Impr'Octobre #2 - J'étais un Dieu mais on m'a oublié

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On continue le défi du mois, avec cette fois ci les derniers mots d'une divinité presque oubliée d'Altanie, le pays de mon histoire principale, Battle Song. Il y a de grandes chances pour que les prompts de cet Impr'Octobre tournent tous autour de cette histoire et de cet univers !

 Il y a de grandes chances pour que les prompts de cet Impr'Octobre tournent tous autour de cette histoire et de cet univers !

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Etre une divinité n'est pas aussi facile qu'on peut le croire. Les humains sont fragiles, changeants, et bien que nous soyons nés de leurs croyances, nous mourons de leur ignorance.

Je suis Atheron, et aujourd'hui je vais mourir.

Je fus un grand Dieu autrefois. Puissant, valeureux, j'étais aimé de tous. Atheron le voyageur, c'est ainsi qu'on m'appelait. Je connais l'Atlanie comme ma poche, et j'en ai fais plus de cent fois le tour.

Je suis né au premier jour d'une nouvelle ère, lorsque des Hommes de l'autre continent ont posés pour la première fois le pied dans ce pays. Ils sont arrivés par la mer, au Nord, là ou les falaises surplombent l'océan et son immensité incroyable. Je suis né de leur peur, alors que leurs yeux ébahis découvraient l'immensité de cette nouvelle terre riche et verdoyante. Immédiatement, j'ai su quoi faire. Ma raison d'être était ma seule vérité à cet instant : les guider.

J'ai vite compris que seuls les Dieux peuvent se voir et se comprendre. Et les Dieux comme les Hommes, sont tous loin d'être sages. Nombreux sont ceux qui se sont joués de moi et de ceux que j'escortais. Il m'en reste encore des inimitiés de plusieurs siècles que je n'ai pas toujours pardonnées.

Un jeune Dieu est une cible facile pour les malveillants, et j'ai de nombreuses fois manqué de disparaître. Lorsqu'un être humain se retrouve perdu, sans repère, sans alliés, il est prêt à faire les pires des crimes pour s'en sortir. Je l'ai apprit à mes dépends, mais malgré tout cela, je ne pouvais m'empêcher de les aider dés qu'ils reprenaient la route.

On me nomma pour mieux me prier, on m'implorait de guider leurs pas sur des chemins sûr, vers d'autres peuples. Alors je l'ai fais. J'ai chassé les bêtes sauvages pour que ces petits humains survivent, j'ai creusé des sentiers de terre battue pour les amener vers les villages et fermes des habitants de ce pays. Et à chaque journée passée sans encombre, on me couvrait d'offrandes et d'amour. Ma puissance grandissait chaque jour, j'étais heureux.

Puis les humains se sont mélangés, ils ont fait des enfants, partagés leurs croyances... d'autres Dieux sont nés, et nous avons voyagé ensemble pendant de longues années, avec ces petits explorateurs qui nous aimaient et que nous aimions en retour. J'étais jeune, j'étais fort. Tout était simple.

Mais les humains se querellent facilement, et de la haine et la colère naissent les mauvais esprits. Nosréus, reste à ce jour le pire d'entre eux. Créé de l'envie violente de conquérir, ce Dieu belliqueux ne désire rien d'autre que le monde entier. Et j'ai dû laisser les Hommes sur les routes incertaines pour les protéger des méfaits de Nosréus.

Ce fut le temps des pleurs. Un long combat entre divinité déchira le ciel d'éclairs et de feu pendant de longues années. Beaucoup de mes camarades périrent, au combat comme par l'oubli. Les humains perdaient foi en nous, et nous furent vite forcés de cesser cette guerre pourtant nécessaire pour répondre à leurs demandes. Chacun repartit de son coté, au prés de ses fidèles, aidant au mieux les petits êtres qui nous avaient donné vie.

J'ai guidé les plus grands explorateurs Nomades et les plus ambitieux des Hommes sur les routes d'Altanie. Ensemble, nous avons découvert ce pays et battit des villes pour mener encore plus loin nos explorations. C'était le temps de la prospérité. Doués de leurs mains, les hommes ont commencé à bâtir des temples et statues à notre supposée effigie. Je ne suis jamais resté très longtemps dans un de mes temples, ma vie appartenaient aux routes à aux voyages. Et cela, ils l'ont bien comprit.

Pour mon plus grand bonheur, et aussi ma plus belle vanité, j'ai remercié et encouragé mes voyageurs à sculpté des statues aux endroits important des routes que nous parcourions ensembles. Je me sentais fort, je me sentais aimé. Mais une fois de plus, ce temps de joie et de bonheur n'a pas duré.

Las des voyages et des découvertes fantastiques, les Hommes prirent de moins en moins la route, stagnant dans les villes pour le plus grand bonheur de Haïné, protecteur des villages. C'est à cette époque que mon déclin à commencé. On me priait encore, tout du moins, les Nomades le faisaient.

Mais les rares fois où j'ai pu regagner un peu de pouvoir furent lors des guerres de conquêtes aux frontières du pays. J'ai guidé les troupes Altaniennes jusqu'au front, leur ai fait éviter quelques embuscades mais hélas, l'état de mes pouvoirs ne leur permit pas d'éviter tous les dangers. Nosréus était là lui aussi, bien sûr. Et en ces temps de discordes, il n'a eut aucun mal à détourner la foi de mes rares fidèles. Alors, las, fatigué, amoindri, j'ai rejoins une des statues à mon effigie, non loin du lac d'Erim, déesse que j'ai toujours appréciée pour sa grâce et sa dévotion.

Depuis, je me meurs à petit feu. Depuis plusieurs décennies déjà, je suis incapable de quitter ma stèle, vestige d'un âge d'or révolu. Quelques divinités viennent parfois me rendre visite, lors de ma fête au moins. Mais la solitude a depuis longtemps emportée tous mes espoirs de rétablissement. Je vais mourir.

Et, malgré toutes les déceptions dont les Hommes m'ont affublé, cela me rend triste. Je me sens désolé pour mes derniers fidèles, ceux qui parviennent encore à croire en moi bien que je sois incapable de leur venir en aide. Quel horrible destin que celui d'être un Dieu. Aucun des pouvoirs inimaginable que j'ai pu posséder ne pourra jamais empêcher les Hommes de changer.

Mais j'espère de tout cœur que ces petits êtres, aussi capricieux soit-ils, prospéreront encore de longues années. Pour que de leurs espoirs et de leurs rêves, naissent à leur tour de nombreux déités. Car chacun d'entre eux mérite de goûter à la vie, ainsi qu'au bonheur de les voir sourire.

Alors, avec mes dernières forces, je lance pour eux tous une dernière bénédiction. Qu'ils puissent arpenter sans crainte chacun les chemins que j'ai tracés, et chérir la vie aussi précieusement que je l'ai vécue.

End(less)

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