Chapitre 16

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Alors que j'étais assise sur mon lit en train de lire, mon portable vibra. J'eus un petit sursaut de frayeur tellement j'étais plongé dans mon bouquin. 

C'était un message de Zachary. Mon cœur s'accéléra, car je n'avais vraiment aucune idée de la raison pour laquelle il voulait me voir. On se connaissait à peine et à part la soirée, on avait pas encore passé énormément de temps ensemble. On s'était vu que deux-trois fois quoi. 

Je poussais malgré tout un petit soupir de mécontentement. Je venais de me débarbouiller et j'étais assise sur mon lit depuis deux minutes seulement, mais je devais déjà me relever. 

Je descendis en priant pour ne croiser personne aux alentours du hall d'entrée. Je n'avais pas du tout envie de répondre à des questions qui me mettrais dans une situation malaisante à coup sur. 

Je remerciai ma bonne étoile en voyant mon vœu accomplis et sortis discrètement de la maison. 

-Salut, dis-je à Zachary qui m'attendait sur le paillasson.

Vêtu d'une veste en cuir noir et d'un t-shirt blanc, je dois avouer qu'il était pas mal. Il me dépassait de très très loin, si bien qu'il me dominait de toute sa hauteur. Je me sentis affreusement minuscule et triturais le bas de mon haut. 

-Viens te poser sur les marches, me proposa t-il en m'attrapant par la main. 

Sa paume était chaude et son contact m'intimida légèrement. Comme s'il... comme s'il était possessif, comme si j'étais sienne.

On s'assit l'un à côté de l'autre, mais je maintint une certaine distance entre nous. Je fronçais les sourcils tandis qu'il me souriant pour tenter de m'apaiser.

-Ça va ?

-Oui, je crois, répondis-je simplement.

-Tu es sûre ? Car je t'avoue que je suis assez embêté par ce qu'il s'est passé hier soir et j'avais envie qu'on mette au clair sans que cela t'embête, me confia t-il en détournant le regard, la main dans la nuque.

J'ouvris des yeux parfaitement rond : est ce qu'il délirait ? On avait fait que danser, il n'y avait pas de quoi casser 3 pattes à un canard. Je ne savais pas comment lui dire ça délicatement, sans risquer de le blesser, et décidais donc d'y aller franchement.

-Ce n'était qu'une danse.

J'avais dis cela d'un ton léger, sans aucune agressivité. Je détestais être dans ce genre de situation.

-Qu'une danse? répèta-t-il complètement ahuri.

Il écarquillés soudainement les yeux, encore plus que les miens, comme si un déclic venait de se produire dans sa tête. Je compris aussi que j'allais sûrement frôler la crise cardiaque d'ici quelques secondes, et mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines lorsqu'il m'annonça:

-Tu m'as embrassé. Et pas qu'une fois.

-Pardon ?

-J'avoue qu'au début je t'ai repoussé, après tout, t'étais bourré. Mais tu étais tellement insistante que je n'ai pas su résister et là je me sens comme un con parce que ça me semble logique que tu ne t'en souvienne pas... marmonna-t-il d'un air renfrogné.

Il se leva brusquement et commença à s'éloigner de la maison. Je restais planté là comme une imbécile, incapable de faire quoique ce soit.

Anna enfin réfléchis! T'as embrassé ce type, plutôt pas mal sois dis en passant, en lui laissant des espoirs, et tu le laisse partir comme ça ?

-Zachary! Attends s'il te plaît!

Je le suivis dans un élan spontanée et le rejoignis en moins de deux. Je l'attrapait par l'épaule afin de le retourner vers moi.

-Je suis désolée. Tu es super cool et ton physique ne laisserait aucune fille indifférente, mais j'étais bourré, et on se connaît à peine. Je ne sais même pas ce qu'il m'a pris... je devais être excitée d'être ici, avouai-je complètement honteuse en baissant la tête. 

Je l'entendis soupirer, et je vis ses pieds se rapprocher de moi. Ses bras m'encerclerent et je me retrouve plaqué contre sa poitrine.

-Ce n'est rien. On est ami ne t'en fais pas, me rassura-t-il d'un ton doux.

Une étreinte amicale, qui me permit d'oublier la honte qui s'était abbatu sur moi. Je m'écartais de lui pour lever mon visage vers lui d'un air  timide. Mais contrairement à ce que je pensais, un sourire malicieux éclairait son visage.

-Quoi?

-On est ami. Malgré tout, je ne dirais pas non pour faire plus amples connaissances...

J'éclatais de rire face à sa proposition. Il était tellement confiant et spontanée. Je répondis que ça me ferait plaisir, même si je n'envisageais pas de faire connaissance en vu d'une possible future relation.

Suite à quoi on se quitta, et je retournais à l'intérieur de la maison. Le père de la famille passait justement d'une pièce à l'autre, et l'on se croisa.

-C'était qui? me demanda-t-il poliment avec un air curieux.

Je rougis, mal à l'aise de devoir m'expliquer sur ce sujet. Je répondis en bref "un ami", pensant pouvoir en rester là. Malheureusement, ma bonne étoile n'était plus avec moi.

-Ho je vois... "Un ami", répéta-t-il avec un clin d'oeil.

Comment un homme de plus de trente cinq ans pouvait-il être aussi attirant ? C'était bien un héritage des Robinson ça. Je ne doutais pas du fait que les deux petits derniers deviendraient aussi séduisant que Derek et leur père.

-Oui oui, un ami. Vous savez, je viens à peine d'arriver, je ne compte pas sauter sur le premier venu.

Il éclata de rire, ce qui me fit hausser un sourcil. Mr Robinson pensait-il que j'étais du genre à sauter sur n'importe qui? ?

Mais enfin Anna, pourquoi penserait-il cela, il s'en fou de ce que tu fais. Dans le cas contraire, je peux aussi bien lui rapeller qu'on vit avec Melissa...

-Je ne dis pas le contraire, déclara-t-il en reprenant son sérieux. Je pense juste que tu es une très jolie fille, et que je pense que n'importe quel adolescent ici pourrait se laisser séduire par notre petit belge.

Je souris aimablement face à ce commentaire. C'était bien la première fois qu'on vantait les mérites des filles belges. Chez les américains, c'est toujours la beauté française qui est mise en évidence. Je me sentis donc fière, et je le remerciai avec un grand enthousiasme.

Par la suite, je rejoignis Mme Robinson pour aider à préparer le repas, même si elle me disait que je pouvais disposer.

Tout en disposant les couverts à table, je repensais à ce que m'avait dit Zachary. Si il voulait qu'on fasse connaissance, je n'étais absolument pas contre. Mais la prochaine fois que j'irai en soirée avec eux, j'éviterais de boire des litres d'alcool comme je l'ai fais hier.

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