Le rituel de Swarup

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Rien, je ne sentis rien. Je m'attendais à tomber à la renverse, mais aux dernières nouvelles j'avais encore l'impression d'appuyer contre la blessure de Baskar. Je respirai aussi, mon cœur battait également à cent à l'heure. Je pris mon courage à deux mains et je me décidai à ouvrir les yeux en sentant quelque chose de chaud couler le long de ma joue. En les ouvrant, je compris que j'étais encore en vie. Pourtant j'avais entendu le son du pistolet. Je battis des cils cherchant à savoir ce qui se passait. Je tournai la tête où était placé l'homme. Un soudain haut-le-cœur me fit vibrer quand je trouvais l'assaillant avec un bras en moins. Il tenait son moignon avec son bras encore valide. Je l'entendais jurer dans sa barbe alors qu'il perdait beaucoup de sang. Je restais stoïque, qu'est-ce que ça voulait dire ? Soudain un bruit assourdissant me fit regarder droit devant moi. Une ombre plus grande que l'assaillant se détacha du cadre sombre. Elle tenait une sorte de fusil immense qui était assez puissant pour arracher un bras. Je retins mon souffle tout en me penchant sur Baskar afin de le protéger avec mon corps. Il murmura mon nom avec difficulté et je vis que des larmes coulaient le long de ses joues. Il avait les yeux à moitié clos, il allait tomber dans les vapes dans peu de temps. Je me concentrai de nouveau vers notre « sauveur ». Il sembla râler contre quelque chose. Il s'approchait doucement sûrement pour ne pas m'effrayer. Je déglutis quand il commença à apparaître à la lumière.

_ Tss, ils ont encore oublié de changer l'ampoule. C'est dangereux quelqu'un risque de tomber et de se faire mal.

Soudain mon souffle se bloqua au fond de ma gorge. Des yeux vert aussi profond et intense que les miens me toisèrent pour la première fois. Il était là, sa longue chevelure brune étaient retenu en arrière mais volaient autour de lui. Une longue écharpe d'un noir poussiéreux cachait une partie de son visage. Il portait une cape et une vieille tenue de garde, ses rangers semblaient usées et remplies de sable. Elles avaient perdu leur ancien éclat. Je savais qui il était, je me retenais de pleurer à nouveau. Il était là et il venait de me sauver.

_ Et on ne touche pas à ma fille, connard.

Mon père s'approcha de moi en abaissant l'écharpe afin de montrer la totalité de son visage. Une toux me stoppa dans ma contemplation, je baissai mon regard vers Baskar et je paniquai. Il commençai à cracher du sang et il avait perdu beaucoup de sang. Mon père parcourut les derniers mètres qui nous séparaient rapidement et s'agenouilla à côté du Prince. Il prit son poignet pour chercher son pouls. Je pleurai encore, alors que j'étais secouée par mes sanglots, la porte s'ouvrit à la volée. Akash rentra accompagné par le Roi. Pour la première fois je me mis à hurler à plein poumon.

_ Baskar est blessé ! Il faut l'emmener à l'hôpital ! Vite !

Akash réagit rapidement sans remarquer que son frère était là, même le roi. Ils se concentrèrent sur Baskar à mon plus grand soulagement. Il venait de s'évanouir et je vis ses lèvres prendre une teinte inquiétante. Je sentais que mes bras s'engourdissaient. Aditya prit ma place en me poussant légèrement. Les secours arrivèrent vite. Je laissai le Roi et Mandar monter dans l'ambulance. On me laissa seule dans le hangar. Akash avait suivi l'ambulance en me promettant de me donner des nouvelles le plus rapidement possible. Ils ne l'avaient toujours pas remarqué. Les gardes s'étaient occupé de l'agresseur qui fut emmené à son tour aux urgences. Je me trouvais seule hagarde dans ce grand hangar. Tout à coup une douleur se fit au niveau de mon flanc. Du sang se mit à couler le long de ma cuisse et je remarquai que j'étais blessée. Hawa rentra dans le hangar, mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, je sentis mon corps devenir lourd et le sol s'affaissa sous mes pieds. Je perdis connaissance, mais au lieu de tomber lourdement sur le sol. Des bras forts et réconfortants me rattrapèrent et me serrèrent avec tant d'amour que je me remis à pleurer avant que tout devienne noir.

L'âme du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant