#10 - Un jour on frappe à ta porte et celui qui est là dit être de ta famille

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Pour les besoins du thème d'aujourd'hui, j'ai repris Loup et Kaerin, deux des personnages de mon histoire principale Battle Song. Voici plus ou moins comment ils se sont retrouvés, même la chronologie n'est pas du tout bonne ! Pour en savoir plus sur eux, n'hésitez pas à m'envoyer vos questions (ici ou sur les autres réseaux sociaux) !

 Voici plus ou moins comment ils se sont retrouvés, même la chronologie n'est pas du tout bonne ! Pour en savoir plus sur eux, n'hésitez pas à m'envoyer vos questions (ici ou sur les autres réseaux sociaux) !

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Il était tard, dehors, les lampadaires qui éclairaient les pavés de leur lumière jaune pâle venaient tout juste de s'éteindre. Sur la façade d'un immeuble, seule la baie vitrée du dernier étage était encore allumée. Dans la cuisine de cet appartement, on s'afférait à passer un dernier coup d'éponge sur la table, et l'on rangeait les restes dans le réfrigérateur.

Lové dans le canapé, Nao ne dormait que depuis une petite heure seulement. Le louveteau n'avait cessé de faire des bêtises, sans laisser de répit à ses parents, jusque cette heure tardive. Épuisé, Loup et Laïby finissaient de ranger le bazar que leur protéger avait mit dans l'appartement, tout en prenant soin de faire le moins de bruits possible, pour ne pas réveiller le petit monstre.

Mais tous leurs efforts furent réduits à néant, car la sonnette de la porte d'entrée teinta à plusieurs reprises, alarmant de suite Nao qui se mit à japper dans tous les sens, heureux de recevoir de la visite, et ce à n'importe quelle heure. Un long soupir de désespoir partagé quitta les lèvres des adultes.

- Ça doit être un voisin... hasarda Loup, alors qu'il enjambait la petite boule de fourrure un peu trop énergique qui courait dans le salon.

- Nao ! Calme-toi ! réprimandait Laïby dans son dos, fatigue dans la voix.

Loup prit soin de fermer la porte du salon derrière lui, empêchant ainsi Nao de se glisser hors de l'appartement lorsqu'il ouvrirait celle de l'entrée. Un coup d'œil à l'horloge du couloir apprit au jeune homme qu'il était largement plus de minuit, et cette information apporta avec elle une myriade de questions quand à la personne venue sonnée à leur porte.

Déverrouillant cette dernière, Loup ne prit même pas la peine de sourire ni de saluer l'homme qui se trouvait sur le palier. Il était bien trop fatigué pour. Son regard balaya rapidement le visiteur, et il n'eut même pas besoin de voir ses oreilles animales, dissimulées sous sa capuche, pour savoir qu'il avait un congénère face à lui. Les yeux dorés du canidé croisèrent les siens, et il y vit beaucoup de tristesse. La voix rauque et abîmée du visiteur coupa Loup, alors qu'il ouvrait la bouche pour essayer de comprendre la raison de sa venue.

- Bonsoir... commença l'inconnu, qui cherchait visiblement ses mots, aussi gêné que Loup pouvait être confus. Tu... tu ne te souviens pas de moi ?

- Je devrais ? demanda froidement le jeune homme en retour. Je n'ai plus rien à voir avec ceux de la meute de Maine.

- Oh non je ne fais partit de cette meute ! s'empressa de nier le visiteur. N'y d'aucune autre d'ailleurs... ajouta t-il plus bas, avant de reprendre. Non je... je suis ton grand-frère...

Ces quelques mots frappèrent Loup si fort qu'il en eut un mouvement de recule. Devant lui, sur le paillasson, l'autre restait impassible. Son regard gardait encore quelques traces de tristesse, mais il se tenait là, bien droit, se refusant de lâcher son soi-disant cadet du regard.

De son coté, Loup ne savait vraiment pas quoi penser. Une multitude de questions, quelques flashbacks, et une violente envie de pleurer se mélangeaient sous son crâne, tournant si vite qu'il du se rattraper au battant de la porte pour ne pas vaciller. Il se passa bien une longue minute, sans qu'aucun des deux hommes n'osent parler.

Derrière la porte du salon, on pouvait entendre la voix étouffée de Laïby, et les jappements excités de Nao. Lentement, Loup focalisa son attention sur ses bruits familiers, et repoussa au fond de lui sa panique. Ce n'était pas vrai. Cet homme ne pouvait être son frère. Il l'avait vu mourir.

- Kaerin est mort, c'est impossible. Affirma t-il, bien que ses yeux transmettent encore une lueur de doute et de questionnement.

- Pourtant je suis bien vivant... souffla son vis-à-vis, plus sérieux que jamais.

- Kaerin est mort ! répéta Loup, colère sourde grondant dans son ventre et serrant sa gorge, face à cet inconnu insistant qui osait lui rappeler ce fait douloureux.

- Non Loup, je ne suis pas mort. affirma encore le dit Kaerin, d'une voix calme et posée, argumentant de son mieux. Je suis tombé dans la rivière, c'est vrai, et j'ai bien faillit me noyer plusieurs fois, mais je ne suis pas mort.

- Si tu es vraiment Kaerin, et que tu étais vivant durant toutes années, alors pourquoi tu n'es jamais venu me voir ? Pourquoi maintenant, après... après plus de vingt ans, tu te décides à venir ? questionna Loup, et chacune de ses phrases sonnaient étaient chargées de kilos de reproches.

Le visiteur, supposé Kaerin, ouvrit la bouche sur un son muet. Face à lui, Loup avait cessé de retenir sa colère, et celle-ci noyait ses joues de larmes rageuses, qu'il essuyait de revers de manches peu précis. Il n'aurait jamais du venir ici. Faire pleurer son frère, c'était bien la dernière chose qu'un ainé désirait. Et pourtant, l'absence d'une famille commençait à peser de plus en plus, et c'était bien elle qui l'avait poussé à se présenter, ici, sur ce petit palier, à une heure des plus inconvenables.

- Je suis désolé... j'ai mis longtemps à te retrouver et... une fois que j'étais sûr que c'était bien toi, je n'ai pas osé t'approché... tu avais l'air heureux sans moi alors... expliqua maladroitement Kaerin, car c'était bien lui.

- Ah je vois, et tu t'es dis que ça me ferrait plaisir d'apprendre que le grand frère que j'ai perdu il y a des années était en fait bien vivant, mais n'est qu'un lâche ? Parce que ce n'est pas le cas ! continuait de reprocher le plus jeune, dont le cœur ne cessait de brûler sa poitrine.

- Loup... commença l'ainé, de suite coupé par son vis-à-vis.

- Je ne sais pas depuis quand tu m'as retrouvé, mais sache que ma vie n'avait rien d'heureuse jusqu'à disons, aller, à peine un an ! J'ai vécu l'enfer après ta « mort ». Et Kyo ils l'ont... et moi j'ai... j'ai tué...

Les brusques sanglots qui empêchèrent Loup de finir ses reproches serrèrent également la gorge de Kaerin. Il le savait, il avait beaucoup trop tardé. Mais comme l'avait si bien remarqué son cadet, il était lâche. Et il regretterait toute sa vie d'avoir attendu aussi longtemps avant de se faire connaitre.

Loup ne donnait pas sa confiance facilement, cela aussi il le savait. Pourtant, quelque part, il avait espéré que leur lien de fraternité l'aiderait à se faire entendre. Mais pour Loup, ce frère était mort depuis des années, et n'était déjà plus qu'un souvenir, vestige d'une époque difficile dont il n'aimait absolument pas se rappeler. Kaerin était mort, il avait vécu bien trop longtemps avec cette certitude. Et il ne s'agissait guère plus que d'un inconnu, présent ce soir à sa porte.

End(less)

Impr'OctobreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant