Les Secrets de Whisperwood : Le pouvoir du Talisman [Tome 1]

•Chapitre 14•

Gondoline contourna la table et s'assit aux côtés d'Olympe, qui enfournait une cuillère d'une substance étrange dans sa bouche. C'était le matin, un matin rude pour les chasseurs. C'était le jour où ils devaient aller chasser, un moment plus que fatidique pour eux. Pourtant, ça encore, la sorcière l'ignorait. Des yeux verts virent croiser ceux de Gondoline qui rougit violemment. C'était Owen, qui lui aussi, buvait une cuillerée d'une étrange boisson. La rouquine regarda Ulric, qui mangeait un morceau de tarte au chocolat, et Adrian qui engloutissait plusieurs boissons aux couleurs noires à la suite ainsi que différentes pâtisseries. Gondoline, quant à elle, se demandait pourquoi elle n'avait pas faim, cela faisait bien une semaine qu'elle n'avait encore rien mangé, mais cela ne la dérangeait point.

-Tu ne manges pas ?, lui demanda Ulric en agitant son verre devant ses yeux.

-Je n'ai pas vraiment faim, répondit l'ensorceleuse en secouant la tête.

Olympe se racla la gorge, et tourna sa tête vers son frère.

-Je me demande si tu as vraiment suivit les cours d'Arsenius, commença Olympe, ne sais-tu donc pas qu'une sorcière ne ressent plus le besoin de se nourrir ?

Gondoline faillit s'étouffer avec sa propre salive à l'entente des propos de la jeune femme.

-Pardon ?, s'égosilla t-elle.

-Oh, tu ne le savais pas ?, rétorqua la chasseuse.

Gondoline devint rapidement rouge, ainsi qu'incontrôlable.

-Non, je ne le savais pas ! Mais comment aurais-je pu le savoir ? Vous ne me dites jamais rien !, s'écria t-elle.

-Calme-toi Gondoline, la menaça Owen en la regardant profondément dans les yeux.

Ce geste eût la qualité d'apaiser Gondoline, et de lui faire retrouver ses esprits. Elle ignorait pourquoi elle passait d'une gentille jeune sorcière à un horrible démon en l'espace d'une seconde. Elle n'avait jamais été comme cela avant de posséder les pouvoirs de L'Élue.

-Tes pouvoirs te jouent des tours, sale sorcière, railla Adrian, ne les laisse pas t'atteindre.

La rouquine fronça les sourcils, essayant de savoir si les mots d'Adrian étaient censés lui apporter de l'aide ou la détruire. Pourtant, cette insulte qu'il lui adressait, Gondoline l'entendait en boucle, tant il l'employait ; il fallait donc qu'il paye pour son comportement.

-Tu devrais me craindre, Adrian, lui dit la jeune fille.

-Je ne crains personne.

Gondoline ria jaune, puis fit un léger claquement de doigt, pas même audible pour les humains. Quelques étincelles rouges et brillantes jaillirent des doigts de la sorcière qui tenta de les cacher en les passant sous la table. Adrian se prit soudainement d'une imposante toux qui ne voulait pas en finir. Olympe, qui crût que son acolyte s'était étouffé, se leva afin de tapoter son dos musclé. La jeune fille tapa si fort qu'Adrian fût obligé d'ouvrir la bouche et en fit sortir trois grosses mygales poilues dont les pattes longues étaient effrayantes. Cependant, Gondoline n'avait pas d'inquiétude à propos de ces petites bêtes, elle les connaissait bien, elles étaient quasiment inoffensives, pour la plupart. Owen eût un mouvement de recul en voyant les araignées sortir une par une de la bouche d'Adrian, et vint à adresser un regard noir à Gondoline, qui se contenta d'un haussement d'épaules ainsi que d'un air innocent. Le chasseur se radoucit dans l'instant, et émit un rire grave.

-Voilà pourquoi tu devrais me craindre, sale chasseur, se moqua la sorcière en lui adressant un regard triomphant.

-Tu me le payeras, sale sorcière, rétorqua Adrian en toussant.