Romance On The Ropes

Chapitre 10

Aren se trouvait à l'arrière d'une luxueuse berline noire, conduite par son agent, Izaak. Ses yeux fixés sur le paysage qui défilait à travers les vitres teintées. Les lumières de la ville se reflétaient dans ses yeux pensifs.

Le jour s'était levé sur une journée bien remplie pour Aren. Sa matinée avait été consacrée à jouer les sauveurs pour l'anniversaire de la petite Lucie Marshall. Il avait offert un voyage à Disneyland à toute la famille. Une sortie qu'ils avaient sûrement déjà faite plusieurs fois étant donné leur fortune, mais qui avait néanmoins ravie la fillette. Un moment joyeux qui avait su éclipser, l'espace d'un instant, les rigueurs de sa vie quotidienne.

L'après-midi avait été dédiée à l'entraînement. Dans sa salle de boxe, sous le regard protecteur de Ben, son préparateur physique, il avait sué à grosses gouttes. Les courbatures étaient inévitables, mais Ben veillait sur lui comme une mère poule, veillant à ce qu'il ne se blesse pas, à ce qu'il ne se pousse pas trop.

De plus, il avait convenu avec Macy, qu'elle viendrait dans sa salle de sport quand son physique sera « photographiable », avait-il dit.

Puis, alors que la journée touchait à sa fin, il s'était retrouvé en compagnie d'Izaak. Ce dernier lui avait fait répéter un texte pour l'interview qu'il allait faire. Aren s'était prêté au jeu avec une certaine appréhension même s'il savait qu'une fois sur place, les réponses apprises par coeur ne suffiraient pas. Il lui faudrait improviser.

- Allez Aren, dis-nous. Dis à nos téléspectateurs, lorsque le gong a sonné à la fin du combat, que tu as vu le visage victorieux de Ramirez et que tu as pris conscience que le titre national venait de t'échapper... Qu'as-tu ressenti à ce moment précis? De la colère, du regret, de la tristesse? interrogea Izaak en jetant un coup d'oeil à Aren à travers le rétroviseur.

Il mima un geste tenant un micro, tout en gardant un œil sur le trafic devant lui.

Aren esquissa un sourire, se calant plus profondément dans l'assise en cuir luxueux de la voiture.

Ils avaient répété ce scénario plusieurs fois déjà et il ne pouvait plus le prendre au sérieux.

- Eh bien, disons que j'ai eu quelques pensées pas très charitables à l'égard de Ramirez. Je l'ai maudit lui et toute sa lignée hispanique. J'ai même souhaité qu'il rencontre une fin de carrière atroce, donc je suppose que... je suis simplement déçu?

Izaak hocha la tête, prenant son rôle d'interviewer au sérieux malgré l'absence de caméras.

- Déçu au point de... disons, de laisser ta colère se déchaîner sur un pauvre vigile sans défense, Aren? ricana Izaak, levant un sourcil taquin.

Le boxeur secoua la tête, en jouant le jeu, il répondit avec un ton faussement dramatique.

- Déçu à tel point que j'aurais voulu me battre avec l'ombre de Ramirez si je l'avais vue passer.

- D'accord. Alors Carter, que dirais-tu à tous ceux qui pensent que tu es un homme dangereux, qui pourrait être une menace pour les autres?

Le boxeur feignit de réfléchir, mordant son poing.

- Eh bien, je leur dirais... merci pour le compliment.

Son agent gloussa à sa réponse.

- Si seulement on pouvait garder cette version, répliqua son agent.