Chapitre 1

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Qui suis-je ? Ashley. Ashley Gilbert. J'ai de longs cheveux noirs et des yeux très foncés. Qui sont mes parents ? Je n'en sais rien, je ne les connais pas. Je ne connais personne. Je suis enfermée dans cette pièce depuis des années.

Vous allez me dire, pourquoi ? Parce que je suis malade. Folle, si vous voulez. Mon seul ami est cette peluche. Cet ours. Il est particulier. Je l'ai depuis toujours. Les infirmières disent que ce sont mes parents qui me l'ont laissé avant de me laisser moi ici. Triste vie.

Comment vous expliquez, connaissez-vous ce sentiment, ce sentiment d'être seul ? Absolument seul, sans personne attaché à vous, sans personne qui s'inquiète pour vous, qui se demande comment vous allez, qui aimerait vous voir, vous avoir à ses côtés. Le connaissez-vous ? Et bien, je le ressens chaque jour, chaque minutes, chaque secondes.

J'aimerais vous dire que ma maladie s'arrange et que je vais bientôt pouvoir découvrir le monde extérieur mais se serait vous mentir. Non, c'est différent, je dois rester ici et j'y resterai sûrement toute ma vie. Jamais je ne verrai ce qu'il y a en dehors de ces quatre murs. J'aimerais pourtant. Mais ça m'est impossible, malheureusement.

Une fois, un homme est passé me voir. Un psychiatre. Il était vraiment très beau. Il m'a dit qu' il s'appelait monsieur Stewart et qu'il était ici pour m'aider. J'étais heureuse lorsqu'il m'avait annoncé ça.

J'imaginais pouvoir un jour sortir, qu'il m'emmènerait voir le monde, guérir. Alors, je lui ai demandé si nous étions amis et il m'a répondu que non, que j'étais une simple patiente à ses yeux et qu'il viendrait me voir seulement pour me faire redevenir normal. Sur ces derniers mots, il est parti. J'étais bouleversée, effondrée, alors j'ai eu une énorme crise de folie.

J'ai pleuré, hurlé à m'en brûler les poumons. Je suis devenue violente. Les médecins ont décidés de m'enfermer. Ils m'ont passés une camisole de force et m'ont placés dans une cellule capitonné. Je ne pouvais rien faire, à part pleurer sur mon sort.

Puis c'est passé avec le temps, je suis redevenue plus calme. Je suis retournée dans ma chambre et maintenant, j'ai de nouveaux médicaments à prendre. J'en avais déjà quelques uns. Tout cela, c'était il y a environ un mois. Une infirmière m'a dit il y a deux jours que c'était le psychiatre qui m'avait prescrit les médicaments. Pourquoi ? Je lui demanderai tout à l'heure, car oui, aujourd'hui, il repasse me voir.

****

Quel heure est-il ? Cela fait maintenant presque deux heures que je l'attend. Quelqu'un toque à la porte et une infirmière entre.

-Où est-il ?

-Je t'emmène le voir. Lève toi.

Avant de m'emmener, elle me passe une camisole.

-Vous avez peut que je vous fasse du mal ? lui demandais je, l'air triste.

-...

-Regardez moi dans les yeux et dites-le. Dites-le que vous n'avez pas peur, dis-je en durcissant mon regard.

-Je, je... dit-elle en osant à peine me regarder.

Je souris et je commence à rigoler. Puis un fou rire me vient.

-Je suis si affreuse que ça ? Je vous remercie, mademoiselle, vous me faites beaucoup rire.

Elle ne répond rien et me sors de la pièce. Je rigole encore et encore, j'en ai mal au ventre. Je n'arrive pas à m'arrêter. Elle me fait entrer dans une pièce où il se trouve deux chaises et une table. Elle me force à m'asseoir et elle sort en fermant à clé.

