Elle ne pouvait détacher son regard de ces doigts à la peau déchirée permettant encore au sang de s'échapper. Plusieurs secondes s'écoulèrent sans qu'elle ne dévie son regard, trop horrifiée par ce qu'elle voyait. Elle ne releva le regard que lorsqu'une réponse lui parvint:
"-Ce n'est rien. "
Plongeant ses yeux dans ces pupilles caramel elle y remarqua un changement, comme-ci une intense tristesse s'y était réfugiée. D'un côté, elle se sentait privilégiée car il n'essayait pas de refouler ce sentiment et donc de lui cacher, mais d'un autre elle se sentait mal car elle savait que cela était de sa faute. D'une petite voix elle souffla:
"-Que s'est-il passé, tu as frappé Drew ?
-Non...
-Je t'en prie. Explique-moi... "
Elle intensifia leur lien visuel espérant ainsi le faire avouer. Après quelques secondes, il accepta enfin de s'expliquer:
"-Je me suis engueulé avec lui puis je suis monté dans ma chambre. J'ai donné un coup dans le mur, puis un second et puis encore et encore...jusqu'à ce que j'entende un bruit, comme si on venait de déchirer un drap. J'ai alors regardé mes doigts pour remarquer que ce bruit venait de leurs jointures... "
Au fur et à mesure du récit, elle avait commencé à sentir une boule se former dans sa gorge. Sa culpabilité déjà présente n'avait cessé d'augmenter pour à présent l'envahir complètement. Elle finit tout de même par attraper cette main où le sang commençait lentement à ne plus couler et de l'autre sortit un mouchoir de sa poche. Elle enroula délicatement les doigts dans ce bout de tissu pour ensuite entraîner le garçon avec elle jusqu'à son appartement. Mais avant de passer la porte de l'accueil, elle se retourna pour regarder l'emplacement où ils se trouvaient quelques secondes auparavant et constata que Matt s'était éclipsé. Ils reprirent ensuite leur marche jusqu'à l'ascenseur puis la porte de son habitation et une fois à l'intérieur, elle l'entraîna à l'étage jusqu'à sa chambre. Elle lui indiqua d'un geste de main de s'asseoir puis partit dans sa salle de bain chercher de quoi le soigner. Une fois de retour près de son inconnu, elle lui attrapa la paume et commença à nettoyer les blessures:
"-J'aime bien ta chambre, c'est vraiment joli. "
N'ayant pas la force de répondre, elle se contenta juste de lui lancer un faible sourire puis se reconcentra sur ce qu'elle faisait. Une fois la bande enroulée autour de sa main, toujours sans un mot elle se leva et commença à ranger ses produits. Lorsqu'elle revint près du lit, elle réussit à dire d'une voix quelque peu étouffée:
"-Tu peux rester dormir si tu veux.
-Si ça ne dérange pas j'avoue que je ne dirais pas non.
-Suis-moi, je vais te montrer la chambre d'ami. "
Il lui lança un sourire auquel elle ne répondit pas et partit dans le couloir, bientôt suivie du jeune homme. Ils passèrent une nouvelle porte et se retrouvèrent dans une pièce de couleur taupe avec un lit double, deux tables de chevets sur lesquelles étaient disposées deux petites lampes, quelques armoires ainsi qu'un grand miroir, il y avait également une grande fenêtre avec vue sur Manhattan et une autre porte:
"-Je vais aller te chercher des affaires, la porte donne sur une salle de bain si tu veux te doucher.
-D'accord. "
Après un hochement de tête, elle partit dans la chambre de ses parents où elle trouva quelques habits de son papa qui devraient convenir puis retourna dans la pièce qu'elle venait de quitter. Lorsqu'elle entra, elle entendit le son de l'eau s'écrasant sur le sol et comprit qu'effectivement il était allé se laver. Elle se contenta alors de poser les quelques vêtements sur le lit puis se dirigea à la cuisine où elle mit chauffer des fish sticks n'ayant pas l'envie de se mettre à cuisiner. Une vingtaine de minutes plus tard alors qu'elle était en train de sortir les bâtonnets de poissons panés du four, elle entendit le bruit d'une porte à l'étage puis des pas dans l'escalier si bien que bientôt elle entendit résonner dans la pièce:
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Ne vous fiez pas aux apparences...
Mystery / ThrillerElle n'en avait jamais entendu parler pourtant, les rumeurs à son sujet couraient les rues. Disaient-elles la vérité ? On ne pouvait le confirmer car au final, peu de gens le connaissaient réellement. Fera-t-elle un jour partie de ce nombre restrein...