Chapitre 10.5

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- Mesdames et messieurs, je vous présente un homme qui a été sur toutes les lèvres récemment, le cauchemar de bien des boxeurs, la tornade, le prodige des rings mais surtout le champion de la nation, j'ai nommé... GABRIEL RAMIREZ!!

La déclaration de Logan, le présentateur, avait fait l'effet d'une bombe.

Quoi?! C'est impossible. Gabriel n'était pas censé être là.

La caméra pivotait lentement vers l'entrée du plateau, anticipant l'arrivée imminente de son rival.

Les yeux d'Aren, écarquillés par la surprise, cherchèrent son agent, Izaak dans la pénombre près de l'équipe de tournage. Il le trouva finalement, et les deux hommes échangèrent un regard éperdu. C'était clair que son agent n'avait pas été mis dans la confidence non plus. Les deux étaient pris au piège d'un scénario qu'ils n'avaient pas du tout anticipé.

Aren prit une profonde inspiration, tentant de masquer le choc évident qui s'était emparé de lui. Chaque frémissement, chaque hésitation, chaque expression serait scrutée et analysée par des millions de téléspectateurs. Il ne pouvait pas se permettre de vaciller, pas maintenant.

Il s'efforça de faire disparaître toute trace d'émotion de son visage, adoptant une expression neutre. Mais à l'intérieur, une tempête d'émotions faisait rage.

On m'a bien baisé...

Aren le vit enfin, cette silhouette imposante qui se détachait dans l'obscurité.

Gabriel Ramirez.

L'homme qui avait pris son titre de champion national. Le simple fait de le voir, debout, rayonnant dans la lumière des projecteurs, provoquait une bouffée d'amertume chez Aren.

Gabriel était impressionnant, il faut l'admettre. Un physique avantageux, une carrure massive, un teint mat contrasté par des yeux d'un noir profond. Ses cheveux châtains foncés étaient négligemment coiffés vers l'arrière, comme s'il venait de sortir du lit, mais donnant cette allure sauvage qui faisait tant craquer ses fans. Il portait un costume bleu marine, impeccablement coupé, qui accentuait sa stature. La chemise blanche, légèrement entrouverte, laissait entrevoir une peau hâlée et quelques pendentifs. Il avait ce look d'un mafieux de cinéma, riche, puissant, inatteignable.

Quand il fit son entrée, la salle résonna d'un tonnerre d'applaudissements, qui surpassa de loin l'accueil que les téléspectateurs avaient réservé à Aren.

Avec une démarche nonchalante, presque arrogante, Gabriel marcha sur le plateau. Il avait cette aisance, cette assurance qui dérangeait tant Aren. Les yeux de Gabriel scrutèrent rapidement la salle, se posant brièvement sur le boxeur avant de glisser ailleurs, comme si ce dernier était un simple décor dans la pièce.

La façon dont Gabriel se tenait sur le plateau, sa confiance et sa désinvolture, étaient pour Aren comme du sel sur une plaie ouverte. Il devait rassembler tout son sang-froid pour ne pas se lever et le confronter, là, sous les projecteurs et devant tout le monde. La haine profonde qu'il ressentait à l'égard de Ramirez menaçait d'exploser.

- Bonsoir, Monsieur Ramirez. Je vous en prie, prenez place, dit Logan, indiquant le canapé où Aren était assis.

Le visage de Carter était imperturbable, il incarnait la définition même de la maîtrise de soi.

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