Lentement ils s'avancent. Énormes. Douloureux. Ils sont gris mais l'opale est pâle à côté d'eux. La profondeur les hante. Leurs bords déchiquetés se brûlent à la lumière. S'embrasent. Se déchirent. Un lent et silencieux divorce. Inexorablement. On les souffle. Ils n'ont jamais le choix. Ni de naître ni de mourir. Ils passent plus qu'ils ne sont. Ils se succèdent. Râlent, grondent, s'énervent. Puis passent. Et l'eau sale ruisselle quand leurs couches se gorgent. Croient-ils donc se purifier quand crachent leurs douches ? Non messieurs. Quand ça crache, ça pleure. Ça pleure de ne pouvoir rien faire. Rien faire, sans qu'ils ne meurent. Savent-il que le ciel sans eux serait bien terne ? Mais ils n'ont que faire du ciel. Puisqu'ils mirent la terre. Perdus dans leurs songes tristes lentement ils s'avancent, puis passent.
VOUS LISEZ
Poèmes
Poetry« Je voudrais tant sécher l'anxiété sceptique De tes aphones pleurs en la noyant de mots ! Mais mon visage, amer, reste cataleptique, Comme vaincu par la tourmente de tes maux. »