Chapitre 27

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J'étais assise dans l'herbe verte avec les enfants, lunette de soleil sur le nez et sourire aux lèvres tandis que l'on jouait au téléphone arabe. Face à nous, on pouvait apercevoir la mer, bleu et éclatante sous les rayons du soleil brûlant.

Je m'étais mise à l'écart du groupe, prétextant vouloir m'occuper des enfants. C'était vrai, bien sûr, mais c'était aussi un prétexte pour me tenir le plus éloigné de Zachary. Personne n'a semblé remarquer qu'on ne se parlait plus, et pour le moment, ça me suffisait. Ce n'était pas la peine de créer un malaise.

Ils étaient tous en train de jouer sur le terrain de basket dont les paniers semblaient avoir vécu depuis l'an 50. Je me demandais même comment les filets arrivaient à survivre face au choc de la balle.

En attendant, les enfants rigolaient bien, ce qui était le plus important. Ils proposèrent ensuite d'aller jouer à l'air de jeu situé à quelques pas de nous, composé d'un toboggan assez grand, d'un tourniquet et de deux balançoires.

-Partez sans moi, je vais rester là pour vous surveiller, leur répondis-je.

Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase qu'ils étaient déjà partis en courant. Et en criant comme des affolés, ce qui me fit rire intérieurement.

J'attrapais ma crème solaire, décidant qu'il était temps d'en mettre si je ne voulais pas attraper de vilaines rougeurs. Une petite voix intervint près de moi, me faisant sursauter:

-Tu veux que je t'aide ? me proposa le petit Samuel.

-Qu'est ce que tu fais encore là toi? Va t'amuser avec tes frères et soeurs, lui dis-je d'une voix douce.

-Bah non parce que je suis triste parce que tu es toute seule, marmonna-t-il en baissant les yeux.

Ce gosse me fendit le coeur. Je lui tendis mon tube de crème, en precisant:

-Bien, mais quand c'est fini, tu vas jouer avec les autres. Il faut que tu profites.

Ce fut un instant de pure rigolade. Samuel faisait n'importe quoi, ce qui me faisait éclater de rire à chaque seconde. Il m'en mettait plein sur le visage, et n'arrivait pas à tout bien étaler, si bien que je ressemblais désormais à un blanc d'oeuf. J'avais l'impression d'avoir dix ans tellement j'en rigolais.

-Sammy, tu fais n'importe quoi! m'exclamai-je en tentant d'éloigner ces mains.

Ça ne faisait que le faire rire encore plus, et à vider d'autant plus mon tube de crème.

-Donnes-moi ça, petit filou.

Je relevais les yeux et croisais le beau regard de Derek. Je pense que si je n'avais pas eu autant de crème sur le visage, tout le monde aurait pu voir à quel point j'étais devenue rouge.

-Non, c'est moi qui fait, protesta Samuel en protégeant le tube entre ses bras.

Une petite partie de chatouilles entre les deux frères et hop, Samuel repartait défaitiste, la moue boudeuse mais les yeux rieurs.

-On ne sait pas mettre de la crème toute seule ? se moqua Derek en passant près de moi.

-Bien sûr que si, d'ailleurs, rend la moi maintenant, demandai-je en tendant la main.

Il m'ignora et vint se positionner derrière moi. Il s'installa par terre et étala ses jambes contre les miennes, si bien que je me retrouvais désormais assise entre ses cuisses. J'entendis le bruit signifiant qu'il ouvrait la crème, et quelques secondes plus tard, je sentis sa main se posait contre mon épaule pour étaler le tout.

-T'as pas autre chose à faire? lancai-je sans toutefois protester réellement.

-Je trouvais plus intéressant de venir ici, répondit-il de sa voix envoûtante, son souffle effleurant ma nuque exposée.

Il me massa les épaules pour faire pénétrer la crème, d'un contact doux et sensuel, qui me relaxait aussi bien qu'un vrai massage. Je sentais la chaleur de son corps dans mon dos, puis, soudainement, c'est sa bouche qui entra en contact avec ma peau. Ses lèvres, qui déposaient de légers baisers dans ma nuque, puis au large de mon oreille, avant de carrément venir mordiller mon lobe, si sensible à cet instant.

-Derek... murmurai-je.

Je me rendais compte que j'avais complètement lâché prise, et que je n'avais même pas chercher à l'arrêter.

-Arrête... S'il te plaît, on est pas seul, ajoutai-je. Et puis...

-Et puis quoi? répéta-t-il tout en continuant sa douce torture.

Nous étions dos à nos amis, alors ils ne pouvaient pas distinguer ce qu'il se passait, mais les gosses jouant en face de nous, eux, pouvaient très bien comprendre.

Il grogna tandis que je protestais encore mais s'écarta tout de même. Il triomphait d'avoir réussi à me surprendre de la sorte, d'avoir réussi à me faire perdre raison. Je voyais dans ses yeux qu'il était fier de m'avoir rendu impuissante.

-Viens avec nous sur le terrain alors, au lieu de t'exclure. Les autres trouvent ça bizarre que tu ne restes pas plus que ça avec nous.

-Je suis obligé ? suppliai-je d'un regard implorant.

-Sauf si tu tiens à ce que je reste ici avec toi...

-Non, non, c'est bon.

Je cédai donc, préférant paraître normale vis à vis des autres plutôt que distante. Et aussi pour ne plus me laisser aller comme une adolescente de quinze ans. Pourtant, en me levant, l'envie d'aller me réfugier dans le toboggan me tentait plus qu'autre chose. Zachary avait son regard fixé moi, ce qui me mettait extrêmement mal à l'aise. Ses yeux étaient insondables.

-Ha bah enfin! Il était temps que tu lèves ton popotin! m'accueillit Sara.

Je souris en guise de réponse, bien consciente de la proximité de Derek, mais aussi des petits pas que Zach faisait dans ma direction.

-Tu joues avec nous? me demanda Matteo, le ballon coincé sous le bras.

J'acceptais avec un semblant de motivation et rejoignis l'équipe des filles. C'est sur que niveau équipe on aurait pu équilibré un peu mieux le truc, mais c'était marrant comme ça.

-T'avais l'air de t'amuser là-bas...

Zachary se trouvait juste derrière moi. Je gardais mon calme alors qu'en vérité, je bouillais intérieurement. Je fis mine de l'ignorer et me mis à courir en direction du panier de basket opposé pour tenter de marquer un panier en aidant les autres.

Cependant, il me suivit, à ma plus grande frustration.

-Tu vas me lâcher oui? Au cas où t'as pas compris, plus aucun contact entre nous.

Je sentis sa main effleurait discrètement mes fesses, à l'ombre de tous les regards.

-Non mais ça va pas dans ta tête ? explosai-je brutalement en lui faisant face.

Tous nos amis se retournèrent, choqués de me voir dans cet état, et ne comprenant pas pourquoi. Même Zachary semblait étonner de ma réaction, ce qui m'énervait d'autant plus.

-Il n'y a rien entre nous, c'est clair ? Et il n'y a jamais rien eu d'ailleurs, alors maintenant, fou moi la paix!

Je resortis aussi vite du terrain que je n'y étais entrée. En passant, je croisais le regard de Derek, qui tenta de me retenir par le bras.

-Pas maintenant, déclarai-je sèchement.

J'avais conscience d'avoir soudainement brisé l'ambiance amicale mais je fus reconnaissante envers nos amis lorsque je vis qu'ils ne cherchaient pas à poser de questions. Ils semblaient avoir compris qu'il y avait de l'eau dans le gaz, et que ce n'était pas le moment.

Je ramassais mes affaires et rejoignis les enfants, prête à rentrer dès que possible. En attendant, je préférais tourner le dos aux autres. A Zachary.

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Enfin un chapitre! Est-ce qu'il vous a plu ? Je peux déjà vous dire que le prochain va être chaaaaaud! 😏 Mais chaud comment ? Et avec qui? Vous verrez 😏😏

Je suis désolée si j'ai fais des fautes, mais j'ai écris via téléphone alors c'est pas terrible. Bisous! 😊

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