Lui
Je suis réveillé par des coups donnés contre la porte. Je suis sur le point d'hurler qu'on me laisse tranquille, j'ai bien assez mal à la tête comme ça, mais c'est sûrement mon père et je n'ai aucune envie de me disputer de nouveau avec lui. Je repousse les draps d'un coup de pied et j'observe la chambre d'hôtel un instant. Elle est partie sans même me laisser un mot, rien, même son putain de string transparent, elle l'a embarqué. Cela dit je ne vois pas pourquoi elle me l'aurait laissé. De nouveaux coups cognent la porte.
— Hugo ! crie mon père depuis le couloir, lève-toi bon sang !
— J'arrive, dis – je d'une voix ensommeillée.
Je me glisse hors du lit puis je ramasse mes vêtements qui jonchent le sol. Je prends un boxer dans ma valise et l'enfile rapidement avant d'ouvrir la porte. Mon père se tient là devant moi, vêtu de son éternel costume trois-pièces gris assorti au peu de cheveux qui lui reste. Je le laisse entrer et je referme la porte derrière nous.
— Comment se fait – il que tu ne sois pas encore prêt ? Notre avion décolle dans moins d'une heure.
Super, il est venu ici pour me prendre la tête.
— Je serais prêt, soupirais-je.
— Vaudrais mieux, et passe à la douche avant de nous rejoindre à l'aéroport, tu as une sale tête. Je préfère ne pas savoir ce que tu as encore fait hier soir.
Je soupire en passant une main dans mes cheveux. Il y a quelques heures c'est elle qui avait ses mains sur moi. Merde, ce n'est pas la première fois que je me fais une fille et qu'elle se barre après, d'habitude, c'est même moi qui les fais déguerpir. Mais elle, c'est différent, j'aurais voulu qu'elle reste, je ne connais même pas son nom.
— Hugo ! hurle mon père. Tu m'écoutes ?
— Oui.
— Ce n'est pas en passant tes soirées à boire que tu vas devenir chef d'entreprise ! Je suis censé te léguer ma place dans un mois et tu ne seras même pas prêt.
Et c'est reparti mon père et son éternel discours : mon fils ce bon à rien.
— C'est pour cette raison que je suis venu ici avec toi papa, pour que tu me formes.
Il s'adoucit et il me donne une tape sur l'épaule.
— On se rejoint à l'aéroport dans quarante minutes et ne soit pas en retard.
Il quitte la chambre et je commence à ranger mes affaires dans ma valise, mais après avoir fouillé de fond en comble la chambre et la salle de bain je ne trouve toujours pas ma chemise de la veille. Deux options s'offrent à moi, soit j'étais tellement éméché que je ne sais plus ce que j'en ai fait. Ou bien cette belle jeune femme me l'a volé. C'est cette deuxième option qui me séduit le plus. Et durant tout le trajet en avion pour rejoindre Chicago je ne fais que ressasser cette soirée. Ce petit corps menu agrippé au mien, ses talons aiguillent s'enfonçant dans ma chair. J'ai un mal fou à me concentrer lorsque mon père me parle de l'entreprise dont je serais bientôt le PDG. Il nous reste deux heures de vol et j'aurais voulu en profiter pour me reposer, mais cette putain de bonne femme ne veut pas fermer sa bouche. Je me tourne vers mon père agacé.
— Tu peux me dire pourquoi tu l'as emmené avec nous, dis-je en pointant sa conquête du doigt.
— Ne parle pas comme ça de ta belle – mère et tu sais très bien qu'elle m'accompagne partout.
— Eh bien dis – lui de la boucler ! Je voudrais dormir un peu.
Je réponds suffisamment fort pour qu'elle l'entende de sa place. Elle se retourne sur son siège et me fusille du regard.
— Georges, tu devrais dire à ton fils de laisser son foie se reposer et de se concentrer davantage sur sa carrière, dit-elle avec mépris.
— Et tu devrais dire à ta chère femme qu'elle arrête de s'habiller comme une fille de quinze ans, elle a passé l'âge depuis un millénaire.
— Ça suffit tous les deux ! intervient mon père.
Elle se retourne sur son siège et Dieu merci, elle ferme sa bouche durant tout le reste du voyage. Mon père me laisse tranquille et part discuter avec Antoine mon meilleur ami et bras droit. Ce qui me laisse du temps pour faire la sieste. Mon mal de tête est intense. Je ferme mes paupières et tente de plonger dans le sommeil, mais je ne fais que penser à une certaine brune aux yeux dorés. Est-ce que j'aurais la chance de la revoir un jour ? Sans son nom ni prénom, difficile de la chercher et pour ce qui est de la retrouver. Mes chances sont quasi nulles surtout maintenant que quatre mille kilomètres nous séparent. J'aurais peut – être dû rester à Los Angeles pour la chercher, mais ai-je vraiment une chance de la retrouver dans cette grande ville ? Une chose est sûre je ne la reverrais jamais.
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L'inconnu et moi
RomanceBrook décide de reprendre sa vie en main et rencontre alors Hugo sans se douter qu'il est en réalité son nouveau patron. *** Brook, est une jeune femme en pleine reconstruction, battue par son ex petit ami, elle compte enfin reprendre sa vie et surt...
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