Chapitre 4

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- Tu es lente, à ce train là, on n'arrivera jamais ! Avance plus vite ou je te fourres dans ce gros sac !

Morte de peur, je m'empresse de le rejoindre. Ça fait bien quatre heures maintenant qu'on marche sans s'arrêter, le soleil apparaitra bientôt, ce qui a l'air de mettre sur les nerfs Léonard.
Depuis qu'on est parti, la seule chose qu'il a concédé à me dire est qu'il m'emmenait au château, là où vit Lucifer, là où je trouverai George.

- Pourquoi doit-on se dépêcher ? Osais-je demander.

- Je dois être rentré avant qu'il ne se réveille. Si on arrive trop tard, je te brise les deux jambes. Est-ce assez clair ?

Je hoche la tête en tremblant, c'est très clair.

- On est bientôt arrivé ?

Il souffle mais me répond tout de même.

- Si on continue à marcher, on n'y sera pas à temps.

- On va devoir courir ? Dis-je dégoûtée.

Je n'aime vraiment pas courir.

- Non, ricane-t-il devant mon manque d'enthousiasme. Approche.

Sur mes gardes, je le rejoins lentement. La dernière fois qu'on m'a dit ça, j'ai failli mourir noyée.

- Bon sang dépêche-toi !

Il m'attrape par le col et me plaque contre son corps. Prise de panique, je tente de me détacher quand je commence à ressentir des petits picotements, dans la main, le bras et puis, petit à petit, ils finissent par envahir tout mon corps. Ma tête bourdonne, j'ai envie de vomir. Je ferme les yeux pour faire diminuer la nausée, je pense qu'il apprécierait à moitié le fait d'être aspergé de vomi.

Quand je les rouvre, je suis bouche bée de stupeur. Nous ne sommes plus dans les bois mais dans un hall, un hall qui me parait être aussi grand que l'ensemble de notre village, avec tapis rouge, tableaux immenses et chandeliers accrochés aux murs.

Malheureusement, je n'ai pas le temps de plus admirer la décoration, mon ventre pousse un grognement de frustration et je tombe à quatre pattes pour vider tout mon estomac sur le beau tapis.

- Charmant.

Je relève les yeux et croise le regard dégoûté mais amusé de Léonard. Je vois rouge, cet idiot rit et moi je vomis.
Pourtant, je remarque en l'observant un peu mieux qu'il a l'air essoufflé. Comme s'il avait beaucoup couru. À mon avis lui non plus n'aime pas trop ce truc. Ayant au préalable vérifié que personne n'arrivait, il s'adosse au mur pour se soutenir et ferme une seconde les yeux.

- C'était quoi ça ? Demandais-je en m'essuyant la bouche avec la manche de ma robe.

- De la téléportation, répond-t-il d'un air blasé sans même ouvrir les yeux.

- Télépot...télépot...

- Téléportation ouais.

- C'est magique...

- Magique, c'est le mot, dit-il avec un sourire amer.

- Vous êtes vraiment un démon alors ?

- Un démon vachement dans le pétrin ! S'exclame une voix depuis l'autre bout du couloir.

Léonard et moi nous retournons ensemble vers l'homme qui nous rejoint en courant.
Il est aussi beau que Léonard, remarquais-je. Mais il ne me fait pas aussi peur. Ses longs cheveux dorés et ses grands yeux noirs sont jolis, mais pas effrayants. Pour autant, j'ai la cerititude qu'il s'agit aussi d'un démon.

Reine de la nuit [sous contrat d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant