Chapitre 3

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- Bonsoir, interpella une voix.

Macy sursauta légèrement à l'appel soudain, qui la tira de sa concentration. Elle avait été tellement absorbée par son travail qu'elle n'avait pas entendu les pas furtifs s'approchant de la réception. Elle releva ses lunettes anti-lumière bleue et observa l'homme qui se tenait devant elle. Il était négligé, vêtu d'un jogging élimé et d'un sweatshirt large qui accentuait davantage sa silhouette imposante. Son apparence dépareillée semblait détonner avec l'atmosphère luxueuse de la résidence, donnant l'impression qu'il ne faisait pas partie de ce monde raffiné. Les logos de marques visibles sur ses vêtements étaient les seuls signes distinctifs qui témoignaient de son appartenance à la classe aisée. Malgré la luminosité éblouissante des lustres qui baignait la pièce, Macy avait du mal à discerner les traits de son visage. Une casquette abaissée en dissimulait une partie, mais les marques plus sombres et les ombres qui s'y dessinaient trahissaient la présence de contusions.

- Bonsoir, Monsieur Carter, répondit-elle d'une voix calme et professionnelle. J'ai préparé votre vêtement comme vous me l'avez demandé, et la réceptionniste déposa soigneusement le sweat sur le comptoir marbré avant de se lever.

- C'est gentil à vous... J'aimerais- enfin, auriez-vous quelques instants à me consacrer? demanda Aren d'une voix légèrement incertaine.

- Bien sûr, Monsieur. Qu'avez-vous besoin de me dire?

- Je souhaite sincèrement m'excuser... pour ce qui s'est passé la dernière fois. Je n'étais pas dans mon état normal, bredouilla-t-il avant de se corriger: pas que cela excuse le fait de vous avoir menacé, mais j'avais beaucoup trop bu et j'ai perdu un combat ce soir-là, qui m'a coûté ma place au championnat international. J'ai dû perdre aussi quelques promoteurs dans cette même soirée parce qu'ils ne misent pas sur des perdants. Sans eux je ne pourrais jamais combattre dans des compétitions nationaux, et- bref. Je suis vraiment désolé... Acceptez ceci en guise d'amende honorable.

Avec précaution, il déposa la boîte de pralines, joliment emballée près d'elle sur le comptoir, attendant sa réaction. Il prit en échange, le sweat, qu'il avait réclamé.

Macy était stupéfaite. Aren n'était plus du tout le même. Elle l'écoutait en silence, le voyant se sentir obligé de fournir des explications détaillées pour se justifier. Il paraissait hésitant, comme s'il n'était pas habitué à devoir se faire pardonner. Elle percevait une vulnérabilité, une honte inattendue chez lui.

- Je suis sincèrement touchée par votre démarche, Monsieur Carter. Je suis navrée de ce qui vous est arrivé... Qu'est-ce que je dois faire? "Vous ferez mieux la prochaine fois?", "Ce n'est pas la fin du monde?" Macy ne savait pas vraiment comment réconforter un boxeur dont elle ne comprenait pas les motivations du métier. Je comprends que... la pression et les déceptions puissent parfois vous affecter. Mais, si ça peut vous rassurer, j'accepte vos excuses. Merci pour vos chocolats.

Je suis sauvée.

- C'est le moins que je puisse faire. Je ne cherchais pas à susciter la pitié. J'aimerais juste que cela reste entre nous. S'il vous plaît, ne dites à personne ce qui s'est passé. Je sais que c'est tentant d'en faire un sujet de commérage. Je veux m'assurer que cette affaire ne se propage pas et... ça pourrait compliquer les choses pour moi, avec mon image médiatique, vous comprenez certainement. En tant que professionnel, je suis soumis à un régime strict et je ne suis pas autorisé à boire de l'alcool. Donc, si ça devait être révélé, je serais considéré comme un irresponsable, continua-t-il en évitant certains détails encore plus compromettants pour sa carrière.

Un léger sentiment de remords s'empara de Macy, sachant qu'elle avait déjà confié cette histoire à Cassie et lui avait même envoyé les vidéos. Elle se força à garder son visage impassible.

Romance On The RopesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant