Chapitre 3 : Visite à l'improviste

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C'est le comble, entre un squelette magique sorti de mon ordi et ma mère qui rentre pour les vacances, je ne sais plus lequel des deux phénomènes, est le plus surnaturel; dont je suis forcé de subir, en un si court laps de temps. Quoi qu'il en soit, il faut absolument que ma mère ne remarque pas que Sans est un... Un monstre.

Je fais quelques pas dans sa direction, lui barrant de ce fait, le passage et la vue sur mon protégé et je l'embrasse comme j'en ai l'habitude sur la joue.
Avec le temps, j'ai appris à agir de la sorte avec elle, de faire semblant, semblant que son absence ne me touchait pas, semblant que je ne lui en voulais pas. D'être un fils parfait, compréhensif, qui ne se laisse plus affecter par ce genre de chose à son âge. Je lui cache ma peine derrière de faux sourire, ma douleur derrière une fausse joie.

Elle ne m'aime pas... non, elle fait semblant, elle aussi, de m'aimer. Sauf qu'une mère, on en a qu'une, et elle, elle n'a qu'un fils.

-Bonjour maman, tu rentres déjà de ton séminaire ? Bien sur que non, elle n'est que de passage, elle va repartir dans les dix prochaines minutes. Comme à chaque fois, mais la ça m'arrange bien.

-Pas encore mon chéri, il me manque encore quelques dossiers à préparer, me répond-elle en se penchant sur le coté pour voir mon "invité". Tu t'es fais un copain ?
Pitié Sans ne dis rien je t'en prie !
-'Lut, fait cet abruti en la saluant de sa main. De sa main de squelette ! Putain le con !

Voyant les grand yeux que ma mère aborde, je m'empresse de trouver un truc pour la distraire le temps qu'elle oubli ce qu'elle vient d'apercevoir. Je lui propose un pain au chocolat qu'elle refuse me disant qu'elle est pressée tout en dévisageant Sans du regard.

-C'est une maladie que tu as eue...

-Sans, il s'appelle Sans et oui, c'est une maladie de la peau ! Je tremble de stress.

-Oh, et il est dans ta classe? Poursuit-elle comme si ça l'intéressait d'une quelconque manière. Je déteste quand elle fait ça, comme si ça lui importait.

-Oui oui et heu ... Il a dormi à la maison mais pas super bien alors heu... Mais vas-t'en à ton boulot et lâche-moi !

-Je vois je vois, regardant sa montre, elle fait demi tour, c'est très bien mon chéri, je dois y aller je rentrerai vendredi soir tard ne m'attends pas pour manger.
Disparaissant dans l'encadrement de la porte, elle lance a l'intention de Sans : Fais comme chez toi mon grand !

Les bruits de ses talons résonnant sur le plancher s'éloignent en direction de son bureau puis, d'un pas rapide, les revoilà qui foncent vers l'entrée. Le crissement de la poignée se fait entendre et après un : A vendredi mon chéri, ma mère quitte enfin la maison.

-C'est ça ouais... mon chéri, tu parles... Chuchotant ces mots, je sens une larme de rage couler sur la joue. Puis une autre. Et encore une. Je serre les poings et tremblant de colère, fais volte face vers l'évier en empoignant une tasse au hasard, essuyant mes joues mouillées de larmes. Je renifle un coup tentant de contenir en moi, mes sanglots qui commencent à devenir de plus en plus incontrôlables.

-Hé gamin, ça va ? Me demande Sans qui s'aperçoit bien évidemment de mon état, abaissant sa capuche. Je sens son regard focalisé sur moi...

-Ouais ouais ça va... Tout en bougonnant cela, j'ouvre le robinet et laisse se remplir ma tasse qui débord en quelques secondes. Je reste la, figé, à fixer l'eau ruisselante sur mes doigts. Des larmes nouvelles se mettent à inonder de nouveau mon visage.

-T'es sûr que... Il n'a pas le temps de finir sa phrase.

Mes jambes se dérobent et je tombe au sol en tremblotant de tous mes membres. La tasse s'écrase dans l'évier aspergeant les alentours avant qu'un jet d'eau sortit de nulle part, commence à inonder la cuisine. Me recroquevillant sur moi même, je me laisse aller à mes sanglots. D'abord faiblement puis avec plus puissant, de fureur, j'extériorise ma rage, ma colère, ma tristesse.

Sans, qui s'est levé, ferme le robinet, stoppant l'inondation et s'agenouille près de moi en me posant une main sur l'épaule. Je soulève mon regard vers lui me calmant quelques secondes pour après repartir de plus belle. Je me sens bête, tellement bête. Ma mère, ma propre mère ne m'aime pas et passe son temps à jouer à ce jeu malsain du mensonge perpétuel. Il ne peut pas comprendre, même s'il essayait, il ne pourrait pas comprendre ce que c'est que d'être seul.

Alors, il fait une chose que peu de gens dans ma vie, aussi courte soit-elle, ont fait pour moi. Je sens ces bras se refermer dans mon dos et son corps se rapprocher du mien. Est-t-il entrain de m'étreindre dans le but d'apaiser mes tourments ? Je fais de même, j'ai besoin de la chaleur de quelqu'un. Humaine ou pas.

Mes larmes viennent faire de petites tache sur le tissu bleu de la veste de Sans, qui se contente de me séré dans ces bras en silence. Hormis le bruit que font les quelques gouttes qui coulent le long du rebord des meubles alentours, le silence règne en maître.
J'entends, ou plutôt, je sens une vibration provenant de sa cage thoracique. Un battement de cœur ?
Mes sanglots et hoquets cessent peu à peu. L'étreinte de Sans m'apaise, je me sens bien, protégé, en sûreté même. C'est une sensation que je connais assez mal. Me lâchant, il se relève et me lance un petit sourire. Regardant autour de lui avec un air blasé et avant de m'adresser sur le ton de la plaisanterie.

-On peut dire que la matinée vient de tomber à l'eau. Lance-t-il en regardant la mare de larmes s'étendant sur le sol de la cuisine.

Je ris, je ris à son jeu de mot pitoyable mais vu dans quel état j'étais y a pas deux minutes encore, ça me fait du bien. Un bien fou même. Je me redresse à mon tour en lui souriant; on fait à peu près la même taille lui et moi.

-Merci Sans, dis-je en lui faisant un petit sourire triste. Je sais vraiment pas comment le remercier pour ce qu'il a fait pour moi, il ne s'en rend peut-être pas compte à quel point ça compte pour moi.

-No problémo gamin hé hé... Se rasseyant à sa place, je le vois boire son bol d'un trait.

Je m'en retourne à mon thé, ça me fera le plus grand bien d'en boire une tasse. Il faudra penser à nettoyer le bordel, enfin on verra ça plus tard...

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J'ai du couper le chapitre en deux... Donc, le prochain sera posté après mes cours se soir ^^. Et il sera un peu plus... Bref, allez le lire !

J'espère que celui-ci vous a (。・ω・。)

[Undertale.fanfiction]: Mon Grand Frère SansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant