«Statistiquement tout s'explique, Personnellement tout se complique»
John Green***
Huit heures que je suis partie.
Huit heures que je m'enfuie.
Huit heures que je suis libre.
Huit heures que cette maudite voix hurle dans mon minable crâne.
Huit heures que je souffre.
Huit heures que je réfléchis.
Huit heures que tout le monde me cherche.
Huit heures.
Seulement huit heures.Je marche en direction de ce qui me semble être le nord.
Je ne sais pas où je vais.J'ai dû partir, je devais partir. On me l'a dit, et j'ai écouté. Une personne était à côté de moi, elle me l'a dit après avoir quitté la chambre 318.
Mon estomac se tord dans tous les sens et essaye de me dire quelque chose qui doit ressembler à «nourris moi par pitié».
Ma gorge déshydratée, mes jambes tremblantes, malgré tout je marche.J'essaye de chasser la voix dans ma tête, sans relâche mais rien ne fonctionne.
Je fatigue, mon rythme cardiaque ralentit. La fatigue et le manque de vitamine prennent le dessus de mon corps. Je vois flou absolument flou, mais le flou ne reste pas, il se transforme en un noir brute.
***
«Elle se réveille.»
«Natacha, comment te sens tu?»Mes paupières sont lourdes, affreusement lourdes.
J'ai du mal à voir, une multitudes de petits points viennent se placer devant mes yeux comme pour m'empêcher de distinguer où je suis et qui me parle.«Natacha, regarde-moi.»
Je n'arrive pas à distinguer la personne qui parle malgré les petits points qui diminuent sous mes yeux.
Une main froide viens décoller mes paupières et allume une puissante lumière devant mes yeux maintenant à découvert.
Une lumière blanche me brûle les yeux.«Il faut qu'elle mange et qu'elle boive.»
***
L'horloge indique dix-huit heures, il a fallu trente minutes pour que je me décide à manger et à
boire.
D'ailleurs je n'ai pas décidé, on m'a forcé à manger comme on force une oie à engloutir sa nourriture.Après avoir repris des forces, on m'a mise dans un fauteuil roulant et on m'a conduit jusqu'à un petit salon privé.
Depuis, j'attends la personne qui doit venir. Les tic tac de l'horloge défilent.
Depuis neuf minutes j'attends et je ne peux qu'observer ce lieu si raffiné, délicat et recherché.
Le propriétaire doit être assez maniaque, la décoration est calculée au détail près et aucun grain de poussière n'est à l'horizon.Cependant, on ne m'a pas mis dans cette pièce par hasard. Une personne doit travailler ici.
Il y a un bureau avec quelque dossiers et surtout les livres de la bibliothèque sont rangés par ordre alphabétique.
Un psychologue doit y travailler, car dans aucun métier à part celui-ci, un canapé n'est nécessaire.«Désolé du retard mademoiselle»
Une voix roque résonna dans la pièce.-Assieds-toi, n'aie pas peur je ne mange pas, renchéri ce dernier.
Il est grand et assez maigre.
Sa voix est roque mais il ne sent pas le tabac, sûrement un ancien fumeur. D'ailleurs son visage est assez ridé, même s'il doit avoir dépassé la cinquantaine.
Il s'appel Michael Genelin, c'est un psychologue.-Alors, Natacha s'est ça?
-Natacha Coben, dis-je assez sèchement pour qu'il comprenne que je n'allais pas me laisser faire.
-Comment vas-tu?
-Comme toujours.
-Je veux bien mais il faut que tu me
décrives ce "comme toujours". Tu peux faire ça pour moi ?-Je le ferais si vous arrêtez de me prendre pour une débile et allez droit au but s'il vous plaît. Vous pouvais faire ça pour moi? Répondis-je sèchement.
-D'accord, si tu es la ici est que tu as disparu durant huit heures et que nous t'avons retrouvée par terre inconsciente. Maintenant tu es là pour que je te fasse des tests psychologiques afin de savoir la raison de ton départ.
Je ne réponds pas, je n'ai pas envie de me laisser prendre dans leur jeu.
Il ignore que je sais tout, absolument tout sur cet hôpital.-Écoute Natacha, j'ai répondu à ta question alors répond à la mienne.
-Je vais bien, parfaitement bien, menti-je
-Natacha, tu ne peux pas allez bien.
Pas après avoir passé une nuit entière à errer seul, tu avais sûrement une raison.-Je voulais juste allez me promener en ville mais je me suis perdue, menti-je encore une fois.
-Tu n'as jamais été te promener en ville. Natacha, tu n'as pas quittée le domaine du château cette nuit, tu as juste tournée en rond dans les bois et tu t'es écroulée sur un tas de feuilles qui te recouvraient entièrement, c'est pour ça que nous t'avons pas trouvée tout de suite.
Impossible, j'ai quittée le domaine. Je me souviens de tout même si mes souvenirs son flou, je me souviens.
-Vous mentez! J'ai quitté le domaine de l'hôpital, j'ai marchée sur du béton et j'ai escaladé la façade, je me suis même écorché le pied en retombant de l'autre cotée.
-Natacha je ne mens pas.
-Si vous mentez!
-Très bien alors si je mens, cela veut dire que tu as une écorchure sur ton pied ?
Pour être sur je touche mon pied, je ne sens rien. Mes doigts parcourent mon pieds sans effleurer aucune blessure.
-Exactement, dis-je d'une voix tremblante.
-Alors montre-la-moi, dit-il sur de lui.
Le stress monte, il s'approche de moi. Je me recroqueville sur moi-même en cachant mon pied.
Et si j'avais tort, s'il avait raison?-Montre moi ton pied Natacha.
Son regard est noir, il me transperce, sa voix roque m'angoisse, j'oppresse.Il regarde mon pied comme moi sans voir aucune blessure.
Une idée m'effleure l'esprit. Depuis le début cette voix est dans ma tête toujours ou presque pour me sortir des situations délicates. Et si elle voulais juste m'aider? De toute façons je dois faire quelque chose.
J'implore la voix dans ma tête de me venir en aide car de toute évidence c'est elle qui m'a mise dans ce pétrin.
XoXo
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American Psycho
Mystery / ThrillerJe m'appelle Natacha et les règles du jeu sont simples. Il faut rester éloigner des gens, de ses amis, de sa famille, et si on n'en a pas, on ne s'en trouve pas. Personne ne doit vous parler et vous ne devez parler à personne. Restez seuls, mange...