Chapitre 5

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Pdv Inconnu
- Entre !

Doucement, la porte s'ouvre sur un Léonard qui traine les pieds.
Il est essoufflé, chose rare pour un démon.
Ce crétin a dû se téléporter pour arriver à l'heure et cela en vain. Décevant.

- Tu es en retard, lui fais-je remarquer.

Je veux qu'il comprenne que sa perte d'énergie a été totalement inutile.
J'ai attendu.

- Pardonnez moi maitre, mais

D'un signe de la main, je lui ordonne de se taire.

- Je me fous de tes excuses. Tu es en retard, tu m'as fait attendre. L'as-tu au moins récupéré ?

Dans ces yeux, je vois la panique montée. Quand cet abruti va-t-il m'avouer qu'il s'est trompé de personne ? A moins qu'il ne s'en soit même pas rendu compte ?

- Je...il y a un petit problème.

- Qui est ? Demandais-je en soufflant.

- Le garçon, personne ne m'a prévenu qu'il était malade...

- Peut-être parce qu'il ne devrait pas l'être.

- Et pourtant je vous assure que si. J'ai du l'endormir pour le transporter plus rapidement et quand il s'est réveillé, il crachait du sang, beaucoup. Il était blanc et puait la viande avariée.

- Charmant.

- Même la petite m'a...

En pleine phrase il s'arrête, il vient de trop parler et a attiré par la même occasion mon attention. En croisant mon regard soudain attentif, il comprend qu'il ne va pas s'en sortir aussi facilement.

- Continue je te prie, tu disais ?

- Moi maitre ? Rien.

- Si, tu parlais d'une petite...

- Ah oui, une humaine qui nous avait suivie et que j'ai du tuer.

Son ton détaché ne trompe personne. Il essaie de me mentir, à moi ? Quand apprendra-t'-il enfin de ses erreurs ? 

- Quel rapport avec le garçon ?

- Avant que je ne la tue, elle m'a expliqué qu'il était malade et que si il ne recevait pas très rapidement son traitement, il allait mourir.

- Quel importance, ce n'est même pas le bon.

- Sauf votre respect seigneur, il s'agit tout de même de leur fils.

- Un fils dont ils doivent être bien content de s'être débarrassé, un faible ! M'écriais-je soudain à bbout de patience. Je voulais le foie noir et pas un foie défectueux. Même ça tu n'as pas été fichu de trouver !

Un très long moment s'écoule sans qu'aucun de nous deux ne parle, il se demande sans doute comment il va s'en sortir cette fois ci. 

- Pardonnez moi seigneur...

- J'aimerais bien Léonard, crois-moi. Mais malheureusement, ce n'est pas la première fois.

- Qu...que voulez-vous dire ? Demande-t-il, effrayé.

- Je veux dire que tu ne peux plus t'en tirer aussi impunément. Alors, quelle punition trouves-tu appropriée ?

- Je vous en prie, soyez indulgent.

- Indulgent ? Tu me demandes à moi d'être indulgent ?

- Je vous en supplie...

- Je te condamne à l'enfermement dans les limbes pendant sept ans, cela te convient-il ? Ai-je été assez indulgent ? Demandais-je d'un air moqueur.

- Très...maitre.

- Tu as toujours eu du mal à respecter les ordres. Ne t'étonne pas si aujourd'hui, tu en payes les conséquences... Abigor !

Aussitôt, la montagne de muscle qui me sert de bras droit apparaît au seuil de la porte et incline la tête en signe de respect.

- Maitre.

- Accompagne Léonard jusqu'aux portes des enfers, il ne faudrait pas qu'il se perde.

- Bien maitre.

- Maintenant sortez.

Une fois que les deux hommes sont partis, j'appelle Néan et lui ouvre la porte qui conduit au jardin pour qu'il puisse se dégourdir les pattes.
Je regarde en souriant l'énorme chien courir après les papillons et autres insectes, les seules choses qui le différencie d'un vrai chien sont ça taille hors du commun et ses yeux, des yeux qui appartenait autrefois a un démon. Un démon qui m'a désobéi et que j'ai transformé en chien. Aujourd'hui, il m'accompagne constamment pour rappeler à tout ceux qui voudrait me nuire, le sort que je leur réserverais.

Je sors rapidement de mes pensées et constate que cet imbécile de chien en a profité pour se faire la malle.

- Par les neuf cercles ! Néan ! Néan au pied !

Cinq secondes plus tard, il réapparaît en rampant, les oreilles baissé. Il sait d'avance ce que je lui réserve pour sa désobéissance. Je sourie a la pensée que ce chien si soumis était avant le chef de la plus grande rébellion qui visait à me détrôner. A présent, le seul sentiment qu'il provoque en moi est de la pitié et c'est sans doute uniquement pour cela que je continue à le nourrir.

Je m'approche de lui pour le ramener à l'intérieur quand je sens soudain sur lui une odeur inconnue, sucrée et douce, agréable mais tout de même inconnue.

- Où as-tu encore été stupide cabot !

Personne n'entre sur mon territoire sans que j'en sois averti, alors d'où vient cette satanée odeur ?!

- Maitre ! Le déjeuner est servi ! Me crie Abigor depuis le bureau.

Je fais demi tour en me jurant d'en apprendre plus sur la provenance de cette odeur inconnue.
Qui que ce soit, il va regretter d'avoir essayé d'entrer en douce sur mon territoire.

Personne ne trompe Lucifer.

Reine de la nuit [sous contrat d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant