D'un Coup De Baguette Mon Coeur Balance (SOUS CONTRAT D EDITION)

Hollywood me voici!

Je regarde à droite et à gauche lorsqu'une voix familière retentit :

- Aliiiiiiice !!!!

Je me retourne et me retrouve face à Orine, qui a abandonné sa tenue rose pour une tenue plus sobre...orange.

- Alice ! Je suis tellement contente que tu sois arrivée. Pour une fois que je ne suis pas en retard ! Se félicite-t-elle. On se tutoie hein ce sera plus simple ?

Et, sans attendre la réponse elle me claque une bise sonore sur la joue.

- Alors comment c'est passé ton vol ? Pas trop fatiguée ? Prête pour cette nouvelle aventure ?

- Euh je suis juste épuisée je vous, pardon, je te rappelle qu'il y a un décalage de huit heures entre ici et Toulouse.

- Ne t'inquiète pas, ma sœur t'a réservée une petite chambre confortable. Tu vas pouvoir te reposer toute la journée. De toute façon les choses sérieuses ne commencent que demain. Allez suis moi.

Je tire mon imposante valise jusqu'à une voiture décapotable tape à l'œil de couleur violette. Orine ne se donne même pas la peine d'ouvrir la portière et saute par-dessus pour s'installer côté conducteur.

- Allez la française en route ! lance-t-elle en faisant rugir le moteur.

Je dépose ma valise à l'arrière et monte précautionneusement dans la voiture dont le siège en cuir me brûle les épaules, il doit faire au moins quarante degré ici !

- Tu sais quoi ? Je vais nous faire longer la côte comme ça tu auras un aperçu de la ville avant que nous arrivions à l'hôtel.

J'aimerai lui dire que je suis épuisée, que chez moi il est trois heures du matin et que j'aimerais juste dormir mais son sourire et sa bonne humeur me retiennent. Après tout c'est mon premier jour ici autant en profiter. Orine appuie sur la pédale d'accélérateur et la voiture fait un bond en avant :

- Oups ! Je ne l'ai pas encore bien en main désolée. Dit-elle dans un éclat de rire.

Soudain je ne suis plus très sûre que faire une virée sur la côte soit une bonne idée. Après quelques minutes nous filons à toute allure sur la route, à croire que les limitations de vitesse n'existent pas. Le vent s'engouffre dans mes cheveux roux et je trouve ça très agréable vu la chaleur qu'il fait. Je suis sur le point de m'endormir lorsqu'une odeur familière me chatouille les narines. Je relève la tête et le spectacle qui s'étale sous mes yeux fatigués m'émerveille. Nous longeons la côte, l'eau de l'océan est d'un bleu azuréen et le soleil s'y reflétant donne l'impression d'un parterre de paillettes. Je m'étonne de voir que les différentes plages que nous longeons soient vides. SI j'habitais au bord de la mer je serais en permanence en train de bronzer ou de me baigner. J'en fais d'ailleurs la remarque à Orine qui me répond en haussant les épaules :

- Ce ne sont pas les vacances en ce moment et je dois te dire qu'à force de vivre ici les gens n'en voient plus la beauté. La plupart des personnes que tu vas croiser sur les plages gratuites ce sont les touristes où les nouveaux habitants qui découvre la mer et qui n'ont pas les moyens. Les habitués préfèrent les endroits branchés et les plages privées.

- Mais les plages privées sont payantes non ?

- Oui bien sûr, mais ici on aime le clinquant et montrer qu'on peut cramer 300 $ pour rentrer sur une plage. Tiens regarde. dit-elle en me montrant une plage sur la gauche.

Je reste bouche bée. Une queue d'une cinquantaine de personnes, sac de plage Gucci à l'épaule, Ray Ban sur le nez, attend sous un soleil de plomb devant un cordon blanc. Derrière le cordon un homme, assez musclé pour jouer Hulk, tient une liste et énonce des noms. Dès qu'un nom est appelé la personne s'avance et, après avoir vérifié sa carte d'identité, Hulk s'écarte et lui ouvre le cordon devant les regards envieux des autres. Dans la file d'attente je remarque une jeune femme vêtue de blanc tenant une petite fille par la main. Cette dernière porte un seau en plastique (motif Louis Vuitton) et regarde avec envie la plage vide qui se situe un peu plus loin.