Le fils de Giotto [Terminée]

29. Gardien de la pluie

            C'est à ce moment-là que Tsuna vit Dino et ses hommes, qui s'occupaient d'attraper les mafieux. Le Vongola lui fit un signe de tête et se dirigea vers ses amis, qui étaient tous agenouillés autour du corps du père de Yamamoto. Tsuna eut un serrement au cœur, espérant que l'homme ne soit pas mort. Il soupira de soulagement en le voyant légèrement remuer. Mais en s'approchant, il comprit que l'homme ne survivrait pas à sa blessure. Tsuna s'approcha et s'accroupi à côté de Yamamoto, qui tenait son père dans ses bras. En le voyant, le restaurateur eut un petit sourire empli de sang et fit :

-Voilà donc celui qui t'a redonné le sourire, Tsunayoshi Sawada di Vongola

-Vous me connaissez ?

-Mon frère t'apprécie beaucoup et je sais que... Il toussa, crachant du sang, que tu deviendras un bon boss et que tu changeras la mafia

-Père ! De quoi parles-tu ?

-Takeshi... Je ne t'ai jamais raconté comment j'ai obtenu ce katana...

-Garde tes forces ! Un médecin va arriver ! Tu me la raconteras plus tard ! S'exclama le jeune homme, les yeux emplis de larmes

-Nous savons tous ici qu'il n'y a plus rien à faire, même les flammes n'y peuvent rien

-Je suis désolé à l'extrême, je n'y arrive pas, s'excusa piteusement Ryohei

-Je savais séparer mes flammes, je vais essayer... Proposa Tsuna

-Non, ne te fatigue pas pour moi. Quant à toi jeune homme, tu m'as permis de parler une dernière fois avec mon fils et je t'en remercie du fond du cœur

-Mais papa...

-Mon fils, écoute-moi. Reste avec Tsunayoshi, il te protègera, toi et ce katana. Il fait partie de notre famille depuis très longtemps et a été forgé pour amener la paix, se battre pour elle, pour espérer un monde meilleur par la suite. J'ai grandi au sein de la mafia italienne, pendant ses heures les plus sombres. Mon frère a rejoint les Vongola et moi une autre famille... Mais, elle faisait des expériences sur les humains, des jeunes, des enfants comme toi. Alors je me suis enfui et je les aie tous abandonnés, je suis désolé de te léguer ce fardeau, mais je sais que tu seras assez fort pour ne pas t'enfuir, que tu affronteras les problèmes. Le katana a réagi à tes flammes, il ne l'a plus fait pour moi depuis des années. Alors, Takeshi, promet-moi de toujours servir le bien

-Je te le promet père ! Jura le baseballeur, je te vengerais aussi, toi et les enfants

-Merci...

-Père ? Père !

            Après la promesse du jeune homme, son père avait fermé les yeux et avait longuement soupirer, sans jamais reprendre son souffle. Yamamoto serrait fort son père dans ses bras, hurlant son nom et pleurant vivement. Tous ressentaient sa détresse et Tsuna leur fit signe de les laisser. Il posa sa main sur l'épaule de son ami et l'auréola de flammes bleutés, calmant ainsi ses pleurs. Il finit par lui faire lâcher le corps de son père et l'aider à se redresser. Il observa sans un mot des gens l'emmener et se tourna vers son restaurant presque détruit par les flammes. Il faisait peur à voir, ses yeux étaient exsangues, froid et cernés. Ses mains ensanglantées serraient avec force la poignée du katana. Du sang et des coupures parsemaient son corps. D'une voix rauque, Yamamoto demanda à Tsuna :

-Apprend-moi, offre-moi le pouvoir

-La vengeance n'est pas une bonne chose

-Je lui aie promit ! S'énerva d'un seul coup Yamamoto, je l'ai promis à mon père ! J'ai vu ce que tu as fait avec les autres, je suis aussi capable de faire apparaitre ses flammes !

-Ce pouvoir, comme tu le dis, est aussi une malédiction, tu seras lié à la mafia

-J'ai bien l'impression d'y être déjà mêlé. S'il te plait

-Soit, Yamamoto Takeshi, veux-tu devenir mon gardien de la pluie ?

-J'accepte

            Un anneau apparu sur le doigt du jeune homme et Tsuna sentit un autre verrou se briser en lui. Le calme l'envahi et il sentit monter en lui le pouvoir des différentes flammes. Il savait que s'il essayait, les pourrait séparer les couleurs et faire apparaitre ses ailes. Les yeux baissés sur sa main, il sentit une goutte de pluie chaude lui tomber sur le cou, puis une autre et encore une autre. En moins d'une minute, une averse se déclara, nettoyant le sol et calmant les esprits. Tsuna posa la main sur l'épaule de Yamamoto et ce dernier se tourna légèrement vers lui. Le probable decimo lui fit d'une voix douce :

-Viens passer la nuit au manoir

-Je dois aller chercher des affaires...

-Nous irons demain, nous nous occuperons de tout demain

            Le jeune homme ne répondit pas, les yeux fixés sur les restes de sa maison qui fumaient encore. Les bruits étaient atténués par la pluie. Les sirènes de la police, des ambulances et des pompiers résonnaient en loin. Yamamoto resta longtemps sur place, perdu. Il finit par tourner les talons, toujours suivit par Tsuna. C'est en silence qu'ils se rendirent au manoir. Il n'y avait personne dans la rue. Et si toutefois quelqu'un voulait les accoster, la sombre expression de Yamamoto dissuaderait les plus audacieux.

            Arrivée au manoir, le nouveau gardien de la pluie se dirigea vers la salle d'entrainement. Il se positionna au centre de la salle et commença à combattre le vide avec une rage surprenante. Il portait tous ses coups pour tuer, la lame recouverte de flammes. Il se mit à crier à chaque coup et s'exclamer :

-Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ! Tu n'avais pas le droit ! Pas le droit ! J'ai besoin de toi ! Je suis un incapable ! Un abruti ! Un...

-Tu es toi, nous n'aurions rien pu faire, même tous ensemble, fit doucement Tsuna

-Non ! J'aurais dû être là avant ! J'ai réussi à le battre ! J'aurais dû pouvoir sauver mon père ! Hurla Yamamoto

-Ecoute-moi, cette douleur restera toujours au fond de ton cœur, tu te sentiras toujours responsable, te dire que si tu avais agi autrement, peut-être, peut-être que ça se serait passé autrement. Tu voudras abandonner ou tout détruire, mais souviens-toi de ce qui compte pour toi, tu as le choix, laisser tomber ou continuer à te battre, encore et encore. Te relever à chaque fois que tu tombes, c'est ça la vraie force. Sache que tu peux te reposer sur nous si tu as besoin, tu comptes pour nous. Mais un jour, se sera à toi de rendre la pièce. Et ce jour-là, utilise ta colère, ta haine contre tes ennemis. La roue finit toujours par tourner, attend le bon moment pour les faire payer, la vengeance est un plat qui se mange froid, voir glacé devant un bon spectacle

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Je sais, je suis horrible, de nombreux lecteurs me l'ont déjà dit ! Mais il me fallait un moyen de faire avancer l'histoire, tout en récupérant Yamamoto comme gardien et malheureusement pour lui, c'est la seule idée qui m'est venue.

Sinon, petites informations en plus : Le Fils de Giotto est officiellement terminé avec 39 chapitres ! Cela veut dire qu'ils vous restent 9 chapitres à lire, donc je publierais deux fois par semaines, le mercredi et le dimanche, en espérant que cela vous convienne !

A la prochaine !