Elfe Ou Homme Au Grand Coeur. Tome 2

07. Sonalei

Ces mots m'ont frappés. Tel un poignard. Dès notre arrivée au château, Kynddl m'a faite enfermée. Je suis à moitié nue, grelotante dans la paille posée au sol.

- Mon amour...

Je relève légèrement la tête. Kynddl se tient devant moi, un sourire aux lèvres et des vêtements dans ses bras.

- Tu te souviens de cette robe ? Me demande-t-il.

Je secoue la tête. J'ai trop froid pour lui adresser un mot. Je pourrais lui cracher à la figure mais je me tiens.

- C'est une des nombreuses robes que je t'ai offerte quand tu vivais encore avec moi. Une noire avec une traîne en tulle. Qui convient parfaitement à une sorcière de ton rang.

Il rit et ouvre la cellule. Il s'approche, s'accroupit et caresse ma joue. Je l'écarte.

- Je vais t'emmener à tes anciens appartements oú quelqu'un t'attendra. Elle te rendra présentable.

Il dépose ses lèvres sur ma joue, je le repousse. Il attrape mon visage entre sa main et dépose furtivement ses lèvres sur les miennes. Je hurle. Il attrape mon bras et me soulève. Des mes mains libres, je cache le plus de parties de mon corps possibles.
Dans ce que Kynddl appelle mes appartements, une servante est de dos.

- Je suis sûr que vous vous connaissez... Chérie, je te laisse. On se retrouve tout à l'heure au dîner.

Il dépose ses lèvres sur ma joue, je ne trouve même pas la force de lui résister.

- À tout à l'heure !

Je m'effondre à genoux. La servante de Kynddl s'avance vers moi et m'aide à me relever.

- Ma dame ! S'il vous plaît ! Relevez-vous !

Elle m'attrape sous les bras, passe en un autour de ses épaules et me soulève. Elle m'allonge sur le divan et part s'occuper de mon bain. Mes yeux se ferment seuls. Je ne peux résister.

- Maîtresse, votre bain est prêt !

Elle m'aide à pénétrer dans le bassin d'eau chaude. Elle attrape une éponge et la glisse sur ma peau.

- Vous ne vous rappelez pas de moi n'est-ce pas ?

Je peine à lever les yeux. Son visage est défiguré. Des cicatrices de coupures le hornent.

- Mon père, le seigneur Kynddl, nous a toutes mutilé après que notre soeur aînée ait tenté de s'enfuir avec un homme.

- Cet homme a toujours été cruel. Je murmure.

Un sourire apparaît sur ses lèvres déchirées.

- Depuis que vous êtes partie, il a changé.

Elle attrape le savon noir et le frotte contre ma peau meurtrie.

- Il en a toujours été ainsi, ma chère.