15. La folle chevelure [cycle. 2]

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J'ai omis de vous dire quelque chose dans le chapitre précédent. Alors pour être brève, Éric et la déesse de la mer, on eut deux enfants, deux petites filles. Et pour des raisons de sécurité, la première petite fille, Raiponce, fut enfermée dans une tour sans jamais voir ni l'extérieur, ni sa mère. Pourquoi, me direz-vous ? Car elle était née avec une voix qui tuait lorsque Raiponce chantait. Voici donc l'histoire de cette jeune fille.

Il était une fois, une petite fille nommée Raiponce, abandonnée par ses parents alors qu'elle était encore un bébé. Cette enfant fut condamnée à ne jamais voir l'extérieur et à rester enfermée dans sa maison sans portes ni fenêtres jusqu'à la fin de ses jours. Au début de sa détention, une personne venait la voir tous les jours pour l'allaiter, et quand Raiponce fut assez grande, cette personne lui faisait passer un panier remplit de quelques plats par une petite ouverture du toit.

C'était ça la routine de l'enfant, ça et tourner en rond et jouer à cache-cache avec elle-même dans cet espace à peine meublé. En tout cas, ce fut sa routine durant 17 années de sa vie.

Non pas qu'elle mourut après, mais un jour, un jeune homme se perdit dans la forêt où était cachée la maison de Raiponce. À la suite de treize jours d'errance, le jeune homme déboucha dans la clairière où était construite la prison de la pauvre enfant. Il tourna autour plus d'une fois pour trouver une entrée, il chercha des fenêtres à ouvrir pour s'introduire dans la petite maison, il hurla pour qu'on lui ouvre. En vain.

Ce n'est que le second jour qu'il entendit du bruit qui venait du haut de la maison. Il leva la tête et vit des cailloux qui tombaient d'une petite ouverture d'où pendait une corde. Il hésita un moment puis se décida à monter. Il se rapprocha de la corde et vit que cette dernière était plutôt spéciale, car elle était faite de cheveux, de longs cheveux blonds. Au début, il fut surpris, mais il se résigna à monter, se disant que monter était le seul moyen de survivre.

Arrivé en haut, il réussit tant bien que mal à se glisser dans l'ouverture et, une fois dans la maisonnette, il vit quelqu'un marcher vers lui en tirant la corde de cheveux vers elle. Elle l'invita à descendre et, une fois en bas, il vit que les murs étaient couverts de gravures assez hasardeuses représentant toujours une fille qui se faisait soit tuer, soit aimer. Raiponce lui expliqua que c'était elle qui les avaient faites avec ses ongles sur les murs en pierre. Puis, ils mangèrent de la grenouille. Elle était encore vivante quand Raiponce la mis dans le chaudron. La jeune fille prenait d'ailleurs un malin plaisir à la regarder cuire en essayant de sortir.

Le jeune homme dormi dans le grenier et demanda à Raiponce pourquoi elle n'essayait pas de sortir par l'ouverture, elle répondit qu'elle ne savait pas, mais qu'elle essayerait aujourd'hui.
Au moment d'essayer, c'est le jeune homme qui descendit le premier en s'aidant des cheveux de Raiponce, et elle suivit.

Arrivés en bas, Raiponce se mit à chanter sa liberté. Et vous pensez bien qu'elle ne savait pas que son chant était maudit vu qu'elle était enfermée depuis son enfance et qu'elle ne voyait personne. Et le jeune homme mourut.

Raiponce fut anéantie, comprenez-la, c'était la première personne qu'elle voyait, et, folle comme elle était, décida de se crever les yeux pour ne plus jamais voir personne.

Était-il Une Fois ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant