5. Curiosité morbide

245 21 11
                                    

Les extraterrestres ? Trop différents de nous pour qu'une quelconque communication soit possible, ou trop semblables à nous pour exciter notre curiosité.
Les planètes étrangers ? Piégées.
Les objets ? Suspects.
Le temps et l'espace ? Sujet à d'étranges sautés d'humeur.
Les humains? Pollueurs, prétentieux, belliqueux, avides de profits et de records, vulgaires, rongés par l'ennui, mortels dans tout les sens du terme.
Et Dieu dans tout ça ? Tranquillement sadique.
Jacques Sternberg
_______
____
_

Le noir, que du noir à l'horizon.
Une pièce, un espace ou même en moment remplis d'obscurité, sans pouvoir voir la moindre petite forme ni petite lumière.
Ce noir quand vous vous réveillez au milieu de la nuit en sursaut et que vos yeux ne sont pas habitués à la lumière, vous ne voyez rien. Mais par chance au bout de quelques secondes une petite lumière apparaît, sûrement celle de votre veilleuse ou la luminosité de la lune.
Ce noir comme brumeux et dangereux en pleine forêt la nuit, ou ce noir dans vos yeux quand on vous énerve.
Ce noir que vous ne pouvez pas détecter et que même la couleur ne le définit pas. Vous voyez? Et bien c'est ce noir la dont je vous parle. Celui qui vous perd en vous-mêmes.

Et cette forte douleur dans mon crâne, si intense qu'on dirait qu'une personne veut vous faire souffrir en vous torturant de n'importe quelque manière du moment que vous souffrez que se soit visible ou non.
Cette douleur n'importe soit t'elle, vous devez la connaître. Cette douleur quand vos parents se disputent violemment avec ces mots si puissants. Cette affreuse douleur le lendemain de soirée quand vous vous levez. Ou encore cette douleur si naïve, je parle bien évidemment quand notre petit orteil se détache des autres pour se prendre dans ce vieux meuble dur. Ou cette douleur toujours enfouie au plus profond de vous, et qui ne partira jamais. Ou bien celle que vous ressentez quand votre petit ami vous quitte après toute ses belles promesses.

Comme ce sol si froid, comme vos mains en hiver quand vous oubliez vos gants, froid comme quand vous sortez de la douche et que votre serviette est de l'autre côté de la salle de bain. Froid comme toutes ces glaces gelées ou froides comme la mer en plein hiver. Mais le froid n'arrive pas qu'en hiver, ce froid peux arriver même en été sous les plus fortes chaleurs. Ce froid intérieur quand deux personnes s'aiment et se disputent. Je parle bien de ce froid horrible lorsque votre corps gelé se glisse dans les couvertures que vous pensiez être chaude mais que bien sûr le chauffage n'a pas tourné donc le lit est aussi froid que vous, mais vous, vous pouvez vous réchauffer, moi je ne peux pas.

Je pense que tout le monde sait que quelque chose d'humide n'est pas très agréable, c'est collant, et cela a une odeur horrible. Mais moi je ne veux pas vous parler de cette odeur quand vous avez oublié d'enlever votre maillot de bain de votre sac en plastique, je veux vous parler d'une odeur que peu de gens sentiront car peu de gens sont comme moi, ils ne sont pas en ce moment-là dans cette espèce froide et humide.
L'odeur que je sens est celle de la peur de soi-même, celle du vide. Celle quand nous sommes perdus, on la ressens quelquefois dans un rêve très étrange, cette odeur qui vient s'installer dans votre esprit, je veux parler de cette odeur.

Pourquoi je vous parle de tout cela? Je ne sais pas, je pense que je suis perdue, ou alors j'ai simplement peur d'ouvrir les yeux et de découvrir cette chambre 318.

J'ai peur de savoir ce qu'elle peut me montrer, ses secrets. Et surtout, peur de ce qu'elle me réserve et de ses répercutions.

Mais c'est trop tard, j'ai déjà ouvert les yeux d'ailleurs depuis que je vous raconte tout ça, ils sont ouverts, bloqués par ce qu'ils voient.

Bloqués par ce qu'ils lisent.

Mes yeux on a ce moment là, lus des choses horribles. Même horrible n'est pas le mot adapté à cette situation.

Ce que je peux lire depuis dix minutes dépasse toutes mes attentes, tout ce que j'ai pu avoir lu dans un livre. Ce que je lis est bien réel contrairement aux livres fictifs où nous ne savons pas différencier le vrai du faux.

Moi ce que je lis est bien réel, je suppose et même le prouve et regardant chaque photo et en lisant leur description. Je n'aurais jamais du rentrer dans cette chambre, je n'aurais jamais dû découvrir toutes ses choses.

Maintenant que je sais tout sur la pratique de cet hôpital, je ne me laisserais plus jamais faire.
Plus jamais je ne prendrais ces médicaments qui disent vous guérir.

Car la vérité, est qu'ils m'ont menti.
Ils nous ont tous mentis.
Ils ne veulent en aucun quand nous guérir. Nous sommes piégés dans cet endroit, comme des rats.

En lisant ces dossiers je vois absolument tout noir.
L'émotion en moi est beaucoup trop forte.

Je préfère fermer la porte de la chambre remplie de secrets dernière moi.
Je préfère partir, en essayent de tout oublier, même si je ne pourrais jamais.

[XoXo]

American PsychoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant