Je suis une Weasley

Première Partie

Elle n'avait jamais passé autant de temps devant son miroir. Cela devait faire quelque dix minutes qu'elle s'observait sans vraiment comprendre son reflet.

"Rose Weasley !" Son propre nom résonna dans sa tête tout comme le tonnerre d'applaudissements qui suivit.

Une première larme.

"Vous êtes la première et la plus jeune sorcière ayant découvert une potion contre la lycanthropie." Les mots semblaient venir de loin pourtant les applaudissements, les compliments et félicitations ne dataient que de quelque jour.

Une deuxième larme coula.

D'un geste sec elle essuya ses larmes, elle enleva la pince qui retenait ses cheveux avec énervement et ceux-ci se déployèrent dans un grand mouvement. Rose avait des cheveux très roux, très bouclé. Rose n'aimait pas son apparence avec son visage trop rond, ses cheveux trop touffus, ses yeux trop foncés. Rose ne se trouvait pas belle.

"Mais quelle est l'importance de la beauté ?" Pensa-t-elle devant son miroir.

- Aucune. Répondit-elle à haute voix mais sa voix mentait.

Dans son salon il y avait des journaux étalés qui clamaient sa découverte, son intelligence.

"Pourquoi pleures-tu ? N'est-ce pas tout ce que tu as toujours voulu ?" Pensa-t-elle à nouveau alors qu'elle rangeait ses journaux loin d'elle.

"La fierté, la gloire, la réussite. Voilà pourquoi j'ai travaillé." Elle n'avait pas choisi cette potion au hasard. Rose n'avait jamais rien laissé au hasard. La potion tue-loup était une potion très difficile à faire, celle qui pourrait vaincre la lycanthropie l'était encore plus dur. Rose avait réussi ce qu'on avait toujours dit impossible.

Son ventre grogna et Rose pensa qu'elle n'avait pas mangé depuis hier. Sur sa table haute reposait pleins de lettres : des remerciements de la part de Loup-garou, des félicitations de la part de sa famille, de ses anciens amis de Poudlard. On lui disait que l'on n'avait jamais douté d'elle, qu'on n'avait toujours su qu'elle changerait le monde.

"Ils ignorent simplement que je l'ai fait par égoïsme". Cingla-t-elle. Ces lettres, cette fierté tant recherchée avaient laissé place à de l'amertume, à un vide considérable.

Le téléphone sonna et il fit taire toutes ces pensées.

- Rose, c'est Hugo.

Elle décrocha.

- Salut.

Il ne l'avait pas encore félicité. Il ne lui avait pas dit lui aussi a quel point il n'était pas étonné, qu'il avait toujours su qu'elle était brillante.

- Tout va bien ?

- Oui, tout va pour le mieux. Dit-elle d'une voix maîtrisée.

Il eut un silence pendant lequel Rose se laissa aller, pendant lequel ses mots fusèrent.

- Tu ne me félicites pas ? Tu ne trouves pas ça extraordinaire ? Sa voix trahissait de la nervosité, elle trahissait ses larmes qu'elle ne voulait pas laisser couler.

- C'est ce que tu veux ? Dit-il sans hargne.

Rose sentit sa gorge se serrer, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas discuté avec son frère, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu à faire à son calme olympien.

- Je ne sais plus, Hugo.

Une troisième larme coula.

- Rejoins-moi. Répondit-il.

Une quatrième larme coula.

- J'ai appelé le ministère, un porteloin t'attend. Vient chez moi Rose. Dit-il d'une voix plus forte.

- D'accord.

Elle raccrocha et partit faire sa valise. Hugo avait tout prévu, le porteloin l'attendait. Hugo avait sûrement compris. Pourtant ils n'avaient jamais été de ses frères et sœurs très proches, trop différents peut-être, Rose ne s'expliquait pas cette distance.

Lorsqu'elle arriva, tout lui sembla lumineux. Elle ouvrit les yeux : tout était vert. Des plaines à perte de vue, des montagnes d'un côté et puis au loin la mer.

- Bienvenue en Bolivie. Dit une voix enthousiaste. Hugo. Elle le regarda sans réagir, il avait changé, cela faisait longtemps aussi. Il avait une barbe rousse qui rendait son visage plus vieux, il avait toujours son sourire plein de vie.

- Tu m'as manqué. Avoua-t-elle, il la prit dans ses bras. Il était un peu plus grand qu'elle, pas énormément. Rose le serra aussi fort qu'elle pu.

-Viens, mon campement est là-bas.

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Alors votre avis ?

J'ai fait quelque chose d'un peu particulier.... Pour les dialogues je les fais remarquer par un tiret et les pensées par des guillemets, j'espère que cela n'a pas gêné votre lecture.