Chapitre 1

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Assise sur mon siège, je retournais mon sac à la recherche de mes écouteurs. L'avion venait de décoller mais il était hors de question que je passe 7h de vol à entendre mon voisin qui ronflait déjà. J'avais beau lui lancer des petits regards du style "Tu pourrais faire moins de bruit quand même", ça ne le réveiller pas pour autant.

Je m'installais confortablement tout en laissant ma playlist défilé aléatoirement. 

J'allais passer 6 semaines chez des gens que je ne connaissais même pas, mais qui, je l'espère, seront agréables. Et s'ils étaient affreusement cruels? Et si c'était une de ces familles snobs qui te font dormir dans la cuisine? 

Si j'avais accepté cette offre, c'était parce que ma mère n'arrivait plus à joindre les 2 bouts, et que la paye que ces gens offraient valait limite le double de ce que ma mère gagnait en 1 an. Je devais donc nous sauver de cette mauvaise passe en travaillant le temps d'un été. On ne pouvait pas compter sur mon père pour nous aider, il nous avait abandonné alors que je n'étais encore qu'un bébé, et n'avais jamais daigné payer la pension alimentaire, si bien qu'on avait plus aucun contact avec lui.

Quelques heures s'étaient maintenant écoulées depuis le décollage de l'avion. J'étais tellement stressé à l'idée de devoir m'intégrer là-bas que je n'arrivais même pas à finir les petits sandwichs que ma mère m'avait préparé. Jambon beurre, la base des bases. 

S'il y a bien une chose pour laquelle je n'étais pas du tout stressé, c'était la barrière du langage. J'ai toujours été intrigué par les langues et j'ai même orienté mes études vers celles-ci, l'anglais étant ma matière principale. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'étais excité d'arriver : arriver dans un pays anglophone. C'est fascinant ! Surtout les USA, qui ne rêve pas d'y aller une fois dans sa vie? En dehors de ma mère, qui déteste ce pays, le qualifiant de trompeur.

Tout ça pour en venir au fait que l'avion était d'un ennuie mortel, et que j'avais le choix entre me poser 40 questions d'appréhensions, regarder les films nuls qu'ils proposaient sur la petite télé, ou céder à mes paupières qui se faisaient lourdes...

***********

La voix de l'hôtesse me réveilla quelques heures plus tard, alors que je m'étais endormie sans même m'en rendre compte. Elle nous annonça l'approche imminente de la piste d'atterrissage, et mon cœur rata un battement.

J'étais arrivée. En Amérique. Pour tout l'été. Mon rêve venait de se réaliser. 

Le ciel était d'un bleu éclatant, sans aucun nuage, fidèle à l'image que l'on se fait du ciel californien. 

J'étais tellement impatiente de poser les pieds sur le sol américain que l'envie de faire pipi me vint et je dus lutter en serrant les jambes. Je dus resté calme durant atterrissage et pourtant j'avais envie de m'agiter dans tout les sens. 

J'allais passer un été de rêve. J'allais pouvoir me pavaner sur les longues plages californienne, j'allais bronzer sous les rayons chaud du soleil... Qui sait, un beau surfeur blond sortira peut-être des vagues, ruisselant d'eau, afin de faire ma connaissance... Ou pas.

Je sortis de l'avion quelques minutes plus tard, et mon premier réflexe fut de sortir mon téléphone pour prendre une photo. On devait être en plein après-midi, le soleil me brûlait déjà les épaules. Petit sourire avec l'avion en arrière-plan, et hop direction les réseaux sociaux!

J'étais prête à vivre mon rêve américain. Enfin pour le moment, j'avais surtout envie de vomir... Angoissé, moi? Pas du tout enfin.

IdylleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant