Le fils de Giotto [Terminée]

22. Lorsque la neige tombe

       

-Je ne veux pas te mettre à la porte, mais tu n'avais pas entrainement de baseball ?

-Non, pas aujourd'hui ! Yamamoto ouvrit grand les yeux. Par contre, je dois m'entrainer avec mon père, a plus !

-Tu pratiques quoi ?

-Le kenjutsu !

            Yamamoto ramassa ses affaires et partit en vitesse. C'était la première fois qu'un entrainement lui sortait de la tête. Il s'était mis au kendo un an plus tôt lorsque son père s'était fait attaquer par des cambrioleurs. Takeshi avait tenté de les arrêter avec sa batte, mais celle-ci n'était pas adapté. Il s'était fait rapidement maîtriser par les voleurs. Pour punir son coup d'éclat, ils avaient tabassé son père. Et Yamamoto s'était juré de devenir plus fort, pour empêcher que ça se reproduise.

            Il avait demandé à son père de lui apprendre le kendo. Ce dernier lui appris une forme de kenjutsu. Grâce à ses talents particuliers, Yamamoto appris très vite. Mais depuis quelques mois, il stagnait au même niveau. Il n'arrivait plus à progresser. Comme s'il lui manquait un élément. Il arrivait à faire apparaître cette étrange énergie bleue, à la faire envelopper l'arme. Mais dès qu'il utilisait le katana que lui avait donné son père, celui transmit de génération en génération, ce dernier repoussait son énergie, sa flamme.

            Yamamoto mis ses pensées de côté et entra dans le dojo. Il avait couru sous le froid. Il était presque certain qu'il allait bientôt neiger. Ce serait extrêmement tôt pour la région. Il se changea rapidement et eut un sourire contrit envers son père. Etre en retard ne faisait pas partit de ses défauts. Mais son père ne lui dit rien et se contenta de lui tendre le katana. Takeshi prit ça comme une punition. Son père savait très bien qu'il n'arrivait pas à utiliser l'arme. Lui tendre lui rappelait combien il avait besoin de s'entrainer. Mais pour une fois, Yamamoto ne regrettait pas ses choix. Rester avec ses nouveaux amis lui avait fait un bien fou. Il se sentait enfin accepté. Le jeune homme posa son regard sur le katana. Il devait s'améliorer, maintenant, il avait un but. Il voulait protéger Tsuna, protéger ses amis. Cette fois-ci, il ne serait pas spectateur.

            En pensant cela, il raffermit sa prise sur l'arme. Il la tendit devant lui et pour la première fois, elle s'auréola de son énergie bleue. Cela lui demandait aucun effort, comme si c'était naturel. Il y arriverait, il ne laisserait plus personne l'empêcher de protéger ceux qu'il aime.

            Yamamoto père observa son fils, le katana entouré de son énergie bleue. Il était fier de lui, comme un père pouvait l'être. La volonté apparaissait que lorsque le porteur avait de véritable intention, bonne ou mauvaise. Peu importe les grands discours, l'énergie attendait de véritable promesse, celle qui guide une vie, qui fait qu'une personne une grande personne. En trouvant ses amis, Takeshi avait enfin un véritable but, celui de vivre, vivre pour être avec les personnes auquel il tient. Et le katana l'avait compris. Yamamoto père se leva et dit à son fils, avant de partir :

-A partir d'aujourd'hui je n'ai plus rien à t'apprendre. C'est à toi d'évoluer par toi-même

-Mais j'ai enfin réussi à faire apparaître l'énergie bleue !

-Justement, réfléchie à ce qui a permis son apparition. Garde le toujours à l'esprit

-Tu dois encore m'apprendre à m'en servir !

-Non, tu dois apprendre par toi-même. Tu connais les bases. Tu apprendras ce dont tu auras besoin. A partir d'aujourd'hui, je n'assisterai plus à tes entrainements

            Takeshi ne savait plus quoi dire. Il comprenait son père, mais il avait peur de ne pas y arriver. Tant qu'il avait une épaule sur laquelle se reposer, tant qu'il était guidé, c'était simple. Maintenant, il voyait l'immense gouffre juste devant ses pieds.

            Le jeune homme ferma les yeux. Il ne voulait pas décevoir son père et voulait prouver à tous qu'il avait la force d'accomplir ses rêves. Il traverserait le gouffre et escaladerait la montagne.

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            La jeune fille toussait. A cause de cet endroit, elle tombait tout le temps malade. A travers ses paupières semi-clause, elle vit Chikusa se pencher vers elle et lui donner à boire. Elle se rendormit peu après. Le lendemain matin, quand elle se réveilla, elle se sentait un peu mieux, mais elle avait toujours froid. La jeune femme essaya de faire apparaitre des flammes, mais elle était trop faible. Elle décida donc, comme elle était moins malade, d'aller s'acheter des affaires plus chaudes. L'uniforme qu'elle portait était jolie, mais il n'était pas adapté à cet environnement.

            Chrome se leva et pris de l'argent. Elle essaya une nouvelle fois d'appeler la voix qui trainait au fond de son cerveau. Mais depuis quelques temps, elle ne répondait plus. Elle n'entendait plus son protecteur. La jeune femme sortit du bâtiment désaffecté. Il avait dû neiger cette nuit, le paysage était blanc. Elle n'avait jamais aimé l'hiver, il faisait toujours froid. D'un pas vif malgré sa fatigue, elle se dirigea vers le centre-ville.

            Ce dernier était bondé. La foule y était dense. On devait sûrement être le week-end. Chrome regardait les lumières et ne vit pas quatre jeunes femmes venir vers elle. Chrome rentra dans l'une d'entre elle. Elle tomba au sol. Chrome se releva et s'excusa, mais la jeune femme lui sourit et lui dit :

-Ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde, je m'appelle Eléonore

-Désolé, c'est tellement grand

-Haru ! Tu es nouvelle ? Viens, on va te faire visiter la ville ! Haru lui attrapa le bras, mais tu es glacée ! On va prendre un chocolat chaud !

-Mais...

            Chrome se sentait mal, elle avait la tête qui tournait. Sans pouvoir résister, elle s'évanoui. Les quatre amies étaient inquiètes. A ce moment-là, Tsuna et les autres garçons arrivèrent. Le jeune homme se pencha immédiatement et dit aux autres :

-Elle a l'air très malade. On l'emmène à la maison, Gokudera, connais-tu un bon médecin ?

-Oui, je le contacte

-Tsuna ! On ne devrait pas l'emmener à l'hôpital ? Demanda Eléonore

-Mon intuition me l'interdit