Ray

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Elle m'avait lâché la main alors que j'étais entrain de courir. Elle pensait qu'en se séparant, nous aurions plus de chance. Ce ne fut pas le cas. Je m'étais fait chopper par une tripotée de pseudos-journalistes. Ne pouvait-il pas continuer à jouer sur leurs téléphones et me laisser ? Je voulais juste pouvoir passer du temps avec Sarah. Ils me saoulaient tous. Mais Owen et Chuck l'avaient ramenée saine et sauve. Elle était un peu secouée mais elle allait bien. Un rayon de lumière avait transpercé les nuages et nous étions partis à la plage. Elle en avait profité pour appeler son père alors que je me baignai dans l'eau à peine chaude. J'étais un malade, mais les Hamptons avaient été toujours pour moi d'un grand réconfort. Ses plages, ses habitants étaient le symbole qu'à quelques kilomètres d'une des plus grandes métropoles du monde, on pouvait toujours s'amuser et se détendre. J'adorai venir ici enfant avec ma mère, Clive et toute sa famille. J'avais toujours l'impression d'avoir plein de frères et sœurs avec lui. Je n'étais techniquement pas de la même couleur mais ça n'avait jamais dérangé personne.

Je me tournai et je regardai Sarah. Elle s'était endormie dans mes bras après la piscine. Je l'avais ramenée dans sa chambre et elle avait tapoté sur son lit juste à côté d'elle avant de profiter de moi comme d'un oreiller. Elle était mignonne comme tout. Et je n'avais aucune arrière-pensée. Je n'avais pas l'impression de transgresser un interdit alors que j'étais là avec elle.

« J'en ai plus qu'assez d'entendre parler de cette fille. Sarah, Sarah, Sarah, vous n'avez que son prénom à la bouche ! ». C'est ce que m'avait dit Maeva pendant une crise de colère. Elle la haïssait, j'en étais certain. Comment pouvait-on haïr une fille aussi gentille que Sarah ? J'aurais dû la quitter à ce moment là. Quand l'être tant-aimé ne nous faisait plus confiance, ce n'était plus la peine d'espérer.

Je fixai la pendule. Il était 7h30 du matin et je n'avais plus sommeil. Le soleil était déjà là. Je me décalai pour aller sur son petit balcon pour m'asseoir sur le rebord. Un mauvais geste et je m'écrasai en bas. J'aimais prendre des risques en réalité. C'était pour ça que j'avais supplié mes parents de me laisser faire de la moto. J'avais été obligée de batailler très dur et j'avais réussi à convaincre ma mère à force d'études. J'avais besoin d'adrénaline pour vivre. C'est ce que m'apportait la célébrité. Une dose d'adré me permettant d'avancer et de me dépasser. Je fixai un moment ma main abimée. Je devais appeler Giselle pour voir comment elle allait une semaine après. Elle avait l'air d'aller bien, mais n'avait-elle pas fait ça pour paraitre plus forte à mes yeux ? J'avais ressenti de la colère et de la haine envers ces types. Et quand ils avaient attaqué Owen.. j'avais trop de ressentiment en moi. J'étais toujours en colère contre Maeva et ça se ressentait. J'avais frappé, encore et encore et je m'étais senti bien. C'était en partie pour ça que j'avais accepté de faire du self-defense, je devais apprendre à faire quelque chose pour me contrôler. L'ivresse de la célébrité accentuait une part plus sombre de moi. Je pouvais être froid, je pouvais être très irritable. Et depuis que j'étais célibataire, je l'étais plus encore.

J'avais couché avec une fille de mon lycée. Je l'avais revu à mon bal de promo et j'avais été irrité qu'elle se croit aussi proche de moi et qu'elle en joue. Certaines filles m'avaient regardé d'un air étrange, j'étais certain qu'elle avait tout raconté. Le sexe n'est pas un acte anodin et pourtant je l'avais rendu anodin. Mais j'avais besoin de me vider la tête. J'avais trop de pression en moi et comme dirait Ju, la meilleure amie de Chuck, Dieu a inventé un sexe et un cerveau aux hommes mais pas assez de sang pour irriguer les deux. C'était ultra sexiste. Mais dans mon cas, ça s'était vérifié et même si le conseil de Sarah pouvait être avisé, je ne pouvais pas me le permettre. Je n'en avais pas le droit. J'avais une image à tenir. J'en avais parlé à Chuck aussi et même si son conseil avait été assez similaire à celui de Sarah (« Ne jamais contrarier une fille qui a envie de se la donner. Elle te veut, prends-la ») , il avait néanmoins ajouté que je devais être encore plus discret parce que j'avais une réputation qui ne supporterait pas ou difficilement un mauvais coup de pub. J'avais parfois plus de facilité à me confier à Chuck. C'était notre psy à tous, j'en étais certain. Il était capable de tous nous écouter et il ne nous trahissait jamais. Et puis.. de nous cinq ,c'était le seul à ne pas avoir de fratrie, comme moi.

Welcome to my Life - Tome 1.5-  It's our SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant