l'homme à la hache

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Le reste de la journée se passe dans la joie et la bonne humeur. Je retrouve mon bureau improvisé parfaitement nettoyé et quelqu'un s'est même donné la peine de déposer un verre avec une rose blanche flottant à l'intérieur. Je m'assois dans mon fauteuil et laisse mes doigts parcourir mon carnet de note. Je l'ouvre et replonge dans les aventures d'Harley mon anti-héroïne. Je n'arrive pas à aller plus loin et referme violement le carnet. Ce roman policier c'était un pari avec Colin. Le weekend je lui exposais mes nouvelles idées et lui me racontait ses projets d'audition, ça me fait terriblement mal de replonger dans ce carnet. Je ferais mieux de me concentrer sur l'histoire que j'ai commencée hier chez Chess, encore une histoire d'amour tragique. Oui c'est ce que je vais faire, me concentrer sur cette nouvelle histoire et enterrer le carnet avec mes sentiment au fin fond du bureau..

- Au revoir Harley. Murmuré-je à l'intention de mon carnet tout en le mettant dans le tiroir avant de quitter la pièce.

Vu l'heure il ne faudrait pas qu'Orine soit partie sans moi. D'ailleurs je ne sais pas où je vais ce soir, est-ce que je retourne à l'hôtel ou est-ce que je reste squatter chez Chess. Maintenant que ça va mieux, peut être qu'il serait mal venu d'abuser de son hospitalité. Je me dirige vers la salle où nous avions l'habitude de nous réunir mais n'y trouve personne, même pas Mindy, curieux. Je redescends vers le plateau de tournage mais une fois de plus il n'y a personne. Le bruit des lumières qui s'éteignent me fait faire un bond. Je cherche dans mon sac mon portable afin de m'en servir comme lampe de poche avant de me rappeler que je n'ai que la cabine téléphonique prêtée par Chess dont la batterie est déjà morte. Et flûte !

Mes yeux finissent par s'habituer à l'obscurité et je tente tant bien que mal de trouver la sortie . Au fur et à mesure que j'erre sur les plateaux mes yeux finissent par s'habituer à l'obscurité. Je finis par trouver le couloir et, une main contre le mur j'essaie de trouver la sortie. Je marche précautionneusement mais à chacun de mes pas il me semble percevoir un bruit. Je me retourne plusieurs fois mais ne distingue que des ombres. Mon cœur commence à s'emballer à mesure que mon esprit élabore des théories sur un éventuel tueur à la hache qui voudrait me découper en morceau. Malgré moi, j'accélère le pas et constate que le bruit derrière moi s'intensifie également. N'écoutant que ma peur je me mets à galoper sans vraiment voir où je vais. Malheureusement courir dans le noir ne présente aucun avantage et je me retrouve sur les fesses après avoir heurté quelque chose.

L'image de l'homme à la hache, dégoulinant de sang s'impose à moi et je me mets à hurler jusqu'à ce que, O miracle, la lumière se rallume enfin. Une main se tend vers moi et ce n'est que lorsque je reconnais Richard que je l'accepte et me relève.

- Tout va bien ? Demande-t-il sincèrement inquiet.

Je profite de ce que le couloir soit parfaitement éclairé pour me retourner et constater que personne ne me poursuis avec une hache.

- Oui. Lâché-je en essuyant une larme qui menaçait de couler. Puis je reprends, je me suis retrouvée dans le noir toute seule et je dois avouer que j'ai un peu paniquée.

- Permettez que je vous raccompagner ?

- Euh oui bien sûr. Répondé-je un peu gênée par son ton classique.

Nous marchons dans ce couloir qui ne m'a jamais paru aussi long lorsqu'un bruit de pas me fait sursauter. Je fais volteface sous le regard ahuri de Richard qui finit par éclater de rire.

- Que se passe-t-il ? demandé-je surprise par sa réaction.

- Rien, rien. C'est juste que vous avez peur de votre écho.

- Pardon ! m'exclamé-je sans comprendre.

- Pendant votre absence on a fait enlever la moquette du couloir donc, quand vous marchez, à cause de la hauteur du hangar et des murs en acier le son se répercute. Tenez écoutez.

Et, tout en disant cela il se met à marcher vigoureusement. Effectivement je constate qu'il a raison. Je me sens affreusement ridicule et vexée. Je ne dis plus un mot jusqu'à ce que nous soyons sortis de ce maudit hangar.

Sur le parking, nous retrouvons Chess et Orine qui interrompent leur discussion dès qu'ils nous remarquent.

- Hé bien tu étais passé où ? demande Orine

- Et c'est quoi cette tête ? ajoute Chess.

Je n'ose pas répondre car cela signifierai expliquer que

1) Je me suis perdue

2) J'ai cru être poursuivie par un tueur psychopathe avec une hache

3) Je suis passée pour une idiote devant leur acteur fétiche

Quoi que pour le point trois je m'en fiche éperdument. Tandis que je me creuse la tête pour trouver une réponse, Richard vient à ma rescousse :

- C'est ma faute, j'ai retenu Alice pour lui parler de mon rôle et nous n'avons pas vu le temps passé. Finalement elle a cru être en retard et a dû se dépêcher pour vous rejoindre. Puis il se tourne vers moi et ajoute, encore désolée de vous avoir mise en retard.

- Euh ce n'est rien. Répondé-je sans oser le regarder.

Personne ne demande pourquoi lui n'est pas essouflé, à croire que pour faire gober n'importe quoi il suffit d'avoir l'air sûr de soi. Richard entraîne Orine à l'écart et lui parle de sa décapotable, empêchant cette dernière de relancer la discussion sur les raison de mon retard. C'était sans compter sur Chess, qui s'est approchée à pas feutré, toujours vêtue de sa veste violette, et qui me glisse à l'oreille sur un ton narquois :

- Et sinon en vrai pourquoi tu es essoufflée ?

- Chess ?

- Hum ?

- Merde.

Il ne répond rien et se contente de me faire un clin d'œil avant de rejoindre Orine et Richard. J'admire sa façon de s'immiscer entre les deux afin de se retrouver à côté d'Orine. Je ne sais pas si cette dernière se rend compte à quel point Chess est amoureux d'elle. Richard finit par s'en aller tandis qu'Orine et Chess continuent de discuter. Les voir tous les deux, me donne une idée : après ce qu'ils ont fait tous les deux pour moi je peux bien leur donner un petit coup de pouce. Après tout, mes espoirs amoureux étant réduits à néant, rien ne m'empêche de m'occuper de ceux des autres.

Petit mot de moi : Coucou. Désolée pour l'absence mais voilà, je vous livre un chapitre un peu court et je m'en excuse pour ce weekend. Bon je sais, il ne se passe pas grand-chose de passionnant mais faut le temps que le personnage de Richard s'installe. Bon weekend !!!!

D'un Coup De Baguette Mon Coeur Balance (SOUS CONTRAT D EDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant