Je voulais absolument me pincer la joue ou me foutre une énorme gifle. À force d'être dans mes pensées, je m'étais perdue dans ces dédales de couloirs. Mais quelle gourde ! Je ne me repérais pas du tout. Au bout d'un moment, je m'assis sur un banc qui devait être en marbre. Le froid qu'il me procura quand je posais ma main dessus me fit du bien. Il faisait frais, comme toutes les nuits dans les régions entourées par les déserts. Je levais les yeux, le ciel étoilé scintillait de mils feux cette nuit. J'avais un véritable tableau devant les yeux avec les colonnes qui donnaient une limite à la cour. Je repensais à ce que m'avait dis Sheema. Beaucoup de personne devaient penser la même chose qu'elle. Ah, c'était si stupide. Première concubine et la préférée du prince ? C'était vrai qu'elle était belle, un véritable corps de déesse, en plus, elle était grande.
Je soupirai et rebaissai la tête avant de m'attraper un torticolis. Les lumières s'étaient éteintes et je me retrouvai dans le noir le plus complet. Je frissonnai, ayant une peur du noir depuis toute petite. J'avais la fâcheuse tendance d'imaginer que quelque chose allait me sauter dessus ou qu'un monstre allait apparaître à tout moment.
Alors que je tournai la tête vers un couloir après avoir entendu ce qui me semblait être des pas, mon cœur me lâcha. Un silhouette se tenait droite, dans le noir. Je ne pouvais pas crier, le son resta complètement bloqué dans ma gorge. Je paniquai, c'était comme dans ces cauchemars où vous ne pouviez ni crier, ni fuir. Vous la connaissez cette panique qui s'insuffle en vous et que vous ne savez plus quoi faire ?
_ Tu t'es sérieusement perdue ? demanda une voix grave et que j'apprenais à reconnaître.
La lumière s'alluma doucement, pour me permettre d'apercevoir le prince Baskar qui me regardait avec un sourcil levé. Toujours avec sa tenue traditionnelle, il s'approcha de moi, mais se stoppa.
_ Tu pleurs ?
Je fus surprise qu'il me demande cela. Je portai ma main vers mon visage. C'était vrai, je pleurais, les larmes coulaient sur mes joues sans que je puisse les arrêter. Je passais ma main sur mes joues pour les faire disparaître, mais il les avait vu. Et bien sur ce devait être lui, qui devait les voir. Je ne savais même pas pourquoi je pleurais. De rage ? De tristesse ? De Peur ? Je n'en savais rien car je ressentais tous ces sentiments à ce moment-là . Je regardai mes pieds. Je les balançai en attendant qu'il s'en aille, mais il se rapprocha de moi. Il s'assit à côté de moi sans me demander mon avis. Je le fusillai du regard, pour lui faire comprendre que je ne voulais pas qu'il m'approche.
_ Tu sais à quoi tu me fais penser, dit-il pour briser le silence.
Je ne dis rien et le laissai continuer. Au fond de moi, je savais que je n'allais pas apprécier, mais mieux vaut pas couper la parole à un prince.
_ À Gollum...
Argh ! Je le haïssais, c'était officiel, je le détestais ! Je me relevai en serrant les poings.
_ Très bien, si tu me vois comme ça, je vais alors me terrer dans ma grotte et ne plus sortir tant que j'aurais mon précieux entre mes mains !
Je commençai à avancer quand il m'arrêta en attrapant ma main, toujours assis. Quel précieux en faite, on m'a confisqué mon portable quand on m'a emmené au palais central.
_ Tu comptes aller où ?
_ Dans ma chambre ! Lâche moi !
J'enlevai ma main de la sienne et me dirigeai vers le couloir et tournai à droite.
_ Ce n'est pas par là, murmura t-il en me suivant de regard. Il se leva et croisa ses bras sur son torse, attendant de voir ce que je faisais.
Je fis demi-tour.
VOUS LISEZ
L'âme du désert
RomanceJe ne faisais que partir dans le cadre de mes études et voilà que je me retrouve à être la concubine d'un prince arrogant, mystérieux. Un prince aux yeux d'or.