Chapitre 9: Noël entre frère [partie 3]

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Le tic-tac régulier de l'horloge de bois vernis résonnait étrangement dans la maison, lorsque le premier coup sonna minuit. Sur la table, les mets délicats et raffinés restaient dans leurs beaux plats d'argent. Refroidissant doucement dans l'attente d'être dégustés, ils ne laissaient plus planer leur délicieuse odeur qui avait embaumé le salon de son doux fumet appétissant. Les bougies consumées dont la cire durcie s'était répandue sur la belle nappe festive, laissaient les rayons lunaires pénétrer la pièce d'une triste et froide lumière. « Elle ne viendra pas... »

Le désarroi pouvait aisément se lire sur le visage du jeune adolescent. Lui qui avait tant fait pour que cette soirée soit parfaite, et voilà que le sort continuait à s'acharner sur lui. A la manière d'Œdipe, le roi mythique de l'antique Thèbes, le destin dont la fatalité cruelle et acerbe s'abattait de nouveau sur lui. « Elle avait promis... »

Assit à la table morte, les larmes cascadaient de manière incontrôlable sur ses joues. Alex attendait... seul, dans la pièce immensément vide. « Elle avait promis qu'elle serait là... »

Dans la cheminée, le crépitement du feu s'était endormi. Hormis le tic-tac régulier de l'horloge de bois vernis, rien ne se faisait entendre. Même le vent avait cessé au dehors son continuel bruissement dans les branches mortes du pommier. « Pourquoi... ? »

Le sapin aux merveilleuses décorations avait lui aussi arrêté de projeter sur les murs sombres ses joyeuses et vives lumières colorées. Même la nuit semblait s'être assombrie... Peut-être un nuage masquait-il la lune ? « Pourquoi ?! »

Le jeune homme resserra les poings, une expression de souffrance tourmentée sertissant son visage où un fleuve de larmes s'écoulait le long de son nez et chutait sur son pantalon de soie. Les sanglots incontrôlables laissèrent bientôt place aux pleurs qui muèrent en plaintes déchirantes. « Pourquoi !!! »

Sans se téléporta près de lui, l'enserra d'une étreinte apaisante, tentant de rassurer une fois de plus ce pauvre gamin. Il avait jugé bon de laisser le garçon seul en tête-à-tête avec sa mère : un moment privilégié avec celle-ci aurait été des plus bénéfiques pour lui. Mais à présent, il n'était plus nécessaire d'attendre la tant attendue visite de cette « mère » indigne. Le lit du gamin était pourtant bien confortable... dommage. Mais il l'avait compris : l'âme du petit l'appelait. Cette âme aux nervures bleutées, cette âme fissurée... Cette âme, prête à se briser...

-Là gamin, j'suis là, calmes toi...Murmura le squelette.

-P-pourquoi...Pourquoi n'est-elle pas venue... ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi...Juste,pourquoi ?

-J'sais pas gamin...J'sais pas...

Comment aurait-il pu le savoir ? Lui qui n'était même pas de ce monde. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était consoler le pauvre gamin... Les larmes coulaient encore et toujours, d'une façon interminable sur ses joues ; le flot ne semblait pas vouloir cesser et redoublait même d'intensité. La colère, la tristesse et surtout, l'incompréhension se mêlaient dans des spasmes de pleurs interprétables. « Pourquoi... »

-Elle me déteste...

-Hein?

-Elle...Elle me déteste, c'est...C'est pour ça que...

-Il vaut mieux ne rien dire gamin...Crois moi...

Lorsqu'une personne est en proie au chagrin, on ne peut qu'attendre patiemment qu'il s'estompe en réconfortant du mieux que l'on peut la dite personne. Sans avait raison : il valait mieux se taire. A quoi bon se lancer la pierre ? Le silence, lui au moins ne blesse pas... Prenant à cœur son rôle de grand frère, il attendu de longues minutes qui s'écoulèrent au rythme des pleurs d'Alexandre. Puis, le jeune garçon se calma et le silence reprit sa place dans le sombre salon, bercé par le tic-tac d'une vieille horloge détraquée. Quelle heure était-il, la perception du temps  est une chose difficile en de pareil moment ...

