Chapitre 13

888 53 14
                                    

Stiles

Le jeune homme n'en revenait pas; tous ses amis avaient disparu... Il était tout seul en plein milieu du couloir, il n'avait qu'à le traverser pour arriver devant le terrain de Lacrosse. Cela lui paru extrêmement étrange, le Nogistune leur avait donné deux heure, c'était largement assez de temps pour atteindre l'autre bout du couloir. Stiles en déduisit donc que la créature lui avait certainement réservé une surprise...Et il était pratiquement sûr et certain qu'elle risquait de lui déplaire...L'adolescent se mit en route, il se rendit compte que son sac était beaucoup trop lourd, si quelqu'un l'attaquer il aurait sans doute du mal à courir ou même à agir rapidement. Quelle idée avait-il eu de prendre avec lui des poings américains? Il ne savait pas s'en servir et il était nul au combat rapproché, sa meilleure arme serait certainement le pistolet de son père et sa fameuse batte de baseball. Plus de quelques minutes étaient passées et la sortie lui parut aussi loin que s'il n'avait pas marché. Il aurait du être arrivé à la sortie depuis une ou deux minutes. Stiles s'arrêta et regarda consciencieusement autour de lui, il n'avait pas bouger d'un millimètre. Il se mit à courir à travers le couloir, il voyait les casiers défilaient devant ses yeux et en fut rassuré. Mais là encore après quelques minutes il se rendit compte qu'il n'avait pas avancer. 

-Putain de merde! Qu'est ce que c'est ça encore?

Il retenta l'expérience toujours sans plus de succès, il avançait, il dépassait plusieurs casiers mais il faisait du sur-place. Il tenta de reculer, de rejoindre l'autre porte dans l'espoir de pouvoir sortir par cette dernière. Là encore il restait bloqué, il semblait emprisonné, une barrière invisible le retenait. Une barrière qui le séparer de Lydia, qui le rapprocher de la mort. Il distinguait très clairement le répétitif et agaçant tic-tac  de l'horloge tout près de lui, elle le narquait, le regardait de haut et toujours le son mortel des aiguilles résonnaient en lui. Stiles s'assit, il fut surpris de voir à quel point il était épuisé, ce n'était pas seulement parce qu'il avait courut et marché pour se sortir de ce foutu couloir mais surtout parce que Lydia lui manquait. Comme si sa présence lui était suffisante à la vie, comme si ses yeux et son sourire lui insuffler de l'oxygène. Elle lui était nécessaire, elle était son besoin vital. Avait-elle besoin de lui aussi? Cette question torturée Stiles au plus profond de son être, en ce moment même il aurait donné tout son attirail d'apprenti tueur et bien plus pour ne serait ce que pour caresser sa magnifique crinière. Il se remit debout, bien décidé cette fois ci à atteindre n'importe quel bout du couloir et la retrouver mais après quelques vaines tentatives, il arrêta de foncer la tête baissée. Le Nogistune avait créé un jeu, le connaissant bien il attendait beaucoup plus de Stiles qu'un simple geste de persévérance. Il voulait certainement confronté Stiles à ses remords et ses peurs les plus extrêmes. Il réfléchit de quoi avait-il le plus peur? A vrai dire il y avait beaucoup de choses qui l'effrayaient; les araignées, la perte de ses proches, les clowns... Une pensée frappa soudain son esprit,elle avait hanté ses journées ses derniers mois, il avait du mal à se regarder dans le miroir, ses cauchemars ne tournaient plus qu'autour de cette même personne. Oui, le meurtre de Donovan était sa plus grande peur, il revoyait le regard affamé du Wendigo, il se souvenait l'escalade de l'échafaudage. La main de Donovan l'effleure, il le repousse et continue à monter, quelque chose tombe, un bruit macabre et répugnant retentit dans la salle vide, il se retourne, retient un cri d'horreur, descend de son perchoir, s'approche de l'adolescent...qui n'est plus qu'un cadavre. Il court jusqu'à sa voiture, ses mains sont couvertes de sang, il devient un meurtrier. Effrayé le jeune homme regarda ses mains comme il l'avait fait ce soir là, elles étaient couvertes de sang. Stiles commença à trembler.

-Putain c'est quoi ce bordel? 

Il releva la tête et constata avec effroi que les casiers bordant le couloir avaient disparu, le silence régnait et le froid enveloppa Stiles de ses bras anguleux. Il se retrouvait au même endroit que cette fameuse nuit, assis juste en face du cadavre de Donovan, le jeune homme se leva précipitamment vers la sortie, il poussa un juron lorsqu'il remarqua qu'il était piégé. Il commença à frapper contre la porte si fort que ses jointures commencèrent à saigner, les larmes brûlaient ses yeux bruns, il voulait juste sortir. Il ne voulait pas se retourner, il ne pouvait pas il devait sortir. S'échapper. Il cria sa peur et sa douleur. Il tenta d'enfoncer la porte avec son épaule, il remarqua qu'il n'avait plus son énorme sac et paniqua à l'idée d'être sans défense. Sans défense? Non, il ne l'était pas. Il avait toujours le pistolet de son père et le couteau de chasse attaché à sa cheville, mais aurait-il le cran de s'en servir alors que l'homme qu'il avait tué se trouver dans la même pièce que lui?

To the wonderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant