Le fils de Giotto [Terminée]

21. Acceptation

       

            Futa regardait avec de grands yeux le manoir qui apparaissait. Ce n'était pas le plus beau, ni le plus grand, mais pour la première fois, il avait envie de découvrir ce que le manoir cachait. Il n'avait pas peur d'y entrer. Toujours assis sur le lion, le petit garçon se sentait en sécurité. Les lumières du manoir étaient tamisées, créant une ambiance apaisante. Les bruits de pas étaient absorbés par les grands tapis soyeux qui recouvraient le sol. Tsuna emmena Futa vers l'étage. Le futur decimo lui donna une chambre juste à côté de celle de Lambo.

            Tsuna laissa Natsu avec Futa et retourna dans sa chambre. Le temps qu'on lui achète des vêtements, il lui passerait l'un de ses T-shirts pour la nuit. Il prit aussi une petite peluche qui était posé sur la commode. C'était un petit lapin blanc tout mignon et tout doux. Il l'avait acheté avec Eléonore lors d'une de leur ballade en ville. Le jeune homme se dit que Futa devait en avoir plus besoin de lui.

            Quand il entra dans la chambre du petit garçon, celui-ci se retourna en sursautant et serra son livre contre lui. Lorsqu'il reconnut son protecteur, le petit garçon se détendit. Tsuna se promit de faire payer cette peur. Il lui tendit le haut et la peluche. Les yeux de Futa s'emplir de larmes et il murmura :

-Pourquoi faire tout ça pour moi ?

-Quand j'étais petit, une femme m'a sauvé la vie. Sans elle, je ne serais pas là aujourd'hui. Elle m'a aidé quand personnes d'autres ne le pouvait. Elle l'a fait, car elle avait les capacités pour le faire. Maintenant, c'est à mon tour de protéger ceux qui en ont besoin. Tu possèdes des talents qu'ils veulent ? Ils souhaitent te détruire ? Alors garde la tête haute et vit. Je sais ce que c'est. Incliner la tête, perdre confiance en soi. Ceux qui te rabaissent ne méritent pas ton regard. Ou simplement ta pitié.

Tout le monde a le droit à sa chance. Je t'accorde la tienne. Reste en accord avec tes idéaux et tu vivras pleinement

            Futa planta son regard dans celui de Tsuna. Le jeune homme croyait dur comme fer en ses paroles. Et Futa voulait y croire. Croire qu'il avait sa place. Croire qu'il pourrait enfin faire comme les garçons de son âge. Croire qu'il pourrait avoir une famille. Croire en la vie.

            Tsuna quitta la chambre et Futa se changea. Il monta sur le grand lit et se glissa sous les draps. Il mit son livre trop grand sous l'un de ses oreillers et prit la peluche dans ses bras. Pour la première fois, il s'endormit l'esprit libre, totalement détendu.

            Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, Futa ne se souvenait plus de rien. Il avait fait un délicieux rêve, où son idole lui avait sauvé la vie. Mais c'était impossible. Il enfouit sa tête dans les draps et le tissu vient chatouiller son nez. Quelque chose de doux et chaud était posé contre sa poitrine. Le petit garçon ouvrit les yeux. Il se trouvait dans une grande chambre. Futa se leva et s'habilla avec ses vêtements qui trainaient par terre. Il trouva un sac à dos assez grand au pied du lit et il y glissa son livre. Avant de quitter la chambre, il attrapa aussi son lapin par l'oreille.

            Le petit garçon se retrouva dans un grand couloir. Il marcha au hasard dans l'une des directions. Soudain, au détour d'un couloir, il vit un homme venir vers lui. Ces vieux démons le rattrapèrent et Futa se mit à courir. Il ne savait pas à qui faire confiance. Après un instant d'hésitation, il se précipita dans sa chambre et s'y enferma. Ensuite, il se cacha en tremblant derrière la commode.

            C'est dans cette position que le retrouva Tsuna le soir venu. Il avait dû aller en cours et Futa n'était toujours pas réveillé. En revenant du collège, il avait décidé de passer voir son nouveau protégé.

            En le voyant ainsi, Tsuna s'approcha doucement et s'agenouilla devant Futa. Le petit garçon releva la tête et ses yeux emplie de larmes regardaient avec crainte le futur decimo. Ce dernier lui dit gentiment :

-Tu n'as plus à avoir peur. Ici, personne ne te fera du mal, je te le promets

-J'étais seul, je croyais que tu m'avais abandonné

-Désolé, j'étais en cours. Si j'avais su, je serais resté. Tu veux que je te fasse visiter le manoir ou tu veux qu'on reste ici

-On peut visiter ?

            L'exploration semblait être une idée qui plaisait à Futa. Tsuna lui sourit et lui prit la main. Ils se baladèrent dans tout le bâtiment et le futur decimo présenta son nouveau protégé aux domestiques. Après plus d'une heure de visite, le fils de Giotto arriva devant des portes closes. Il se tourna vers Futa et lui dit gentiment :

-Derrière cette porte, c'est mon salon personnel, enfin, celui de mes proches. En ce moment, il y a tous mes amis. J'ai totalement confiance en eux. Veux-tu les rencontrer ?

            Futa hocha la tête. Son grand-frère n'allait pas l'emmener dans un asile de fou. Il n'avait rien à craindre. Tsuna sourit et se releva. Il attrapa la poignée de la porte et après un dernier regard pour Futa, l'ouvrit en grand. Le petit garçon n'en croyait pas ses yeux, ou du moins ses oreilles. Le bruit était assourdissant. Des explosions, des rires, des EXTREMES, des jurons et des voix paisibles qui discutaient. Tsuna soupira et s'avança. Il s'écria alors :

-Les gars ! Il faut que je vous présente quelqu'un ! Ah, bonjour Kyoko, bonjour Haru

-Tsuna-ni ! Stupidera a volé les bonbons de Lambo !

-Haru ! Bonjour à toi aussi !

-Témé ! Cette stupide vache nous a tiré dessus !

-Mama ! C'était marrant !

-Cette ambiance est Extrême !

            Tsuna eut un sourire crispé. Il comprenait mieux les réactions de son père à présent. Mais Tsuna se dit qu'il avait de la chance, ses gardiens ne détruisaient pas tout, juste quelques vases Ming... Le fils de Giotto présenta Futa qui fut immédiatement introduit dans la famille. A la fin du repas, le jeune homme vient s'asseoir à côté de Yamamoto et lui demanda :

-Je ne veux pas te mettre à la porte, mais tu n'avais pas entrainement de baseball ?