-Ne perdez jamais espoir. Je suis sûre qu'un jour, vous serez guérie et vous pourrez sortir d'ici.
Je lui souris faiblement et elle sort. Je reste assise sur mon lit, le regard dans le vide, à repasser ses mots gentils et attentionnés dans ma tête.
Je n'ai plus le droit de retourner dans la salle commune pour l'instant. Selon les médecins, le bécottage de la dernière fois m'aurait affecté mentalement. J'aimerais bien revoir Thomas mais l'infirmière qui m'avait consolée la dernière fois, Lizzy, m'a dit que lui aussi n'avait plus le droit d'y aller.
En parlant d'elle, elle passe me voir chaque soir depuis deux semaines. Elle reste avec moi pendant vingt minutes parfois plus et je lui parle de ce que je ressens et tout reste entre nous. Hier soir, elle m'a prévenu que m. Stewart viendrait cet après-midi pour mettre les choses au point. Et je n'aime pas ça. Il va encore me faire du mal ou me faire peur et je n'ai pas envie mais je veux mon journal. Alors j'irai le voir. De toutes façons, je n'ai pas le choix.
****
Je suis dans la même pièce que la dernière fois. Celle où il avait envoyé valser la table et il m'avait embrassé. Un frisson de terreur descend le long de mon dos à ce souvenir. Mes mains sont menottées et cela fait dix minutes que j'attends. Je sursaute lorsqu'il entre soudainement dans la pièce.
Je regarde mes mains, de peur de croiser son regard. Il s'assoit et pose le journal sur la table. Je lève doucement la tête sur ce dernier et regarde ensuite m. Stewart. Il me regarde droit dans les yeux, un regard froid. Je prend lentement mon carnet et repose mes mains sur mes genoux.
-Tu peux m'expliquer ce qu'il s'est passé dans la salle commune ?
Je ne le regarde pas. Je suis terrifié. Ils l'ont prévenus et il va vouloir me faire comprendre de ne pas recommencer, j'en suis certaine.
-Regarde-moi, me dit-il, le ton dur.
Je lève les yeux et je rencontre les siens. Ils me transpercent, me pénètrent. Il se lève en silence et viens se placer derrière moi. Il approche sa bouche de mon oreille et je retiens mon souffle. Il me chuchote:
-Fais attention, petit animal. Si tu recommences tes bêtises, je reviendrai pour t'écraser, me sussure-t-il à l'oreille en passant un doigt sur ma gorge, comme s'il me coupait la tête.
Le courant saute et j'entends des bruits horribles, sourds. Des meubles renversés, des coups dans les murs. Mes menottes se brisent sans que je sache comment et automatiquement, je porte mes mains à mes oreilles, laissant tomber mon journal. J'essaie de crier, espérant attirer quelqu'un mais je n'en ai pas le temps.
Deux mains viennent serrer ma gorge avec une force surhumaine. Je me retrouve debout et mes pieds se décollent du sol. Je n'arrive plus à respirer, l'air ne parvient plus jusqu'à mes poumons. J'attrape les poignets de l'agresseur et je lui plante mes ongles dans la peau, essayant de le faire lâcher prise. J'aperçois deux pupilles rouges. Les siennes.
Il veut me tuer. Il va me tuer. Je n'aurais pas pu voir le monde, rencontrer l'amour ou encore me marier ou avoir un enfant. De toute façon, est-ce que cela aurait pu être possible un jour ? Je sens larme couler sur ma joue. Puis une douleur fulgurante me prend au bras droit sans que je sache pourquoi.
Stewart me tiens toujours fermement de ses deux mains alors comment peut-il me faire aussi mal au bras. Le silence est total, seuls mes grognements rauques en essayant de respirer sont audibles. Et en l'espace d'une seconde, le courant revient et je retombe violemment à terre. Je reprend soudainement mais difficilement ma respiration.
Je porte mes mains à ma gorge qui me fait terriblement souffrir, l'air passe très mal dans ma tranchée. La pièce est dévastée, c'était donc ça tout ces bruits insupportables.
Mon regard se pose sur mon bras ensanglanté. Je l'essuie et essaie de stopper l'hémorragie. Mais une chose attire mon attention. Des marques. Des mots plus précisément.<<Fais attention, petit animal. >>
L'air reste bloqué dans ma gorge. Lizzy entre en courant dans la pièce, l'air totalement inquiète. Elle me parle mais je n'entend pas et je suis incapable de lui répondre, ma gorge me faisant énormément mal. Elle me sors de là et m'emmène dans une sorte de salle de bain. Elle met mon bras sous l'eau froide d'un lavabo et elle me lave le bras.
Je reste stoïque devant mon reflet. Mes cheveux noirs en batailles, ma peau blanche, mes yeux cernés de rouge à cause de mes pleurs, ma robe blanche en sang, mon air terrifié, mon bras ensanglanté et ses marques violettes autour de mon cou me donne l'air d'un cadavre, d'une personne sans âme. Je le suis. Je n'ai plus d'âme.
****
Lizzy m'a raconté que les médecins croient que je me suis moi-même infligé tout ça. Stupide. Selon eux, les remarques du docteur m'aurait fais réfléchir et j'aurais voulu mettre fin à mes jours en me scarifiant avec les menottes brisées et en m'étranglant.
Comment est-il possible qu'il ne soit pas au courant de ce qu'il s'est passé ? Qu'ils n'aient pas vus sur les caméras de surveillance ? Il n'y a que moi qui puisses remarquer ce qu'est vraiment m. Stewart ? Pourquoi ? Trop de questions se bousculent dans ma tête.
Depuis l'incident, j'ai des bandages autour du cou et du bras qui sont changés tout les jours.
Lizzy a réussi à m'avoir une sortie dans la salle commune, ce qui me laisse complètement indifférente. Elle me conduit dans la salle, menottée. J'ai horreur de ça maintenant. Elle me détache rapidement et je me dirige vers la tête blonde, toujours devant la télévision. Je m'assoie sans dire un mot.-Salut, Ashley la suicidaire.
Je ne répond pas. Il coupe l'écran et il tourne la tête vers moi.
-Je vois. Tu sais, je ne crois pas ce qu'ils disent. Tu veux guérir pour sortir d'ici alors pourquoi aurais-tu essayé de mettre fin à tes jours ? Tout cela est débile. J'aimerais t'aider, dit-il en posant sa main sur la mienne, je sais que ce type te fait du mal. C'est lui qui t'a fais ça, qui te fais souffrir et qui, au lieu de t'aider à guérir, t'empêche de le faire. Il te rend plus folle que tu ne l'es. J'aimerais vraiment faire quelque chose.
Une larme s'échappe mais je l'essuie et reprend vite mon air renfermée. Je le regarde et lui demande :
-Pourquoi veux-tu m'aider ?
-Pour tout te dire je t'aime bien. Tu as un caractère qui me plaît et je serais même prêt à guérir pour pouvoir sortir d'ici avec toi. Alors serais-tu prête à me faire confiance pour t'aider à guérir ?
Je le regarde dans les yeux, cherchant s'il ment dans son regard. Ses yeux bleus m'assure qu'il peut m'aider, que je peux lui faire confiance. Alors je lui répond.
-Oui, je suis d'accord, je te fais confiance. Aide moi à guérir, Thomas.
Il me souris et il rallume la télévision et nous la regardons pendant plus d'une heure sans qu'il me lâche la main. Un contact qui me réchauffe un peu le cœur, qui était dans le froid le plus total après les récents événements.****
De la joie. C'est ce que je ressens. Enfin. Quelqu'un s'inquiète pour moi, souhaite me voir, aimerais m'aider et m'avoir avec lui. Thomas. Lizzy est, elle aussi, très présente pour moi et je lui en suis extrêmement reconnaissante.
Je continue d'écrire dans le journal. Lizzy était allée le récupérer après m'avoir ramener dans ma chambre. Et je compte bien le faire lire au psychiatre. D'ailleurs, son prénom est Jérémy. S'il lit le journal, il me laissera tranquille. Il me fait toujours très peur, c'est vrai, mais je compte bien surmonter ça. Je chercherai pourquoi seulement moi me rend compte de ce qu'il est et pourquoi personne n'a retrouvé tout les cadavres que j'avais vu. Et cette fois-ci, je ne serai pas seule. Plus maintenant.
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Salut,
Cinquième chapitre. Je suis vraiment surprise du nombre de vues sur cette histoire (bientôt 100 !), je ne pensais pas qu'elle plairait autant et j'en suis ravie. Vos commentaires me font vraiment très plaisir et je vais essayer de m'améliorer le plus possible. Merci beaucoup et rendez-vous au prochain chapitre !
La bise👽
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Cette folie qui m'habite
Mystery / ThrillerElle est folle. Pas comme toutes ces lycéennes jolies et sympa qu'on voit partout. Non, elle est vraiment folle. Elle est en asile depuis longtemps. Voulez-vous apprendre à la connaître ? Alors bienvenue dans son monde, son monde rempli de folie. [#...