Voyant qu'il était épuisé, le squelette conduisit Alex dans sa chambre, lui qui s'était tant surmené ces jours-ci pour organiser cette soirée. La crise de larmes avait à elle seule absorbé le peu d'énergie qui lui restait.

Il ne dit rien durant la traversée de la maison, cette dernière était totalement plongée dans la pénombre. Tandis que les frères,marchaient à tâtons dans l'obscurité de la nuit qui garde le secret, de tout ce qu'il se passe. Une fois dans la chambre, Sans l'aida à se coucher et le borda du mieux qu'il put. Au moment où ils'apprêtait à partir, une main vint s'agripper à l'une des manches de sa veste et le retint dans son élan. Au dehors, les nuages qui masquaient la lune, laissèrent enfin entrer dans la chambre une douce et pâle lumière, éclairant ainsi les lieux. Sans se retourna et vit le gamin, la tête baissée, et sa main refermée sur un pli de sa manche.

-Hum?

-Restes, s'il te plaît...

Sans avait pris l'habitude de dormir dans le salon sur le canapé : il était l'invité après tout, et ne voulait pas s'imposer plus que ça dans la vie du jeune homme. Néanmoins, il arrivait parfois,comme le jour qui avait succédé son arrivée, qu'ils passent la nuit ensemble après leur petite bagarre. Malgré tout, Sans préférait se remémorer la toute première fois où il avait dormit avec lui, assit sur la chaise de son bureau, le soir de son arrivée. Il avait passé une bonne partie de la nuit à regarder l'enfant dormir paisiblement après avoir admiré la voûte étoilée... Oui,cette nuit resterait à jamais gravée dans son crâne creux d'osseux...

-'K gamin... Répondit Sans en souriant.

Et ce soir encore, il passerait à nouveau la nuit avec son humain de petit frère. Le désir profond de revoir un jour Papyrus était constamment présent, mais cet espoirs'amoindrissait de jour en jour. Autant reprendre le flambeau  avec cet humain... « Qu'est-c'que je raconte, moi... » songea Sans en se couchant auprès d'Alex qui luttait désespérément contre le sommeil. Sans voulait rentrer, il avait toujours voulu revoir ses amis et surtout son frère... Mais comment y parvenir ? Il ne savait toujours pas non plus de quelle manière il avait été attiré dans ce monde, et le gamin ne laissait pas vraiment Sans accéder à un quelconque moyen de communication. Pourquoi d'ailleurs ? Avait-il peur qu'il découvre quelque chose ? « On verra ça plus tard... »Murmura-t-il avant de fermer paisiblement ses orbites et de sombrer à son tour dans le sommeil, en s'abandonnant dans les bras de Morphée.

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Note d'auteur:

Hey !!!!!! Ça  fait quoi ? Deux mois que j'ai pas publié ? C'est long... Trop long ... Mais au moins j'ai pu voir à quel point vous aimez cette histoire. Ça me ouche beaucoup étant donné le travail qu'il y a derrière. 

Mais bon... Avec les nouvelles histoires qui on germées dans mon esprit, le bac qui approche, la fin de l'années, les aléas de la vie, ect... Pas facile d'écrire ! Cependant, je finirai cette histoire ! de sur ! même si ça doit me prendre encore 6 mois ! 

Merci à vous, j'ai vu qu'on avait atteint presque les 3 milles vu. Pour une histoire à rallonge où il se passe pas grand chose, dont les chapitres sortent avec plus de 2 mois de retard... J'ai envie de dire: Eh ben... 

Bien à vous, merci de votre lecture. Mes p'tits abos, j'vous adores

Ps: N'hesitez pas à aller jeter un coup d'œil ou d'orbite, aux nouvelles histoires qui son, je pense, toutes aussi bien ^^

[Undertale.fanfiction]: Mon Grand Frère SansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant