Chapitre 1

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Je courais le long du couloir du bahut évitant que les rires des personnes atteignent mes oreilles. Des rires aussi aigus et graves les uns que les autres, les larmes me montent aux yeux et ma vue se trouble. Je pousse la porte des WC, je redresse immédiatement la cuvette et y laisse tout mon petit-déjeuner . Revenir au lycée après tout ces événements n'était pas du tout une bonne idée, je pensais pouvoir être assez forte pour ne pas prêter attention à leurs moqueries et leurs regards pesants mais non, à la place je gerbe de panique. Une fois que j'eus finis de dégeuler, je rabaisse la cuvette et m'assois sur celle-ci.
...: Merci beaucoup pour cet agréable spectacle dès le matin gargantua.
Mon sang se glaçe. Trois filles se tiennent devant moi, l'une d'elle a un téléphone à la main. Je prends un grand souffle avant de leur claquer la porte au nez. Je passe délicatement mes mais froides et tremblantes sur mes cheuveux bruns et compose le numéro de mon père sur mon téléphone.
Papa: Il y a un soucis? Sa voix, cette voix, c'était celle de mon père alcoolique.
Moi: Est-ce que tu peux venir me chercher?
Papa: Je ne peux pas maintenant, tu n'as qu'à rentrée toute seule, tu n'as plus 10 ans.
Moi: Je peux pas quitter le Lycée sans ton autori..biipp
Je soupire et essaye de me calmer, je pose mon sac à dos sur mes cuisses et y laisse tomber ma tête. Les vibrations de mon téléphone me sortent de ma transe.
Une video vient d'être publiée sur le WoopBlog. Une video de moi...vomissant.J'etteins immédiatement mon cellulaire et le range dans la petite poche de mon sac à dos.
Après avoir ouvert la porte, je me place devant le miroir et admire mon si doux visage. Notez l'ironie.
Le teint pâle.
Yeux cernés.
Les lèvres sèches.
Tout allait de travers, je baisse mes manches, cachant en même temps mes nombreuses cicatrices. Respire un grand coup et quitte les toilettes.
J'évite les moqueries et les rires de nombreuses personnes en enfonçant mes ecouteurs dans mes oreilles en appuyant sur play de la chanson "Sweet dreams" de Marilyn Manson.
Je me dirige comme tout les élèves vers mon casier et y dépose mes affaires quotidiennes pour prendre mes habits de sport.
✖️
Je pousse la porte de la maison que j'ouvre à l'aide de la clé. J'avance petit à petit vers le salon jusqu'à ce que la forte odeur d'alcool agresse mes narines et que les doux rayons de soleil éblouissent la silhouette de mon père avachi sur le canapé une bouteille d'alcool vide renversée sur la table base.
Mon père est un agent de police, lorsqu'il ne passe pas son temps au poste de police à travailler, il le passe à la maison à boire comme un trou. Tout cela est dû à la mort de ma mère, il y a de cela un an. Elle est morte dans un accident ce qui à causé la forte dépression que subit mon père.
Je m'approche de lui et le couvre en lui laissant un baiser sur la joue. Je commence par essuyer les traces d'alcool sur la table en bois faites par le verre.
Après avoir à peu près arranger le bas, je monte à l'étage et pénètre dans la chambre de mon petit frère, Jackson.
Moi: Ça va petit monstre?
Je passe ma main dans ces cheveux et m'assois à côté de lui sur le lit aux draps rouges.
Jackson: Oui.
Moi: Qu'est ce qu'il y a?
Jackson lache son crayon jaune et se retourne brusquement vers moi.
Jackson: Est-ce qu'il y'a des personnes qui te font du mal dans ton école?
Je reste perplexe face à sa question, devrais-je lui dire la vérité? Ou me noyé dans un énième mensonge?
Moi: Non Jackson, plus personne ne me fait de mal, ils sont devenus gentils avec moi.
J'ai toujours ce sourire douloureux scotché sur le visage espérant de tout mon cœur que mon petit frère ne se rende pas compte de l'ampleur de ma douleur.
Jackson: Tu parles encore à Jenny ?
Mon cœur se sert à l'entente de son nom.
Moi: Dis moi! T'es bien curieux, allez files à la douche pendant que je prépare le dîner.
✖️
"Jimmy's in the back with a pocket of high
If you listen close you can hear him cry
Oh, lord, heaven knows
We belong way down below, sing it"
Les paroles de Heaven Knows sont les seules choses qui résonnent dans mon casque pendant que je mélange les pâtes plongées dans une sauce aussi rouge que le sang. Ma tête balance de droite à gauche en suivant le rythme de la musique. Une fois le contenu cuit, je sors une passoire et failli tout renversé par peur lorsque je vois mon père debout face au plan de travail, un regard vide et dépourvu de toute émotions. Je pose le tout et retire mon casque de sur ma tête.
Papa: Je me suis encore laissé aller.
Moi: Je vois ça effectivement, assieds-toi je vais te donner de l'aspirine.
Mon père prend place sur un des trois tabourets alignés et se frotte délicatement les yeux, quant à moi, je sors un verre rempli aux 3/4 d'eau, plonge un médoc et le lui sert.
Papa: Je suis tellement fier de toi, tu n'as pas idée. Tu m'aides tellement que se soit avec tes frères, l'argent ou même ici à la maison et je sais que j'ai pas été un père exemplaire mais je vais me rattrapé.
Moi: C'est normal, après tout vous êtes ma seule famille Jackson, Dean et toi.

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