crispe dans mes veines.
Mes oreilles n'en reviennent pas de ce qu'elles viennent d'entendre.
Non seulement la voix m'a répondu mais elle a répondu à ce que je pensais.

«Tu n'as pas à avoir peur de moi, je ne te veux aucun mal.»
C'était la voix roque de l'autre bout de la pièce qui vient de me dire c'est quelque mot, qui pour moi en était trop.

«Stop, je veux que tout ça s'arrête, j'en ai marre, je n'en peux plus.
Tu es tellement débile Natacha, arrête de te faire du mal pour rien.»
Mes paroles envahissent la pièce comme une tempête rempli le ciel.
Des larmes coulent sur mes joues tremblantes.
Je n'arrête pas de pleurer et de hurler que tout ça s'arrête, que ce cauchemar s'arrête.

« Impossible Natacha, je serais toujours avec toi, tu ne pourras te débarrasser de moi. »

Prise de rage à l'écoute de ces dernières paroles, je me retourne  pour pouvoir enfin découvrir cette voix qui me hante.

XoXo

American PsychoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant