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03/09/2016 - Clairefontaine - Dimitri POV - 19h


La porte claque derrière moi. Antoine remonte l'escalier. Je m'approche du salon et vois certains des gars dont celui que je cherchais. Je l'attrape et le colle contre le mur.

Moi : A quoi tu joues, exactement, Gignac ?

Gignac : De quoi tu parles ?


Je secoue le portable d'Antoine sous son nez. Il sourit.

Gignac : Ca aurait du vous paraître logique, non ?

Moi : T'es vraiment un enfoiré de première ! J'te jure que Didier apprendra ça et alors là, tu peux être sûr que tu dégages de l'équipe.

Gignac : J'aimerais bien voir ça.


Hugo attrape le téléphone tandis qu'Olivier m'éloigne d'André-Pierre. Le téléphone passe de mains en mains. Didier entre et nous regarde en fronçant les sourcils.

Didier : On m'explique ?


Paul tend le portable d'Antoine à Didier. Quand il a fini, il relève la tête vers André-Pierre.

Didier : Tu es fier de tes conneries ?

Gignac : Plutôt, oui. J'ai niqué sa réputation !

Hugo : Pitoyable.

Paul : Et encore, tu es gentil, là !


On attend tous que Didier dise quelque chose mais, puisqu'il a l'air plongé dans ses pensées, on ne dit rien.

Didier : Tu fais tes affaires et tu quitte cet endroit !


Il se tourne vers Hugo.

Didier : Vas le voir. Il a besoin de soutien.


Notre entraîneur quitte la pièce en même temps qu'APG qui monte. Hugo me fait signe d'y aller. Je monte et toque à la porte d'Antoine. Celui ci est allongé dans son lit, sur le ventre. Les soubressauts qui secouent son dos me font comprendre qu'il a craqué. Encore. Je soupire et m'approche, posant ma main dans son dos.

Moi : C'est un connard. Didier l'a viré. Il ne te fera plus chier.


Mon coéquipier avec qui j'ai passé la journée attrape son portable et écrit dessus. Je sors le mien.

Antoine : Ca ne change rien.

Moi : Je sais, Tony, mais... ne fais plus attention à lui. C'est facile de démentir.

Antoine : Et comment ? Je ne parle plus depuis, tu te souviens ?

Moi : Antoine, c'est facile de trouver une excuse.


Il hausse les épaules.

Moi : Antoine, tu diras à la presse que c'est la perte de Cris qui t'a tellement choqué que tu en as perdu la parole. Ils y croiront.


Il se retourne, se trouvant sur le dos. Ma main n'ayant pas bougé, elle se retrouve sur son ventre.

Moi : Fais moi confiance, bro' ! Ils y croiront.


Ma main passe sur sa joue pour chasser les larmes que l'autre abruti a, encore, fait couler.

Moi : Antoine, tout ira bien, maintenant. Tu démentiras et nous appuirons tes dires ! OK ? Il sera le seul con face à nous tous, OK ?

Antoine : Ils sont au courant de ton plan ?

Moi : Non mais ils savent ce qu'André-Pierre a fait.

Antoine : Et pour mon séjour à l'hôpital ?

Moi : On dira que tu faisais des cauchemars et que tu dormais mal, ce qui explique ton niveau de fatigue inquiétant qui t'a fait t'écrouler sur le terrain.


Il se mord la lèvre.

Antoine : Et si les gars refusent de mentir pour moi ?

Moi : Ne t'inquiètes pas. Vu les regards de certains quand ils ont vu l'article, crois moi, ils vont te soutenir. C'est fait pour ça, une équipe.

Antoine : Qui le remplacera ?

Moi : Pour l'instant Gameiro. Après, je ne suis pas sûr mais je pense.

Antoine : Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça.

Moi : Il voulait te faire souffrir. Il savait que ça fonctionnerait s'il balançait aux médias que tu avais fait une tentative de suicide.

My heart will go on (Antoine Griezmann) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant