Le bal

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Je ne savais pas comment, mais je sentais que quelque chose allait se passer dans pas longtemps. Des millions de frissons parcouraient mon échine. J'étais sur mon lit, avec le tigre dans mes bras. Je n'osais pas regarder dehors, cependant, pour le première fois que je me trouvais dans le royaume de Dielli, le ciel était sombre. 

Baba m'avait prévenue que le temps des pluies arrivait et qu'une tempête s'approchait. Cette chose que je redoutais le plus, était les tonnerres, je ne supportais pas entendre ce son qui arrache le ciel et les oreilles. Ils me rappelaient trop de mauvais souvenir. Je me levai et serrai contre mon cœur le tigre qui semblait sentir la peur qui s'insinuait petit à petit en moi.

Je ne l'avais dis à personne, je marchai dans la pièce quand un soudain coup de vent ouvrit la porte par mégarde. Le tigre prit peur et alla se cacher sous ma robe après avoir sauté de mes bras sans me blesser. Je crus entendre un coup d'éclair et je me figeai de peur, regardant droit devant moi. Je sentais mon sang quitter mon visage petit à petit. Je regardai cette porte ouverte qui donnait sur une partie sombre de mon cœur. Baba passa soudainement la tête par l'embrasure de la porte, pour voir si j'allais bien.

_ Aïlla vous allez bien ? Vous êtes d'une pâleur inquiétante...

Je quittai ma torpeur et relâchai mes poings qui s'étaient fermés sur ma robe par automatisme. Je respirai enfin et hochai la tête mécaniquement. Je ne me sentais pourtant pas rassurée, je n'arrivais pas à relâcher mes yeux de dehors. Le ciel noir m'invita à avoir encore plus peur. Baba continua à m'observer laissant cette porte ouverte.

_ Baba ferme cette porte s'il te plaît et va t-en...

Elle me regarda sans comprendre ma réaction surprenante. Je la suppliai du regard, elle hocha à son tour la tête et sortit en fermant enfin cette porte. Je n'aimais pas être faible devant les gens, j'aimais les aider mais dès que l'on essayait de me donner son aide en retour, je me fermais directement dans mon monde. Seul, Jeremy pouvait me permettre de m'ouvrir, et il m'avait toujours aidé, quand ça parlait d'orage. Je tenais toujours cette épreuve avec lui... mais aujourd'hui... j'étais seule, seule dans cette grande chambre qui ne faisait que accentuer cette frayeur qui s'insinuait en moi, glissant sur ma peau comme un serpent laissant des marques indélébiles et sifflant. Aujourd'hui, Jeremy n'était pas avec moi... 

Soudain sans que je m'en rende compte, le prince Baskar et son frère ainsi que le Roi rentrèrent dans ma chambre. 

_ Bonne nouvelle, la tempête ne nous tombera pas dessus, le temps annonce seulement de la pluie pour les jours à venir ! S'écria avec joie Mandar en me prenant la main. 

Je laissai mes yeux glisser sur cette main, tandis que lui cherchait mes yeux, mais je ne voulais pas les regarder dans les yeux. 

_ Vous n'êtes pas là pour me parler de la météo, n'est-ce pas ? Maugréai-je, toutefois, je me sentis soulagée d'apprendre cela.

_ Bonne déduction ma chère, sourit le Roi en se posant à côté de moi. Nous avons décidé de organiser un bal en ton honneur dans trois jours. 

Je levai enfin les yeux et croisai le gris hypnotisant de ceux du Roi. Quelque chose sembla passer dedans, mais si vite que je crus rêver sur place. Je tournai la tête vers Baskar qui pour une fois n'avait pas pris la parole. Ses yeux d'un or limpide et pur me toisait attendant une réponse. Il fronça légèrement ses sourcils noir corbeau et m'insista à dire quelque chose. Je fronçai à mon tour les yeux, je m'étais encore enfermée et n'avais pas entendu correctement la phrase du Roi.

_ Pouvez vous répéter, s'il vous plaît ? 

_ Nous allons organiser un bal en ton honneur dans trois jours, répéta t-il calmement. 

L'âme du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant