•Chapitre 6•

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Lorsque Gondoline rentra chez elle le soir même, elle ne fut pas étonnée de retrouver sa grand-mère qui l'attendait impatiemment assise sur son vieux fauteuil de bois. Griselda comprenait qu'il était tant de tout lui révéler et de tout lui enseigner en seulement quelques heures. Elle n'avait pas beaucoup et ni suffisamment de temps pour tout lui apprendre, mais elle comptait bien lui transmettre ses connaissances des bases concernant ce en quoi elle était destinée. Gondoline entra dans le salon éclairé d'une simple lampe de chevet et retira son gilet vert afin de le poser sur le dossier d'une chaise qui lui servait de porte-manteaux. Elle adressa un splendide sourire à sa grand-mère, qui semblait ravie par autant d'attention de la part de sa petite fille.

-Bonsoir grand-mère !, s'écria la jeune fille de manière enjouée.

-Bonsoir mon chaton, s'enquit la vieille femme plus calmement.

Gondoline embrassa les deux joues de sa chère tutrice en y laissant des baisers appuyés, puis s'assit sur la chaise en face du fauteuil sur lequel était assise Griselda et soupira de fatigue. Cette journée avait poussé Gondoline a rude épreuve tant entre la dispute avec Mr.Cauldwell dont l'arrogance qui émanait de son être exaspérait la jeune fille au plus haut point, qu'avec la mort subite de son animal puis sa soudaine résurrection. Tous ces événements s'étaient succédés à grande vitesse et avait engendrer de grandes consèquences dans la tête de Gondoline qui menaçait d'exploser. Elle ne savait plus quoi penser, elle était complétement perdue. Mais, ce qu'elle avait ressentie lorsqu'elle avait posé la main sur la poitrine de l'animal était une sensation indescriptible ; c'était semblable à une grande énergie qui naquit dans la profondeur de son âme. Elle n'avait jamais ressenti ça auparavant, bien qu'elle se sentait plus puissante et plus forte que jamais.

-Tu as encore déserté la messe ce matin, gronda la vieille femme, tu sais que ce n'est pas bien Gondoline.

La jeune fille leva les yeux au ciel en soufflant. La messe n'était pas de son âge, elle aimait l'action et l'aventure, elle voulait changer le monde à sa manière. Elle ne voulait certainement pas rester enfermée dans la chapelle alors qu'il y avait tellement de belles choses à faire en dehors, tellement de choses à observer et à voir.

-Je m'ennuyais grand-mère, se plaignit Gondoline, j'ai besoin de bouger, je n'arrive pas à rester assise et à écouter. Je ne suis pas comme toi grand-mère, mais je sais que tu as honte de moi, et je te comprends, je te mène la vie dure...

Griselda ne répondit pas à sa petite-fille qui avait totalement faux sur toute la ligne. Elle n'avait certainement pas honte d'elle, bien au contraire, elle était très fière de la femme qu'elle devenait. Mais la vieille dame devait donner l'illusion d'être une humaine comme les autres, et devait reprocher des choses à Gondoline pour ne pas porter l'attention sur leur famille trop laxiste.

-Tu te souviens de ce que je t'ai dit à la messe ?, demanda subitement sa grand-mère en posant ses aiguilles de tricot.

-Que tu devais me parler de quelque chose d'important ce soir ?, répondit Gondoline par une autre question qui n'en était pas vraiment une.

Griselda hocha vigoureusement la tête avec une telle force qu'elle aurait pu se briser la nuque. Gondoline plissa les yeux, suspicieuse. Elle se demandait ce que voulait lui dire sa grand-mère. Certainement quelque chose en lien avec son avenir et tout ce baratin dont la jeune fille avait horreur mais qui berçait sa vie depuis plusieurs années maintenant.

-Exactement, approuva la vieille femme, j'aimerais que tu m'écoutes attentivement et que tu me suives, nous n'avons plus beaucoup de temps.

Les Secrets de Whisperwood : Le pouvoir du Talisman [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant