Et le long de ces quais où les raisons se meuvent
Souvent je déambule, à l'heure où naît la nuit,
Pensif, obscur et froid, suivant - comme elle fuit,
Les réverbères lourds d'où les lumières pleuvent.Les lueurs obscurcies des voilures m'émeuvent.
Jusqu'aux proues enchaînées, c'est mon sort qui reluit ;
Le mal, au soir fuyant, épand son mauvais fruit
Comme un voile brumeux dont les ombres s'abreuvent.Ainsi toi-même, folle ! à cette heure invincible,
Depuis ces mornes quais où je suis retenu,
Tu glissas dans l'abîme et ton corps, si menu,
Demeura dans l'éther sans nuage, paisible.
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Poèmes
Poetry« Je voudrais tant sécher l'anxiété sceptique De tes aphones pleurs en la noyant de mots ! Mais mon visage, amer, reste cataleptique, Comme vaincu par la tourmente de tes maux. »