•Chapitre 13•

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Elle marchait à travers les couloirs agités, sans vraiment savoir où se rendre. Sa tête lui faisait mal, semblable à des coups successifs de marteau sur son front. Sa vue se détériorait au fil des secondes qui passaient et devenait totalement floue. Elle ignorait où elle marchait, et devait tenir les rebords des murs pour se guider. Ses oreilles sifflaient comme le plus assourdissant des bruits. Elle plaqua sa main contre l'une de ses oreilles et fronça les sourcils ; jamais encore, elle n'avait connue une douleur comparable. Elle voulu crier, mais sa bouche ne produisait plus aucun son : elle était devenue complètement muette. La panique s'empara facilement de Gondoline qui écarquilla les yeux lorsqu'elle vit qu'elle ne pouvait plus parler. Elle tenta d'hurler de toutes ses forces, de foncer dans la foule ou d'arrêter quelqu'un, mais malheureusement, les chasseurs étaient trop occupés par leurs intérêts pour l'aider. Elle se sentait intoxiquée, comme si on lui avait donné des hallucinogènes. Son iris devint rouge lorsqu'elle passa devant un miroir tandis que ses pupilles se dilataient. Quand elle se vit devenir terrifiante, elle posa les main sur sa bouche, et voulu s'enfuir et prendre les jambes à son cou. Malheureusement pour elle, ses muscles se figèrent, et il devenait impossible pour Gondoline de continuer à marcher, afin de sortir de cet enfer. Ses chevilles ne soulevait plus son petit corps, et elle tomba sur ses genoux qui claquèrent au sol. Gondoline serra les dents, elle voulu crier de douleur, mais sa gorge devenait sèche, si sèche elle eût l'impression d'avoir avaler un cactus. Des larmes brûlantes commencèrent à sortir de ses yeux lorsqu'elle comprit qu'elle était sans doute en train de mourir. Pourtant, ses larmes lui déchirèrent la rétine, si puissamment que le globe voulu s'échapper de son orbite. Elle plaça ses mains sur ses yeux, essayant d'atténuer la sensation de brûlure, mais rien n'y faisait, elle était obligée de fermer ses yeux. Elle ne savait donc plus où elle était, ni si quelqu'un la voyait. Son cœur s'emballa rapidement, des battements incontrôlés faisaient bomber sa poitrine, comme s'il allait être arraché par une force qu'elle ignorait. Elle n'eût pas d'autre choix que de s'entendre au milieux du couloir, de tout son long. Ses bras semblaient s'arracher, si douloureusement qu'elle cru que quelqu'un était sur le point de le tirer. Sa respiration se coupa tandis que son corps tout entier subissait de nombreux spasmes incontrôlés. Les racines de ses cheveux se dressèrent, d'une sensation désagréable. Elle en venait à se demander si elle allait les perdre, ses beaux cheveux roux. Ses dents semblaient vouloir se déchausser, tandis que du sang coulait de ses gencives et se mélangeait avec le peu de salive qui lui restait. Elle ouvrit la bouche pour recracher le goût métallique, mais elle n'y parvenait pas. Elle était faible, et malgré ses puissants pouvoirs, elle était incapable de se soigner elle-même : elle avait besoin d'aide. La tête de Gondoline était sur le point d'exploser, si bien que penser lui était devenu impossible. Elle se disait alors que c'était certainement sa destinée, qu'elle devait mourir dans la souffrance physique. Elle ne savait pas non plus si sa conscience n'était pas morte avec son cerveau. Elle était devenue un corps inerte.

Quelques minutes plus tard, elle était toujours couchée sur le parquet froid du Manoir, là où les chasseurs faisaient des grands écarts pour l'enjamber. Gondoline ne savait plus si elle était réveillée ou si elle dormait. Elle ressentait simplement la douleur abominable dans l'ensemble de ses membres. Soudain, elle sentit deux mains s'emparer de son corps et la soulever du sol avant d'être collée contre un torse.

-Reste avec moi, je vais te sauver, sale sorcière, lui dit une voix qu'elle ne reconnu pas avant de s'endormir sous le poids de la douleur.

Gondoline se réveilla, sûrement quelques minutes ou heures plus tard, elle n'en avait pas la moindre idée : elle avait perdu toute notion du temps. Sa première réaction fut de poser ses mains de part et d'autre de son crâne, où la douleur abominable était encore présente, avant même d'ouvrir les yeux. Puis elle prit sa gorge entre ses mains, la serrant fort pour atténuer la sensation de dessèchement. Pourtant, elle avait toujours autant mal qu'avant, bien qu'elle soit allongée dans un lit. Elle mit un certain temps avant d'ouvrir les yeux, mais les referma immédiatement lorsqu'elle sentit l'angoissante brûlure que lui provoquait la lumière.

Les Secrets de Whisperwood : Le pouvoir du Talisman [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant