Dedignātĭo

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Angélique visage où la mignonne pleure,
Livrant, à des yeux las de ces séductions,
L'artifice tremblant de ses afflictions
Qu'illumine aujourd'hui ce mépris qu'elle effleure.

Elle me plut autant qu'ainsi elle m'écœure ;
Mais loin de cette haine où ploient les passions,
C'est dans un sourd ressac de désaffections
Qu'un cœur qu'elle entraîna si follement demeure.

Belle, sèche tes pleurs, tes charmes déguisés ;
Tes infidélités, ces draps où tu te glisses,
Font naître un gouffre où meurt mes névroses complices

– Je suis sur la falaise aux brisants aiguisés
D'où mon dédain, sublime ami de mon ivresse,
Caressant ton abîme, abîme ta caresse.

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