Quand j'entends la serrure se verrouiller, j'arrête instantanément de rire. Je ne bouge plus. J'écoute ma respiration, puis mon cœur battre dans ma poitrine. Je fixe la poignée de la porte, sans faire un seul mouvement. Mon cœur bat de plus en plus fort, j'attends l'instant où il entrera dans la pièce avec impatience. La porte se déverrouille et mon cœur cesse de tambouriner si fort. Il entre enfin dans la pièce et je lui fais un grand sourire.

-M. Stewart, vous m'avez tellement manqué !

-Bonjour, mademoiselle Gilbert. Comment vous portez-vous ? dit-il en m'adressant un sourire.

-Vous m'avez blessé, vous savez. Ils m'ont enfermés durant des jours dans cette cette pièce, sans rien pour m'amuser.

-Allons, vous avez 19 ans, vous n'avez plus besoin de jouets ou d'autres objets pour enfants.

-Mais j'aime les jouets, c'est tout ce que j'ai; une peluche et jeu de domino.

-Savez-vous ce que nous allons faire, Ashley ?

Je le regarde, intriguée et impatiente.

-Je vais vous donnez un journal où vous noterez tout ce que vous ressentez, tout ce que vous faîtes dans une journée, tout ce que vous pensez et chaque fois que je viendrai, vous me le ferez lire, d'accord ?

J'acquiesce en silence. Il dépose un stylo et un journal sur la table et il se lève. Je relève la tête vers lui, surprise.
-Vous partez déjà ?

-Oui, mais je reviendrai, ne vous inquiétez pas, d'ici là, n'oubliez pas d'écrire dans le journal.

-J'ai encore des questions.

-Vous devrez les remettre à plus tard.

-Non, s'il vous plaît, ne me laissez pas toute seule, S'IL VOUS PLAÎT ! hurlait je.

Il ferme la porte et je hurle. Encore. Je me lève précipitamment, je fais tout tomber sous l'effet de la rage; la table, les chaises, tout. Je veux partir avec lui, je ne veux pas rester ici. Je suis folle de colère. Oui, c'est ça, folle.

****

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis toujours dans cette pièce. Je suis assise dans le coin et je ne bouge pas et je ne pleure plus. Seule ma respiration est audible, je n'entend rien d'autre. Son visage est gravé dans mes pensées; ses traits si fins, ses épais cheveux noirs comme les miens, ses yeux clairs, son nez légèrement en trompette, sa dentition parfaite. Il est grand et fort et il veut me guérir. Oui, il est parfait.

Je souris en pensant à lui, a moi, à nous peut-être. Et s'il m'aidait à m'échapper, je pourrais partir avec lui, nous pourrions nous marier, avoir des enfants, non ?
Je baisse le regard et tombe sur ce journal rouge et le stylo posé à côté étaler par terre. Je me précipite vers celui-ci et j'essaie de me défaire de la camisole. Je m'arrête et parle calmement.

-Je sais que vous m'entendez, venez me chercher, je ne ferai rien de stupide. Je veux simplement retourner dans ma chambre pour écrir dans mon journal comme me l'a dit M. Stewart.

J'attends quelques minutes et la porte s'ouvre. Deux hommes costauds entre et l'un d'eux ramasse mon journal et l'autre me force à me me lever. Il me passe un foulard sur les yeux, car oui, à chaque fois que je me déplace pour aller hors de ma chambre, j'ai les yeux bandés. Il me pousse violemment et il me découvre les yeux. L'un me tient fermement et l'autre me retire la camisole de force.

Ils sortent de ma chambre et je me jette sur mon journal. Je vais enfin pouvoir écrire dedans. Écrire tout ce que je ressens. Tout ce que je ressens pour lui. Je vais écrire comme si c'était à lui que je m'adressais. Et quand il le lira, je suis sûre que ça lui fera très plaisir de lire tout ça.

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Salut,
je me lance dans une nouvelle sorte d'histoire et j'avoue que c'est vraiment quelque chose de nouveau pour moi d'écrire comme ça, d'essayer de me mettre à la place de la personne. Je publierai un chapitre de cette histoire tout les mercredis. Dites en commentaire ce que vous en pensez et soyez francs ! Et votez !
La bise👽

Cette folie qui m'habiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant