•Chapitre 10•

72 2 0
                                    


-Bonjour Gondoline McNair, la salua l'homme qui devait être le directeur, bienvenue au Manoir des Chasseurs de Sorcières.

Gondoline se sentit défaillir. Ses membres se soumettaient à des spasmes qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Tout son corps était paralysé. Elle avait peur, elle était effrayée. Sa première pensée vint pour sa grand-mère qui l'avait prévenu de ne pas leur accorder la moindre confiance. Et maintenant, elle était prise au piège, enfermée chez les Chasseurs de Sorcières, chez ceux qui avaient brûlé toutes les femmes de Whiperwood. Elle pensait que ce n'était qu'une simple légende pour effrayer les plus curieux qui aimeraient s'introduire dans le passé secret du vieux village, mais maintenant, elle n'était plus sûre de rien. Devant cette assemblée d'ennemis qu'elle ignorait, elle n'était plus une sorcière, ni L'Élue, elle était simplement une jeune femme de dix-huit ans, seule et apeurée. Gondoline avait envie de s'enfuir, de disparaître sous de l'épaisse fumée, comme les magiciens, mais elle ne savait pas comment cela fonctionnait, alors elle resta là, les jambes menaçant de lâcher et le cœur faisant des figures acrobatiques. L'air ne parvenait même plus à ses poumons, sa respiration se figea et son regard rencontra les regards de toutes les personnes présents dans cette salle. Elle vit d'abord Owen, adossé conte le mur boisé, les bras croisés contre son torse, ses yeux verts scrutaient intensément le corps de Gondoline qui rougissait, de mal-aise ou de colère peut-être. Puis, elle croisa le regard d'Ulric, celui-ci était bon et rassurant. Il souriait, un sourire sincère, un sourire qui voulait dire "ne t'inquiète pas, on ne te fera rien", mais la jeune fille restait sur ses gardes, ils pouvaient être de très bons acteurs, pensa t-elle. Ses yeux dérivèrent sur Adrian endormit, la tête reposée sur l'épaule d'Ulric. Depuis qu'elle l'avait vu, c'était ainsi qu'elle le préférait : lorsqu'il dormait. Il paraissait paisible, avec ses cheveux en bataille, jamais on ne pourrait penser qu'il s'agissait d'un garçon colérique et violent. Olympe, quant à elle, se limait les ongles tout en regardant Gondoline devenir de plus en plus pâle. Elle se demandait même si elle n'allait pas tomber dans les pommes et mourir sur place, mais ça aurait été beaucoup trop bête de mourir maintenant. La rouquine souffla longuement, les sourcils froncés, elle reporta son attention vers le directeur du Manoir, Wildfrey Cauldwell. Il n'était pas soucieux d'avoir à faire à une sorcière. Il avait même un rictus arrogant sur ses lèvres, le même rictus arrogant que possédait Owen. Ses yeux étaient d'une noirceur ahurissante et la pupille de se distinguait pas même des pigments de ses yeux : ils étaient semblables à deux perles noires. Elle ne regardait pas l'instructeur Arsenius, elle n'avait d'yeux que pour ce directeur qu'elle savait déjà détester. Elle ne comprenait pas la raison, mais elle voulait qu'il souffre, comme ses ancêtres avaient souffert du châtiment infligé par le Manoir. Elle resta de pierre face à eux, mais puisa dans sa force et ses pouvoirs surnaturels. Elle ne savait pas ce qu'elle utilisait, mais elle voulait lui faire du mal. Elle foudroya l'homme de son regard qui devenait d'un bleu si clair qu'il en était passionnant. L'homme, pourtant, ne flancha pas, lui aussi regarda la jeune fille dans les yeux. Gondoline referma les yeux d'un coup sec et serra les dents, elle sentit la puissance de la foudre s'expédier de son propre corps. Elle pensait l'avoir assommé d'une grande violence, mais lorsqu'elle ouvrit les yeux à nouveau, elle perdit le sourire triomphant qui s'était dessiné sur ses lèvres : l'homme était toujours assis, toujours en bonne santé et ne semblait pas touché par les puissants pouvoirs de la jeune fille. Elle fronça les sourcils et fit la moue, énervée de n'y être pas parvenue. Elle se sentait faible et inutile. Peut-être devait-elle mourir ? C'était peut-être ça, sa destinée ? Elle secoua la tête pour faire sortir toutes ses idées malsaines de son cerveau. Elle s'était bien vue, sur une page du grimoire, brandissant le talisman. Elle était devenue une légende. Mr.Cauldwell tapa dans ses mains, riant, applaudissant la sottise de la rouquine.

Les Secrets de Whisperwood : Le pouvoir du Talisman [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant