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Un bruit. Dans les buissons. Immédiatement, tous mes sens sont en alerte. C'est un animal. Il se déplace bizarrement et surtout il fait un boucan du diable ! Je ne connais qu'une bête comme ça : les Autres.

Ce sont des créatures affreuses. Grandes, la face écrasée, qui changent de peau à chaque instant. Effrayantes. Le pire c'est qu'elles vivent sûrement mieux que les autres animaux. Moi-même, je ne sais pas ce que je suis.

Je vis seule et je n'ai jamais quelque chose qui me ressemble. Enfin presque. Je vois bien mon reflet quand je vais boire à la rivière. Je leur ressemble. Aux Autres. Pourtant je ne fais rien comme eux. J'ai appris en observant les bêtes. Des fois, je me suis demandée si je pouvais, moi aussi, être une Autre. L'idée m'a tellement dégoûtée que je n'y ai plus pensé.

Et voilà qu'un Autre se promène, tout près de moi ! Je sais qu'ils peuvent être dangereux avec leurs drôles de trucs qui font Boum et qui tuent. Mais celui-là est trop bruyant pour être un prédateur. Pourtant je ne peux pas le laisser continuer. Je suis sûre qu'il est là pour me piquer mes champignons. Je n'en mange pas, ils sont trop mauvais, mais je pense que rien de ce qui appartient à la forêt ne devrait être volé par les Autres. Rien ici ne leur appartient.

Alors, je fais bouger les buissons. Je cours de l'un à l'autre. Un autre truc qu'il faut savoir c'est que les autres sont froussards. Pourtant celui-là ne part pas. Je me demande si je ne vais pas devoir sortir pour l'effrayer quand son regard croise le mien.

 Je me demande si je ne vais pas devoir sortir pour l'effrayer quand son regard croise le mien

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Je n'en crois pas mes yeux. Là, cachée derrière les buissons, se trouve une petite silhouette humaine. Pourtant, elle est courbée, presque couchée derrière le feuillage. Nos regards se croisent. Je vois la peur envahir son regard, inhumain, sauvage. Mes soixante-dix printemps de recherche de connaissances ne me permettent pas de comprendre ce que j'entraperçois dans ces buis épais. Une fillette, un renard effrayé ? Finalement la démarche de sa course effrénée me décide. C'est bien une enfant qui m'est apparue. Mais d'où vient-elle et que faisait cette lueur animale dans ses yeux ? Je reste là, abasourdi par ma vision. Mon esprit terre-à-terre tente de me convaincre que je viens d'être victime d'un mirage mais mes yeux savent ce qu'ils voient ! Cette gamine était bien réelle. Je mémorise rapidement l'endroit et reprend le chemin de ma maison sans pour autant oublier l'enfant tapie dans les buissons.

Pourquoi ? [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant