Impr'Octobre #9 - Qui mieux qu'un dragon pour chasser les dragons ?

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Bien que le thème me plaise énormément, j'ai eu beaucoup  de mal à écrire et au final, je ne suis pas satisfaite. Mais bon, inutile de chercher éternellement l'inspiration quand elle a décidé de jouer à cache cache. Voilà tout de même ce que j'ai réussi à écrire, ce qui reste très nébuleux et je m'en excuse !

La brume opaque et glaciale qui s'était glissée dans le campement au petit matin ne semblait pas prompte à se dissiper

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La brume opaque et glaciale qui s'était glissée dans le campement au petit matin ne semblait pas prompte à se dissiper. Même après plusieurs heures et de nombreux kilomètres de marche, la petite troupe de chasseurs frissonnait toujours. L'un se frottait les bras en grelottant, l'autre soufflait sur ses doigts rougis pour tenter de se réchauffer... chacun avançait en silence, luttant de son mieux contre le froid.

Ajiarin lui, ne semblait pas dérangé par cette humidité fraiche caractéristique du début de l'hiver. A vrai dire, il n'avait jamais froid, et ses compagnons de route ne cessaient de s'étonner de ses bras nus dépourvus de chaire de poule. Pourtant, cette brume agaçait elle aussi le chef de groupe : Impossible de voir à plus de trois mètres, aussi bonne que soit sa vue, et sa troupe était plus concentrée à ne pas mourir de froid qu'à guetter les environs en cas de danger. Voilà qui lui apprendrait à vouloir chasser avec de faibles humains.

Il s'était lié d'amitié avec eux, au village voisin, lors d'une halte pour se rapprovisionner. Et il avait été surprit de en pas trouver une lueur de rage lorsqu'il avait évoqué la présence d'un dragon dans les environs. Habituellement, le simple fait de prononcer ce mot déclenchait cris de terreur et haine viscérale. Beaucoup de ces bêtes avaient détruis des villages, tués des hommes, et dévastés des régions entières.

Mais à force de les chasser, Ajiarin avait finit par comprendre qu'ils étaient simplement tous désorientés et perdus, incapable de trouver leur place dans ce monde remplit de machines et de pollution. Bien souvent, on faisait appelle à lui lorsqu'un dragon dévastait des mines, où des chantiers à peine commencés. Et sans surprise, le traqueur découvrait que les hommes avaient été les premiers à profaner le domaine de la bête. Les membres de cette race presque éteinte avaient beau vivre éternellement, ou presque, sans nature ni environnement sain, ils étaient incapables de rester sain d'esprit.

Mais pour cette chasse-ci, aucun dégât n'avaient encore été commis. Il ne s'agissait que d'une rumeur, et les habitants de ce petit village reculé possédaient encore une once de respects pour ceux qui furent autre fois les protecteurs de la terre et des Hommes. Pourtant, comme l'avait redouté Ajiarin, ces hommes n'étaient que de frêles paysans. Marcher pendant des heures, voir même des jours, traquer des traces de vie très discrètes malgré la taille de la bête, tout cela ne faisait pas partie de leurs compétences. Ainsi, malgré toute leur bonne volonté, le traqueur du les persuader de faire demi-tour. De toute façon, il n'aurait aucun mal à se charger de cette mission tout seul.

Les hommes du village partis, le traqueur s'adonna alors à une bien étrange activité. Laissant tomber son sac de voyage, Ajiarin retira un à un des vêtements de route. A présent nu, à peine gêné par le froid de l'air, le chasseur cacha du mieux qu'il put ses affaires, entre les vieilles branches d'un bosquet plus sec encore que la route de pierre qu'il bordait. Puis, après s'être éloigné de plusieurs mètres, il laissa ses ailes se déployer avec un soupir de délice.

Ces dernières étaient toutes endolories d'être restées serrées sous ses vêtements pendant plusieurs jours, et il lui fallut plusieurs longs battements avant de pouvoir réussir à s'élever au dessus du sol. Bientôt, le bosquet solitaire et sa route disparurent dans la brume. Celle-ci se déchirait contre les épines de son dos, déposait de fines gouttes de rosée sur ses écailles, et s'évaporait instantanément lorsqu'elle rencontrait la fumée chaude qu'expirait ses naseaux.

Puis soudain, ce fut le ciel. Immense, pur, le soleil y régnait en maitre incontesté. Au dessus de ses pattes puissantes, la brume ressemblait à s'y méprendre à de la neige, et ne laissait paraitre que quelques monts dépourvus de végétation. D'un grognement sourd, mais satisfait, Ajiarin apprécia les chauds rayons du soleil contre le cuir de son ventre, retardant un instant la suite de sa traque.

C'est vrai, il ne l'avait pas dit aux hommes du village, mais lui aussi était un membre de ce peuple tournant à la dégénérescence. Il avait trouvé un moyen, un subterfuge, pour ne pas perdre la raison et vivre parmi les hommes. De lui-même, il s'était chargé d'une mission : sauver son peuple. Une mission qui ressemblait plutôt à une quête car ses congénères, d'un naturel discret, voir même sauvage, ne se laissaient que très peu facilement retrouver. Mais qui mieux qu'un dragon pouvait chasser les dragons ?

End(less)

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