Chapitre 2

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L'aéroport était gigantesque. Je déconne même pas. J'avais jamais mis les pieds dans un aéroport aussi grand. Bruxelles était minuscule en comparaison. Il était noir de monde : de vacanciers s'apprêtant à partir, de touristes venant d'arriver et cherchant leur chemin... 

Je ne savais pas trop comment ça devait se passer une fois arrivée ici. On m'avait envoyé un mail avec une fournée d'indications afin de définir un lieu de rencontre à l'aéroport où l'on viendrait me chercher. Selon le mail que j'avais imprimé, je devais me rendre à un certain guichet à coté des toilettes. Y'a pas plus clair comme indication, surtout dans ce genre d'endroit.

Je partis donc à l'exploration une fois mes valises récupérées. 

Je me faisais bousculée de tout les côtés, les gens n'étaient vraiment pas polis ici. Enfin, pas la peine d'en faire un cas à part, qu'importe l'endroit où on est il y a des gens malpolis.

Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, je finis par trouver un vigile, du style plutôt très baraqué. 

-Excusez-moi, pourriez-vous me dire où cela se situe s'il vous plait? lui demandai-je en anglais tout en faisant montrer mon bout de papier.

Il rigola, en me désignant quelque chose du bout de l'index. Je suivis son doigts du regard, et j'en vins à la conclusion qu'il se moquait de moi. En effet, il fallait vraiment être con pour demander votre chemin lorsque ce que vous cherchez est juste derrière vous! 

Je le remerciais en tentant de dissimuler ma gêne et m'approchais de ce guichet tant recherché. Il n'avait rien de particulier, c'était juste un point d'information. Il n'y avait personne d'autre aux alentours (en tout cas personne qui semblait attendre quelqu'un) en dehors d'une fille.

Elle devait avoir à peu près mon age. Elle était grande, vraiment grande, et très mince, le genre de carrure digne d'un mannequin. Elle avait des cheveux noir corbeaux qui retombaient en boucles soyeuses sur sa taille. Sa peau était légèrement bronzé et son bronzage ressortait d'autant plus grâce au petit top blanc qu'elle portait. Elle avait autant de bagages que moi et avait le nez scotché à son téléphone. 

J'attendis, appuyé contre le mur à quelques pas d'elle. Elle semblait attendre elle aussi. Mais contrairement à moi,elle savait ce qu'elle attendait. 

Ça faisait 10 bonnes minutes que j'attendais, et je commençais à paniquer. Et si personne n'allait venir? Et si c'était une annonce trompeuse? Et si on m'avait fait venir ici afin de m'enlever et de m'envoyer dans une secte où je serais considéré comme une esclave sexuelle? 

Je commençais à avoir subitement très chaud lorsqu'une voix masculine héla:

-Bonjour mesdemoiselles!

Je relevais les yeux pour voir l'une des plus belles personnes au monde s'avançait dans ma direction. Grand, musclé (son t-shirt noir faisait ressortir parfaitement ses muscles), des cheveux noir en bataille, un regard chocolat, une peau blanche mais légèrement bruni par le soleil, un sourire éclatant de sexitude, bref un véritable Apollon se dirigeait vers moi. 

Rectification. Vers nous. Car évidemment, il ne faisait pas signe qu'à moi, mais également à l'autre fille à coté. 

Qui semblait visiblement sous le charme vu la manière dont elle se trémoussait pour attirer l'attention. Surtout qu'avec ses formes bien là où il faut, elle avait de quoi se permettre d'attirer l'attention. 

-Pardonnez-moi pour mon retard, je m'appelle Derek. Mélissa c'est ça? demanda t-il d'une voix suave en direction de ma voisine. 

Il s'approcha vers elle pour lui faire la bise, et elle en profita pour lui lancer des petits sourires aguicheurs.

Il se tourna finalement vers moi, la mine désolée (mais on ne peut plus craquante):

-Et toi, c'est...?

Je pris soin d'ignorer mon cœur vexé et répondis:

-Anna. 

Mélissa se réjouit de manière non discrète du fait que ce Derek (qui était-il d'ailleurs?) ait retenu son prénom et pas le mien. Je me demande quel genre de photo elle avait du mettre sur son CV pour qu'il s'en souvienne aussi bien... 

Il nous fit signe de le suivre avec un petit clin d'œil, tout en se présentant:

-C'est avec moi que vous allez vivre cet été. Enfin, moi et ma famille. Je suis l'aîné de plusieurs enfants, vous allez vous amuser, je vous le garantie. 

-Excuse-moi, mais comment ça se fait que nous sommes 2? C'était pas une annonce pour une seule fille au pair? demandai-je en tentant de suivre son rythme. 

-On a reçu pas mal de candidatures, et on s'est dit qu'étant donné la grandeur de la maison et de la famille, être plusieurs ne vous ferez pas de mal. Une troisième doit arriver d'Espagne cette semaine. 

-Quoi? Ça aurait du être spécifié. Et le salaire, il est divisé par 3 lui aussi? demanda Mélissa avec sarcasme.

Même si Miss Ingrate était plutôt culotté, j'étais assez d'accord avec elle: j'avais besoin de ce salaire promis, et je serai assez dégoutté d'en recevoir qu'1/3. 

Derek éclata de rire, un rire franc et sensuel, qui vous donne envie de raconter les pires blagues juste pour tenter de l'entendre. Miss Ingrate parut fière d'elle. Elle qui ne m'avait pas jeté un seul regard depuis le début, elle n'avait pas arrêté de manger des yeux le bel étalon. Voilà qui allait intéressant...

-Ne vous inquiétez pas, tout ce qui vous a été promis sera à vous, vous serez reçue comme des reines. Alors, prête à passer un été royal? 

IdylleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant