Wattpad Originale
Il reste 4 chapitres gratuits

Chapitre 8

127K 8.1K 104
                                    





Lui

Deux semaines sont passées depuis que j'ai contacté l'hôtel, je n'ai toujours pas reçu le fameux bracelet. Ça me fou vraiment en rogne que personne ne soit capable de faire ce pour quoi il est payé. Entre ça et mon père qui ne me lâche pas d'une semelle, je vais finir par devenir cinglé. Mes pieds se fracassent contre le tapis de course sans relâche, mon corps s'est mis en automatique et continue de courir malgré la vive douleur dans ma jambe droite. Les yeux rivés devant, moi j'essaye d'oublier de ne pas penser à cette fille aux iris dorés qui me hantent jour et nuit. D'ici, je vois Antoine discuter ou plutôt draguer une fille au coin de la salle de sport. Elle ne doit pas avoir plus de dix – huit ans, et elle n'est franchement pas son type avec ses cheveux bleus. Il me rejoint quelques minutes plus tard tandis que je cours toujours.

— Ça ne te dérange pas si je pars avec Mélissa ?

— Non sans problème, dis-je à bout de souffle.

— Tu devrais y aller moins fort, tu ne vas plus pouvoir te lever de ton lit.

— Ne t'en fais pas pour moi.

Il m'assène une tape sur le bras avant de disparaitre avec ladite Mélissa. J'ai l'impression d'avoir déjà vu cette fille, mais je ne me souviens plus trop où. Après plusieurs heures de sport infligé à mon corps, je rentre chez moi me doucher et me reposer, demain, une grosse journée m'attend. Je plonge enfin dans mes draps froids quand le téléphone se mit à sonner.

— Putain, grognais – je en me levant pour aller répondre.

J'attrape ce maudit téléphone posé sur la table basse du salon.

— Allo ?

— Hugo, je te dérange ?

La voix familière de mon frère s'échappe du combiné.

— Je suis au lit, tu veux quoi ?

— Sérieux ? dit – il d'un ton surpris.

— Ouais.

— Tu deviens sérieux c'est bien, répond mon aîné, je voulais juste te demander si papa t'avait aussi broyé les couilles.

Je serrais les poings, Raph a toujours été le plus diabolique de nous deux. Il a toujours détesté l'autorité et la pression que nous mettais notre père. Il a abandonné ses études justes pour provoquer nos parents, adolescent, il était infernal. Après ça, je me suis senti obligé de faire de grandes études et de reprendre la société de mon père même si je ne suis pas un saint.

— Franchement, ce n'est pas drôle Raph qu'est – ce que tu me veux ?

Je l'entends jubiler d'ici, quel crétin.

— J'ai trouvé un carton dans ma boîte aux lettres ce matin.

Sérieux ? Il m'appelle parce qu'il avait reçu un colis ?

— Bien, tu as réussi à passer une commande c'est très bien, dis – je avec ironie.

— Il n'est pas à moi, il est à toi, ils se sont trompés de Crawford.

— Je passerais le récupérer demain midi, soupirai – je.

— Comme tu veux et tu me diras en même temps qui c'est Brook.

Je reste un instant dans le brouillard, je n'attends pas de colis si ce n'est le bracelet. Brook ?

— Une seconde, c'est un bracelet qu'il y a dans cette boîte ?

— Euh... ouais.

— J'arrive tout de suite !

Je raccroche en me précipitant dans ma chambre, j'enfile un jean et un t-shirt. Je ne prends même pas la peine de mettre des chaussettes, je suis trop pressé d'avoir ce bracelet entre les mains. Brook, elle s'appelle donc Brook ! Je débarque chez Raph en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Il met trois plombes à ouvrir la porte et quand enfin il l'ouvre, il est à moitié endormi. J'entre en le poussant. Son appartement est loin d'être le plus propre que je connaisse. Des cartons d'emballages de pizza et des canettes de bière vides jonchent le sol.

— Je suis venu pour le bracelet, il est où, je demande impatient.

Il traîne les pieds jusqu'à la cuisine et sort un petit carton d'un placard.

— Tiens et laisse – moi dormir maintenant.

J'attrape la précieuse boîte qui contient peut – être le nom de cette jeune femme qui me fait tant tourner la tête. Je marmonne des remerciements et je sors de cet appartement crasseux.

— Attend !

Je me retourne, Raph est adossé à la porte, les bras croisés, le regard insolent.

— C'est qui cette Brook ?

— Je ne sais pas encore ! lancais – je en dévalant les escaliers pour rejoindre le rez de chaussé.

En rentrant chez moi, j'examine le bracelet sous toutes les coutures. Il n'y a rien d'écrit à part Brook, connaître son prénom ne m'avance pas à grand – chose si je n'ai pas son nom. Merde ! J'aurais espéré qu'il soit gravé aussi, mais rien. Je retourne me coucher plusieurs heures plus tard sans pouvoir fermer l'œil de la nuit. Je fixe ce bracelet qui aurait pu me mener jusqu'à elle si seulement il y avait eu un nom. Je m'endors au petit matin et je sursaute deux heures plus tard lorsque mon réveil sonne. J'ai bien envie de rester au lit, mais mon père va encore s'emporter si je ne suis pas à l'heure au bureau. Je sors du lit et piétine jusqu'à la cuisine, aujourd'hui la caféine va m'être d'une grande aide. J'ingurgite mon café en consultant mes mails. Je faillis presque recracher ma gorgée quand le prénom Brook s'affiche dans ma boîte mail. Je m'empresse d'ouvrir le message, mais ce n'est que le compte rendu de lecture d'une de nos lectrices de manuscrits indépendantes. Et si c'était ma Brook ? Après tout, elle ne m'a pas parlé de son métier et moi non plus. Je secoue la tête, je dois me sortir cette idée de la tête, c'est quasiment impossible, mon père réunit le comité une fois par mois, elle ne ferait pas le déplacement de si loin chaque mois.


L'inconnu et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant