Chapitre 22

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-Entre, je t'en prie. 

Je souris, incapable de contenir mes émotions. Cela faisait vingt-quatre heures que j'attendais avec grande impatience mon rendez-vous avec Zachary, et nous y voici enfin. Meme si dans le fond, j'avais la trouille de ce qui nous attendait.

Il portait un simple jean et une chemise gris foncé qui mettait ses yeux en valeurs, et un torchon pendait par dessus son épaule. 

Je me sentais soudainement un peu trop classe avec ma petite robe marinière que j'adorais tant.

Il me débarrassa de mon sac et m'emmena dans la cuisine, où flottait une légère odeur de...

-Poulet rôti? finissais-je à voix haute, les yeux aussi gros que le ventre.

Il rit doucement, et se retourna vers moi avec un sourire charmeur:

-Exact.  

-Je peux t'aider peut-etre ? demandai-je en posant mon sac près du bar. 

Sa cuisine était grande, et servait à la fois de salle à manger. C'est le bar qui faisait la distinction entre les deux pièces. Je le rejoignis près du plan de travail, où se trouvait une jolie salade qui ne demandait plus qu'à etre assaisonné, et des tomates qui n'attendaient qu'à etre coupé. 

-Tu n'as qu'à t'occuper des tomates. 

Je me rinçais donc les mains avant de commencer mon travail, tandis qu'il s'occupait de plonger les frites. Un silence s'installa, et me rendit nerveuse, si bien que j'en perdis la main, ce que Zachary me fit également remarqué.

-Tes lamelles sont irrégulières ma jolie, au plus tu coupes, au plus elles deviennent grosses. 

Comme moi lorsque je mange

Je rougis et lâchai mon couteau, me traitant mentalement d'idiote.

C'est ça de ne jamais faire à manger à la maison! 

-Tu te moques de moi ou je rêve ? m'exclamai-je alors que je l'entendais rire.

Il vint se coller contre mon dos et ses bras m'encerclèrent pour venir prendre possession de mes mains. Il me fit prendre le couteau, et guida mes gestes dans une expertise digne d'un grand chef de resto.

Il ne fait que te montrer comment couper une tomate régulièrement, Anna... Pas de quoi en faire un cinq étoiles. 

-Je... Je pense que je vais savoir gérer, balbutiai-je en tentant de récupérer le contrôle de mes mains. 

-T'es sure de ce que tu avances? susurra-t-il dans mes cheveux.

Je soupirai, un peu trop fort à mon gout, et le laissai finir de couper la tomate avec mes mains. A la fin, il fit remonter ses doigts le long de mes bras nus (Pourquoi j'avais mis une robe déjà?) ce qui fit hérisser mes poils même les plus courts. 

Il rejeta mes cheveux dans mon dos, que j'avais laissé détachée, et mon cou se retrouva mis à nu.

Peut-etre allait-il se la jouer Vampire Diaries et me mordre un bon coup?

Ma respiration s'arrêta, mais pas pour cette raison là. Sa bouche venait de se poser sur la fine peau de mon épaule, et s'amusait à parsemer des baisers jusqu'à remonter sur ma joue, ce qui me fit frémir de plaisir. 

-Aller, à table, déclara-t-il subitement. 

Le charme fut complètement rompu et j'ouvris subitement les yeux, pour me retrouver face à son sourire moqueur. 

Comment se faire avoir en beauté : leçon n°1. 

Cependant, je devais avouer que c'était un excellent cuisinier. La sauce du poulet était tellement exquise que je m'amusais à faire baigner mes frites dedans afin de mieux les déguster ensuite.

-Tu te plais ici? 

-Oui, répondis-je spontanément. C'est très différent de chez moi, mais dans le bon sens. 

-La vie chez Derek n'est pas trop dure? 

Étrange question. Comment pourrait-elle l'être?

-Non, pourquoi? 

-Je sais pas. Ses parents ont la réputation d'énormément se disputer. Surtout à cause de Mr. Robinson, qui, parait-il, aime aller voir à gauche à droite... me confia-t-il avec un clin d'œil complice. 

Ça alors, pour du scoop, s'en était un bon. Parlait-il de la même famille que moi? J'avais l'impression d'avoir atterri chez les Télétubbies. 

-Tu vis qu'avec tes parents toi? demandai-je pour changer de sujet. 

-Ouais. Je suis fils unique, et la plupart du temps, ils ne sont pas là le samedi. Toujours chez des amis ou à une réception... Heureusement pour moi, je ne suis plus obligé de les accompagner, car c'était une véritable torture. 

Il dit ça sur un ton amusé et je souris tendrement face à l'image d'un Zachary plus petit, obligé de suivre ses parents n'importe où avec une mine boudeuse. 

-Qu'est ce qui te fait rire?

-Rien.

-Ha ouais? Viens m'aider à faire la vaisselle alors, si tu fais ça aussi bien que les tomates, je sens qu'on a pas fini de rigoler, lança-t-il tout en débarrassant la table. 

Je lui adressai une grimace et attrapai la serviette, pour ressuyer la vaisselle qu'il me tendait petit à petit. On ne disait mot et une tension électrique régnait dans la pièce. Je me sentais bien avec lui, j'étais à l'aise. Mais une part de moi ne pouvait s'empêcher de penser à ce que ce serait avec Derek. Je ne savais plus trop où j'en étais vis à vis de moi-même et pourtant je savais bien que je ne pourrais pas résister au charme irrésistible que dégageait ce beau métis au gros bras. 

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